Le ministre de l’Economie et de la Relance, Jean-Marie Ogandaga, a présenté cet après-midi sa démission au président de la République qui l’a acceptée. Ces derniers jours, pour des abattements faits au profit de certaines entreprises, il avait été mis sous pression dans la presse et avait été comme lâché par sa hiérarchie.

Jean-Marie Ogandaga a démissionné du gouvernement. © D.R.

Dans l’après-midi du mardi 8 décembre 2020, le ministre de l’Economie et de la Relance, Jean-Marie Ogandaga, a quitté le gouvernement, informe la présidence de la République. Si le palais indique que le membre du gouvernement sortant a adressé sa démission à la Première ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda,  « qui en a pris acte« , son communiqué ne précise pas les raisons ayant motivé le départ du ministre. Toutefois, la Communication présidentielle confirme que le chef de l’État a bel et bien accepté ce départ.

Causes non officialisées

Les déterminismes de cette démission n’ont donc pas été rendus publics. Mais, depuis le 23 novembre dernier, de nombreux médias publient des fac-similés de documents indiquant que le ministre de l’Économie et de la Relance aurait signé des accords transactionnels au détriment des intérêts du Gabon et par conséquent du Trésor public. Selon ces médias, Jean-Marie Ogandaga a engagé sa signature en vue d’abaisser considérablement les dettes des entreprises françaises Total et Perenco. Ces créances sont passées de 4, 511 milliards de francs CFA à 150 millions de francs CFA pour Perenco et de 4, 516 milliards de francs CFA à 700 millions de francs CFA pour Total. Un manque à gagner colossal pour l’Etat.

Le 25 novembre dernier, le ministère de l’Économie et de la Relance a tenté, à travers un communiqué, de livrer sa version des faits, expliquant : «face à l’incapacité de ces sociétés de payer ces sommes très importantes, des accords transactionnels leur ont été accordés dans le strict respect dudit  Code», notamment l’article 327 du Code des Douanes. Le ministère promettait d’ailleurs des poursuites judiciaires contre les auteurs desdites informations jugées erronées.

Passage par la case B2 ?

Si l’on s’en tient aux scenarii déroulés pour Brice Laccruche en janvier dernier et pour Léandre Nzue en septembre,  Jean-Marie Ogandaga va-t-il lui aussi passer par la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM), communément appelé B2, en vue d’être entendu sur les accusations de prévarication révélées par les médias ? Il serait, en tout cas, étonnant que les jours qui suivent soient de tout repos pour lui.

En attendant plus d’explications de la part du porte-parole de la présidence de la République sans doute prévues d’ici à la fin de la semaine, le palais informe que Nicole Jeanine Roboty, épouse Mbou, jusque-là ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et de la Relance, «assurera le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouveau ministre».

 
GR
 

13 Commentaires

  1. Endundu dit :

    Franchement, le ridicule ne tue pas au Gabon. Lâché par sa hiérarchie ? Mais à cause de ses turpitudes. Se croyant intouchable du fait de ses liens de beau fils d’un octogénaire conseiller à la Cour Constitutionnelle, chez lequel il bâti une somptueuse villa surplombant Mindoubé2. Pitié.😮😮😮😮

  2. Gayo dit :

    Les français nous ont trop spolié. Et on ne vois aucun impacte social de ce traitement exclusif accordé à la France et ses multinationales. Vous allez payer notre argent. On a eu un hôpital chinois avant que la Chine ne puisse avoir la place qu’elle a aujourd’hui sur notre économie, on a un hôpital canadien alors que le Canada ne bénéficie presque de rien sur nos ressources et notre marché intérieur. On a eu le peace corp des americains ici qui ont travaillés dans nos villages. Oh France tu as préféré bâtir sur du sable, tout avoir pour toi seule au lieu de construire pour le long terme. Tu aurais pu bâtir une alliance solide et durable avec tes anciennes colonies dont tu avais une influence incomparable pour une prospérité partagée, bâtir des groupes industrielles plus puissantes ou les pays dans lesquels ils s’enrichissent prennent part au Capital. Pourquoi le Gabon n’est pas actionnaire des maisons mères de Total et Eramet alors que tu l’empêche de prendre l’expertise et le contrôle pour exploiter ses ressources. Mais tu perdras tout France, pour avoir choisi d’imposer aux africains des marionnettes mafieuses servant tes intérêts et leur ventre au détriment du bien-être commun. Oh France, les jeunes générations ne te pardonneront jamais. Au lieu de chercher à te rattraper lorsque les africains ont soif de voir l’alternance politique être une culture pour mettre fis au sentiment d’inégalités et d’injustices que suscitent l’absence d’alternance avec pour corollaire les haines ethniques te voila qui soutient la candidature clivante de Ouattara a un second mandat, au motif fallacieux qu’il n’y a en côte d’ivoire personne d’autre pour diriger ce pays malgré les morts provoqués par ce mandat de trop. L’Afrique gagne en force, les générations a venir seront suffisamment fortes pour refuser toute alliance avec l’ennemie. Tu seras vaincue France et tes multinationales mafieuses.

