Espèces entièrement protégées, les éléphants sont en train de devenir le cauchemar de nombreuses familles dans les zones reculées du Gabon. Face à la destruction de leurs plantations, les femmes de Makokou, dans la province de l’Ogooué-Ivindo, ont manifesté ce 15 novembre pour appeler l’attention du gouvernement sur le calvaire qu’elles endurent.

Les femmes de Makokou brandissant leur banderole devant le gouvernorat de Makokou, le 15 novembre 2021. © Capture d’écran/Gaboreview

 

Le conflit homme-éléphant est en train de prendre des proportions inquiétantes dans diverses localités du Gabon. Après Mékambo, Mouila, Fougamou où l’on n’énumère plus les plantations dévastées par les pachydermes et où les populations ont donné de la voix pour interpeller le gouvernement,  Makokou a laisser éclater sa colère ce 15 novembre. A la suite des dévastations répétées de leurs cultures, les femmes de cette ville du nord-est du Gabon ont organisé une marche pacifique en direction du gouvernorat pour dénoncer le laxisme du gouvernement sur cette question.

Si les femmes de Makokou ont décidé de marcher, «c’est pour dénoncer le silence et surtout l’inaction du gouvernement qui choisit de protéger ses éléphants au détriment de sa population», a fait savoir une source depuis la capitale provinciale de l’Ogooué-Ivindo. Cette dernière se demande «comment la population va faire face à la disette qui s’annonce dans cette localité». «Les éléphants ont tout dévasté. Mais, on ne peut rien faire. Et on attend un gouvernement qui ne réagit pas», a-t-elle regretté.

Les femmes de Makokou, branchages en main en signe de paix, ont marché au rythme des chants composés pour l’occasion. Leur destination finale a été le gouvernorat où elles ont exprimé leur colère face à ce supplice. Ironiques, elles ont rappelé que «ce sont les éléphants qui ont voté pendant les élections».

On se souviendra que les mêmes causes ont poussé la population de Mékambo dans les rues en mai dernier. Malgré les nombreuses promesses faites à l’issue des concertations, les problèmes demeurent. De nouvelles attaques d’éléphants sont régulièrement enregistrées un peu partout dans ces localités.

 
GR
 

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