Au Gabon, les prisonniers n’ont plus droit à aucune visite depuis mars 2020 en raison de la pandémie de coronavirus qui sévit sur toute l’étendue du territoire national. La ministre de la Justice, Erlyne Antonela Ndembet-Damas, s’est récemment réjouie de ce que cette mesure gouvernementale ait permis de ne recenser aucun cas de contamination à la maladie dans les différentes prisons du pays depuis plusieurs mois.

Les détenus sont privés de visites depuis près d’un an au Gabon (image à titre illustratif). © Lindependant.fr/Michel Clementz

 

Depuis près d’un an, peu d’avocats ont pu voir leurs clients et s’entretenir avec eux en dehors des palais de justice. En mars 2020, au plus fort de la crise sanitaire due à la pandémie de coronavirus, le gouvernement avait décidé de suspendre les visites des proches et des défenseurs des prisonniers sur toute l’étendue du territoire national. Près de 12 mois après, beaucoup invitent les autorités à lever, voire à alléger cette mesure qu’ils trouvent désormais illégale. Plusieurs avocats auraient adressé des correspondances à cet effet au ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Erlyne Antonela Ndembet-Damas. Rien n’y a fait.

Président de l’association SOS Prisonniers Gabon, c’est à la Première ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, que Lionel Ella Engonga a choisi d’écrire en janvier dernier. Dans sa correspondance, le jeune juriste lui a fait savoir qu’en dépit de la bonne intention de son gouvernement vis-à-vis des prisonniers, l’interdiction des visites «constitue une atteinte aux droits des détenus» qui, selon le droit international sont censés bénéficier chacun d’au moins trois visites par semaine, les entretiens avec leurs avocats compris. Là aussi, l’autorité interpellée n’a pas souhaité réagir.

Zéro Covid-19 dans les prisons !

Récemment, profitant de la 46e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, la ministre de la Justice a assuré que les mesures sanitaires édictées par le gouvernement gabonais son «proportionnées» à la situation et parfaitement conformes au droit international. Elle s’est d’ailleurs réjouie de ce que celles-ci aient permis de préserver la santé des prisonniers dans tout le pays jusqu’à lors.

«S’agissant spécifiquement de la situation des personnes privées de liberté, le dispositif de riposte à la Covid-19 mis en place dans l’ensemble des prisons et autres lieux de privation de liberté nous a permis, non seulement de parvenir à un résultat de zéro contamination à l’intérieur des lieux de détention, mais aussi d’assurer régulièrement leur comparution devant les juridictions compétentes», a déclaré Erlyne Antonela Ndembet-Damas.

Avec la seconde vague de l’épidémie qui sévit depuis deux mois dans le pays, la mesure de suspension des visites aux prisonniers ne devrait pas être levée de sitôt.

 
GR
 

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