  3. le nouveau dit :

    Gayo
    Retourne toi vers ceux qui rendent la vie impossible parcque trop chère
    Nos régies financières qui au travers de la Douane rançonnent toute l’ économie
    sont pour moi les principales cibles pour les efforts à faire

  4. le nouveau dit :

    Nous avons besoin de ressources ?
    Abaissons les taux, élargissons l’ Assiette au secteur informel avec des taux bien plus bas et récoltons plus, arretons cette economie à plusieurs vitesses où le formel est plombé et l’ informel plus ou moins rançonné
    Arretons les privilèges des régies financières opaques et mettons tt le monde sur un pied d’ égalité
    Transparence, fluidité et tt le monde gagnera

  5. 2010 à 2020 dit :

    Jean Marie Ogandaga a passé 10 ans aux commandes de l’état. C’est une longévité raisonnable.
    Un autre gabonais prendra le relai.

    Alain Bilé Bi NZE deviendra le dernier doyen d’Ali Bongo.

    Chers gabonais, privilégions l’intérêt national au détriment du favoritisme de son clan.

    Le gabon a bcp de défis à reléver, en particulier l’insertion des 10 000 diplômés par an qui sortent du tissu scolaire.

    Les détournements doivent être relégués au second plan au Gabon.

  6. Procureur dit :

    Au gabon, le rôle du procureur est offusqué par le B2.

    Il faut retirer clairement au procureur ses attributions car il devient un sous département du B2.

    Les Patriotes vont dissoudre le B2 et la GR le moment venu.

    Le B2 et la garde républicaine sont illégales au Gabon car les missions qui leur sont assignées sont contraires à la constitution, comme le disait Ben MOUBAMBA dans ses diatribes.

  7. Lavue dit :

    Si ça peut servir d’exemple à tous ces jeunes qui courent vers le pouvoir sans se préoccuper des valeurs éthiques et de performance qui en sont un préalable fort. Faut s’assurer avec honnêteté et franchise personnelle qu’on a vraiment le bagage pour accéder à la gestion de la chose publique. C’est pas parce que les BONGO pour la plupart sont des cancres qu’il faut croire qu’on peut se complaire dans cet état de fait et faire comme eux, en recherchant simplement le quitus de la politique politicienne de papa OMAR en appartement à un groupe ethnique dans le cadre de la géopolitique nationale ou à la perverse Franc-maçonnerie, héritée de cancres Français de l’époque coloniale. Ca marché un moment, ça marche encore un peu, mais une chose est sûre ça ne continuera de marcher.
    Que Monsieur OGANDAGA soit simplement remplacé par quelqu’un de réellement valeureux, sans tenir compte de ces critères politiques dépassés certes, mais qui perdurent malheureusement. Sinon on va reproduire les mêmes conneries. Les mêmes causes produisant les mêmes effets.

    Et si c’était le vrai visage de l’Emergence qui apparaissait progressivement. Un ministre de République démissionne dans le BONGOLAND pour incompétence, difficile à croire. Mais c’est déjà pas mal.

    • BAMBIYA dit :

      Performance ,performance, efficience, efficacité,… des concepts plus sensationnels, mirobolants que réalistes.

      Leur mise en application est quasiment intenable socialement et démocratiquement.

    • mankwel dit :

      Hum..comment ça un ministre démissionne pour incompétence?! un ministre démissionne parce qu’il n’est pas d’accord avec son chef (du gouvernement) ou bien parce qu’il est empêtré dans une affaire judiciaire qui est de nature à l’empêcher de travailler correctement à cause du battage médiatique(cf Oyiba en 2010)
      Si il y a incompétence présumée, il doit être viré et puis c’est tout…

  8. Manonzo dit :

    Une dette reste une dette, comment peut-on passer de 4 milliard à 150 millions ?
    Qu’il aille s’expliquer devant les autorités compétentes en la matière.

    Le pays ne peut pas être et rester le foutoir de certains « haut-placés »…

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