Leur client ayant été condamné à 12 ans de réclusion criminelle et à 76 millions millions de FCFA d’amende, les avocats de l’ancien patron de Gabon Oil Company (Goc) annoncent un recours en cassation. Ils dénoncent un verdict «politique» prononcé par «une justice aux ordres du pouvoir».

Trois des avocats de Patrichi Tanasa, dont Me Anges Kevin Nzigou (au milieu) après le rendu du verdict, le 20 juillet 2022. © Gabonreview

 

Reconnu coupable de détournement de fonds publics, complicité de détournement et blanchiment des capitaux alors qu’il était à la tête de la Goc, Patrichi Christian Tanasa Mbadinga a été condamné par la cour criminelle spécialisée à 12 ans de réclusion et à payer une amende de 76 millions de FCFA. Solidairement avec Jérémie Ayong Nkodje Obame, condamné à 10 ans, il devra également s’acquitter de 20 milliards de FCFA au titre des dommages et intérêts.

Peu après l’énoncé du verdict, ses avocats, par la voie de Me Anges Kevin Nzigou, ont dit devoir se pourvoir en cassation, estimant «injustifiée» la condamnation de leur client, d’autant plus qu’aucun des experts sollicités dans le cadre de cet affaire n’a établi que des détournements imputables à Patrichi Tanasa ont eu lieu entre mai 2018 et novembre 2019. La cour présidée par Bertin Methomo leur a rappelé qu’ils bénéficient légalement de 5 jours pour se pourvoir en cassation.

«La justice gabonaise n’est pas encore au niveau des attentes de l’opinion publique gabonaise, elle est encore au ordres du pouvoir. Nous avons une décision de forfaiture. En trois jours d’audience, nous n’avons pas entendu un seul argument de preuve qui consiste à acculer notre client, mais nous avons découvert un montant des sommes prétendument détournées, alors même qu’aucun montant précis n’a été précisé au cours des audiences», s’est offusqué Me Nzigou.

«Nous ferons un recours en cassation. Nous donnerons les arguments de droit qui sont connus», a-t-il annoncé.

 
GR
 

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