Au Gabon, certains enseignants affectés à l’intérieur du pays en janvier dernier seraient jusqu’à présent absents de leurs postes. À travers une communication, le ministère de l’Éducation nationale, qui les rappelle à l’ordre, a prévenu qu’ils s’exposent à des privations de traitement.

Les autorités du ministère de l’Éducation nationale pourraient faire couper les traitements des enseignants absentéistes. © D.R.

 

Au Gabon où l’année scolaire 2022-2023 semble se poursuivre sans anicroche, des enseignants pourraient subir des coupes dans leurs salaires, à défaut d’en être tout simplement privés. Affectés à l’intérieur du pays depuis janvier dernier, certains d’entre eux n’auraient jusqu’à présent pas regagné leurs postes. Dans une communication lue sur les antennes de Radio Gabon ce mercredi 29 mars, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation civique menace.  L’administration somme les concernés se trouvant encore à Libreville pour diverses raisons de regagner leurs postes d’affectation «au plus tard» à la fin de ce mois mars 2023. Il s’agit des fonctionnaires aussi bien de l’enseignement général que technique et professionnel affecté à l’intérieur du pays par décision n°0084 et 85 du 4 janvier 2023. Le ministère évoque les articles 11 et 64 de la loi 8/91 portant statut général des fonctionnaires.

Si cette loi interdit à tout fonctionnaire d’exercer une quelconque activité privée lucrative de nature préjudiciable au service public, elle stipule en son article 11 que le fonctionnaire doit rejoindre, dès sa nomination, son poste d’affectation et assurer personnellement de façon permanente son service en prévenant clairement que «le fonctionnaire contrevenant à ces dispositions s’expose à la privation de son traitement». C’est d’ailleurs cette menace que le ministère de l’Éducation nationale brandit à l’encontre des absentéistes. L’article 64 quant à lui précise que «le fonctionnaire démis de ses fonctions de responsabilité et qui n’est pas nommé à de nouvelles fonctions, rejoint d’office son corps d’origine. Toutefois, il continue à percevoir les indemnités attachées à ses fonctions précédentes pendant quatre mois à compter de la date de cessation de service».

Au Gabon, assurent les enseignants et autres fonctionnaires, travailler à l’intérieur du pays n’est pas chose aisée. Entre absence des infrastructures, absence de logements, difficulté pour le suivi de la carrière et absence d’application de la prime d’éloignement, les conditions de travail sont jugées difficiles. Ce qui pousse les salariés a balayé leurs affectations quand les autres, ne percevant pas encore de salaire évoquent aux aussi les difficiles conditions de vie. Alors qu’ils ont souvent interpellé le gouvernement quant à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, dans ce contexte de menace,  ils estiment que «le ministre de l’Éducation nationale est incapable de trouver des réponses concrètes aux questions de solde et administrative des agents sous tutelle».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Les gabonais qui sont affectés à l’intérieur du pays devraient recevoir une prime, surtout lorsqu’ils sont affecté des endroits où ils sont nés et passé leurs enfances, parce que cela est souvent synonyme d’éloignement vers des contrés infini. Ali Bongo qui attend les élections pour visiter les provinces et mieux placé pour comprendre que ceux qui quittent Libreville par exemple pour un endroit où il manque des infrastructures devaient recevoir des mesures incitatives pour les encourager à servir les gabonais de l’arrière pays.

  2. Myley dit :

    Le gouvernement n’aime pas la paix. Est-il nécessaire de frapper ce coup de pied dans la fourmilière de l’Éducation nationale alors que, d’une part, l’année scolaire en cours est presque arrivé à terme; et, d’autre part, les mêmes politique ont besoin de stabilité sociale en 2023 plus que jamais compte tenu des échéances électorales qui nous attendent tous.
    Il est bien de rappeler les articles de loi qui accables des enseignants maltraités et humiliés dans l’exercice même de leur fonction et les difficultés sociales qui y sont attachées, il est encore mieux de les mettre dans les meillleurs conditions possibles afin que ces derniers n’aient pas pratiquement d’excuses…

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