Les athlètes paralympiques manquent d’appui au Gabon, où ils sont littéralement abandonnés par l’Etat qui a coupé en 2014, la subvention de 50 millions de francs CFA octroyée à la Fédération gabonaise omnisports paralympique pour handicapés (Fegoph).

A l’instar du sprinter Davy Moukagni, les athlètes paralympiques sont abandonnés par l’Etat. © AFP

 

Il ne fait pas bon d’être un athlète paralympique au Gabon. Le sprinter Davy Moukagni, avec un record personnel de 100 mètres en 11,76 secondes, peut en témoigner. «Je fais avec ce que j’ai. Nous n’avons pas de matériel, je me débrouille comme un vrai Gabonais», a confié l’athlète de 28 ans, le 18 mars à l’AFP. Le coureur rêve de monter sur le podium aux Jeux paralympiques de Tokyo, en août prochain. Mais faute de financement du gouvernement et de sponsors, il doit s’entraîner pour les 100 et 200 m, sur la piste mal entretenue d’un lycée à Owendo.

Il y a cinq ans, Davy Moukagni a perdu son bras droit à cause de l’ulcère de Buruli, une horrible maladie infectieuse qui attaque la peau et les os en laissant de grandes plaies ouvertes. L’étudiant en gestion ne reçoit aucun parrainage ni allocation. Seuls l’abnégation et le courage nourrissent ses rêves de médaille. «Nos athlètes paralympiques sont des combattants», a reconnu le président de la Fédération gabonaise omnisports paralympique pour handicapés (Fegoph). «Ils s’entraînent avec très peu de moyens», a confessé Luc Nguemba.

Jusqu’en 2014, la fédération disposait d’un budget annuel de 50 millions de francs CFA. Depuis, l’État a cessé son soutien. «Nos entraîneurs sont des bénévoles, car nous n’avons pas d’argent pour les payer. La plupart d’entre eux sont professeurs de sport le reste du temps», a admis le président de la Fegoph. De l’aveu de la tutelle, «les sports paralympiques ne sont pas suffisamment développés dans notre pays». Peut-être, serait-il temps de rectifier le tir en orientant le vent de l’égalité des chances vers les sports paralympiques.

 
GR
 

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