L’ancien Délégué général du Centre des Libéraux réformateurs (CLR), Nicole Asselé, a répondu ce 4 mai à son père, le fondateur de ce parti de la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence (MRSE), Jean Boniface Asselé. Préférant «préserver les liens personnels immuables et la cohésion familiale que nul ne saurait évidemment ignorer», elle a définitivement jeté l’éponge en démissionnant officielle de cette écurie politique, tout en disant sa «part de vérité».

Nicole Asselé, Ancien Délégué général du CLR, par ailleurs fille du fondateur du parti, le 4 mai 2022, à Libreville. © Gabonreview

 

La passe d’armes entre le président fondateur du Centre des Libéraux réformateurs (CLR), Jean Boniface Asselé, et sa fille, l’ancien Délégué général du parti, s’est poursuivie ce 4 mai. Dans une déclaration, comme on pouvait s’y attendre, cette dernière a répondu à son géniteur. Mais plus conciliante, Nicole Asselé a préféré quitter sa formation politique afin d’éviter de mettre à mal les liens familiaux et la cohésion familiale.

Le 16 avril dernier en effet, dans la lutte d’influence qu’entretiennent Asselé père et fille pour le contrôle du CLR, le paternel, à l’issue d’un congrès extraordinaire convoqué par ses soins, avait décidé de la suppression de la Délégation générale, évinçant de fait Nicole Asselé et son adjoint, Alexandre Désiré Tapoyo.  «J’ai trouvé qu’elle a fait les bêtises, elle n’a pas pris les choses comme il le fallait, le respect n’y était plus. Elle a mélangé les carottes et les saucissons. Papa tous les matins, papa tous les soirs. Je dis non, Nicole, tu me gènes un peu. J’ai le pouvoir discrétionnaire et j’ai pris la décision de la foutre dehors», expliquait-il.

La promotion de l’intrigue obscure

Choisissant la voie de la sagesse, la concernée dénonce plutôt l’entourage de cet homme de 84 ans, «incité par sa cour constituée de personnages rompus à l’intrigue obscure». De même, elle invoque un «environnement rempli de courtisans, dont la présence et l’activisme sont tout, sauf au réel bénéfice du général Jean Boniface Asselé et du CLR».

Elle déplore le fait que «le président du Conseil politique s’est trop souvent autorisé à s’approprier unilatéralement les compétences du Directoire, sans même jamais au préalable réunir ni consulter le Conseil politique dont le Délégué général et une partie du Directoire sont par ailleurs membres à part entière». Ce, en dépit de la ligne nette de démarcation codifiée aux plans statutaires et réglementaire entre le Directoire comme organe exécutif, avec à sa tête un Délégué général et le Conseil politique comme entité faîtière de contrôle et d’orientation de l’action politique du CLR.

Nicole Asselé précise que «cette entité n’a pu, pas même une seule fois en deux ans, être réunie». «Qu’il soit entendu qu’en réalité, suite à l’exclusion pourtant cavalière du Délégué général et de son 1er Adjoint, il n’y a jamais eu, jusqu’ici et de mon fait, un quelconque acte d’irrévérence, d’indélicatesse ou d’insubordination vis-à-vis de la personne et de l’autorité morale du CLR que représente Monsieur Jean Boniface Asselé Dabany, en sa qualité de président du Conseil politique du Parti».

Refus de la rupture

Cependant, elle fait noter que pleinement partagée par de nombreux «CLRistes» aujourd’hui silencieux mais non moins épris de justice, de liberté et du respect scrupuleux des normes légales, «la vérité est que, depuis mon élection en Congrès en tant que Délégué général, j’ai tenu à marquer une rupture profonde avec les modes et méthodes de fonctionnement observés en interne dès ma prise de fonction». Un désir de changement apparu d’autant plus impérieux qu’il fallait mettre un terme aux pratiques désuètes, dont la caractéristique principale est de faire du «Président-fondateur» du Parti «son unique et seul centre de décision». Ce qui contrevient «ouvertement aux statuts et règlement intérieur du CLR issus du Congrès extraordinaire de septembre 2019».

Déclarant «formellement et fermement» sa démission du Centre des Libéraux réformateurs, elle a expliqué que cette décision «loin de relever d’une fuite en avant ou d’une légitimation de l’orientation déviante en cours au sein du CLR», traduit d’abord sa «volonté de préserver les liens personnels immuables et la cohésion familiale que nul ne saurait évidemment ignorer».

Une décision mûrement réfléchie, dit-elle, qui ne peut néanmoins lui faire oublier «l’engagement sincère, la totale abnégation et loyauté des militants de base et de certains cadres du Parti» qui l’ont sans cesse honoré par leur confiance.

Assurant désormais jouir pleinement de sa liberté de pensée et d’action à compter de ce jour, Nicole Asselé a indiqué qu’elle communiquerait bientôt sur l’orientation nouvelle qu’il lui parait nécessaire de donner à son avenir politique.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Nsokong dit :

    Assele Boniface, Assélé Nicole: qui sont ces personnages ?! D’où sortent-ils? Que font-ils sur le sol de nos ancêtres ici au Gabon ?! Qu’est ce qui nous vaut cette pollution venue d’on ne sait où ?!…

  2. azsq dit :

    Elle n’aura pas de mandat de député recherché pour avoir l’immunité après le pillage de la CNSS aujourd’hui au sol.

    Une démission comme si une lumière s’en va alors que c’est la fin de l’obscurité ! lol

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