Gabon : l’intelligence artificielle au cœur d’une stratégie éthique et inclusive

Mercredi 18 juin 2025, à Libreville, un atelier national sur la gouvernance éthique de l’intelligence artificielle a réuni experts, institutions, startups et société civile. Organisé par le Bureau de l’UNESCO en partenariat avec le ministère de l’Économie numérique, cet événement marque une étape décisive vers l’élaboration d’une stratégie gabonaise de l’IA fondée sur les droits humains, la transparence et l’inclusion.

Aline Sylvie Minko-Mi-Etoua, secrétaire générale du ministère de l’Économie numérique a ouvert l’atelier de vulgarisation sur la gouvernance éthique de l’IA au Gabon, le 18 juin 2025. © GabonReview
Le Bureau de l’UNESCO, en partenariat avec le ministère de l’Économie numérique et la Commission nationale gabonaise pour l’UNESCO, a organisé le 18 juin 2025 à Libreville un atelier de sensibilisation sur la gouvernance éthique de l’intelligence artificielle (IA). Cette rencontre s’est tenue dans les locaux du Centre gabonais de l’innovation (CGI), réunissant experts, chercheurs, membres de la société civile et acteurs du secteur privé autour d’un objectif commun : poser les bases d’un cadre de gouvernance de l’IA respectueux des droits humains.
À l’ouverture des travaux, le directeur général du CGI, Landry Stephane Zeng Eyindanga, a rappelé l’importance de cette initiative. «À travers l’atelier que nous allons animer aujourd’hui, nous affirmons une volonté forte, celle de bâtir un cadre éthique, inclusif et régulé pour l’intelligence artificielle au Gabon. Nous avons une opportunité rare de poser les fondements d’une stratégie nationale proactive. Une stratégie qui nous protège, qui respecte nos valeurs et qui accompagne nos ambitions».
Il a également insisté sur l’importance de doter le pays d’un encadrement légal adapté : «Le Gabon doit se doter d’un cadre robuste pour garantir la souveraineté de ses données, protéger ses citoyens contre les exclusions et les discriminations algorithmiques, pour encadrer les usages dans les secteurs critiques comme la santé, l’éducation ou l’administration, et pour dialoguer avec les standards internationaux, notamment portés par notre partenaire au CGI, l’UNESCO». L’atelier a ainsi réuni un écosystème riche et varié «qui passe par les institutions, les administrations et les acteurs du numérique de terrain, donc les startups qui sont également représentées ici, pour réfléchir, débattre et proposer».
Vers la construction d’une stratégie nationale de l’IA

Une vue des participants et la photo de famille. © GabonReview
Pour le Dr Fred Paulin Abessolo Mewono, secrétaire général de la Commission nationale gabonaise pour l’UNESCO, l’événement marque une étape importante dans la construction d’une stratégie nationale. «Notre pays, comme de nombreux autres pays africains, est face à un double défi, s’arrimer solidement aux innovations en cours, tout en essayant de maîtriser les risques et les dérives relatifs à ces avancées technologiques. Concevoir une gouvernance de l’IA ne doit pas seulement être un débat d’experts ou des rapports techniques. Ceci doit obligatoirement être inclusif, partagé, ouvert et profondément ancré dans nos réalités culturelles locales».
Représentant le Bureau de l’UNESCO à Libreville, le Dr Thierry Nzamba Nzamba a souligné que «l’intelligence artificielle offre d’immenses opportunités, mais elle doit être conçue et utilisée dans le respect des droits humains fondamentaux». Il a rappelé que l’organisation onusienne s’engage à renforcer les capacités nationales et à encourager un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes : «À travers cette rencontre, nous visons à sensibiliser les parties prenantes, à renforcer les compétences nationales et à favoriser un dialogue constructif entre les institutions, les experts, la société civile et les acteurs du secteur privé sur l’usage de l’IA. Ensemble, nous avons l’opportunité de poser les bases d’un cadre éthique solide, garant d’une IA inclusive, transparente et respectueuse des valeurs humaines».
Formidable opportunité pour activer le développement
Il a aussi mis en avant les bénéfices potentiels de l’IA pour le développement du pays : «L’intelligence artificielle, si elle est bien encadrée, représente une formidable opportunité pour accélérer le développement, améliorer les services publics, stimuler l’innovation et renforcer la compétitivité de l’économie nationale. Mais pour que cette technologie soit véritablement au service de tous et de toutes, elle doit être pensée et déployée dans le respect des droits humains, de la vie privée et des principes éthiques fondamentaux». Et d’ajouter : « C’est dans cette optique que s’inscrit le présent atelier. Il marque une étape essentielle dans notre volonté collective de bâtir une gouvernance inclusive et responsable de l’IA».
Enfin, Aline Sylvie Minko-Mi-Etoua, secrétaire générale du ministère de l’Économie numérique, a précisé les objectifs du rendez-vous : « Premièrement, démystifier l’intelligence artificielle et ses implications éthiques à travers la gouvernance et l’établissement des normes IA. Ensuite, initier une discussion constructive sur l’innovation éthique de l’IA. Puis, recueillir vos précieuses contributions et perspectives, car c’est de la diversité de vos points de vue que naîtront les propositions de résolution les plus pertinentes». Elle a conclu en insistant sur la finalité de cette rencontre : «Mais enfin et surtout, cet atelier permettra au Gabon de poser les jalons pour l’élaboration d’une stratégie nationale d’une IA responsable, éthique, transparente, bénéfique pour tous».
Deux panels étaient au cœur des discussions : «Gouvernance et établissement des normes de l’IA» et «Innovation éthique et responsable de l’IA». Une visite du CGI a mis fin à cette journée.

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