La lutte contre l’exploitation illégale et le trafic des ressources naturelles (criminalité faunique, trafic du bois et des minerais) a été au centre d’un séminaire de renforcement des capacités, du 15 au 18 décembre, à Libreville. Destiné aux magistrats,  officiers de police judiciaire, gendarmes, policiers, douaniers, agents des Eaux et Forêts et à ceux de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), cet atelier a été organisé par le ministère de la Justice, avec l’appui de l’Office des Nations unies contre les drogues (ONUDC), de la CEEAC et de l’Union européenne (UE).  

Les participants à lors de la remise des parchemins, le 18 décembre 2020. © Gabonreview

 

Renforcer la capacité nationale à prévenir, détecter, enquêter, poursuivre et juger les personnes impliquées dans les crimes des espèces sauvages et le trafic illicite des ressources naturelles en Afrique centrale et au Gabon en particulier, tel est l’objectif de cet atelier organisé, du 15 au 19 décembre, à Libreville, dans le cadre du Programme d’appui aux réformes et au renforcement des capacités institutionnelles de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).

Les quatre jours de formation ont été consacrés à deux activités. La première concernait la magistrature. Les juges d’instruction et les juges de juridiction ont pu faire, avec les consultants, une revue de l’arsenal juridique en vigueur pour faire face à la criminalité liée à la faune et à la flore au Gabon. La deuxième activité a permis de consulter les officiers de police judiciaire, de la Gendarmerie nationale, des douanes, des Eaux et Forêts, de l’Agence nationale des parcs nationaux, pour établir une base de collaboration consensuelle pour le partage de l’information, dans le cadre des poursuites judiciaires relatifs à cette criminalité.

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«En tant que coordonnateur de ce programme, je peux vous dire que les délibérations de ces deux activités sont très positives et nous pensons qu’avec ce programme qui est financé par l’Union européenne pour les réformes institutionnelles de la CEEAC, nous pourrons définir un angle d’attaque, pour l’horizon 2021, pour le Gabon qui fait partie des 6 pays pilotes», a fait savoir Cheick Ousmane Touré, le Coordonnateur régional du programme mondial contre la criminalité faunique et forestière.

Le travail a consisté, pour les consultants, à donner aux participants les instruments légaux nationaux et internationaux, de leur partager leur expérience. «Parce que parmi les consultants, il y en a qui ont une longue expérience des enquêtes, à l’exemple de celui qui a exécuté plus de 250 commissions rogatoires internationales dans le cadre de la criminalité transnationale organisée», a déclaré Sidonie Flore Ouwé, Magistrat, directeur de la Formation continue à l’Ecole nationale de la Magistrature. Selon elle, «des rudiments ont été donnés aux officiers de police judiciaire pour qu’ils ne soient pas à côté de l’essentiel et afin de leur permettre d’être focalisés sur ces enquêtes qui sont d’une complexité particulière et qui se font à plusieurs endroits».

Les participants ont souhaité la pérennisation de ce genre d’activités, la spécialisation des agents de justice et la coopération inter-agence entre les policiers, les gendarmes, les magistrats et le procureur. «En résumé, une bonne coopération entre les agents et le magistrat ferait en sorte que nous travaillions mieux et que nous puissions chasser ces criminelles qui sont là pour détruire nos réserves naturelles et les espèces sauvages qui sont sur le territoire gabonais. Pour une première, c’est déjà bien, mais il faudrait que cela continue dans le temps», a fait remarquer le Procureur de la République, près du Tribunal d’Oyem, Périne Ada Obiang.

 
GR
 

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