Une campagne nationale de sensibilisation numérique devrait bientôt être lancée au Gabon avec l’appui du ministère de l’Économie numérique. En prélude à celle-ci, initiée par l’agence Blanc Cristal et le Centre de rééducation Mot à Mot, une conférence a été organisée, le 29 octobre, autour d’une série d’exposés sous le thème «Les dangers de la surexposition aux écrans : effets sur le comportement et la santé». Occasion pour plusieurs experts de répondre aux préoccupations de l’auditoire.

Marylène Redombina, Orpthophoniste au Centre de Rééducation Mot à Mot. ©  D.R.

 

A l’initiative de l’agence Blanc Cristal et du centre de rééducation Mot à mot, une campagne nationale de sensibilisation numérique devrait bientôt être lancée au Gabon avec l’appui du ministère de l’Economie numérique. En prélude à cette campagne, une conférence a été organisée le 29 octobre. En présence du directeur de la Promotion de l’économie numérique, les neurologues, psychologues, orthophonistes ont édifié l’audience sur les dangers auxquels chacun est exposé sans une utilisation modérée des écrans. «On a rencontré plusieurs médecins, des spécialistes et des chefs d’établissements qui se plaignent de cette addiction des enfants, des adolescents à Internet et qui les coupe complètement de l’activité sociale», a expliqué la CEO de Blanc cristal, spécialiste de la transformation numérique.

La CEO de Blanc cristal posant avec des exposants et quelques parents exprimant leurs préoccupations. © D.R.

«Il y a aussi une rupture de l’engagement scolaire. Donc, il faut vraiment mettre en alerte les parents et tous les pédagogues afin de réduire ces effets sur la santé», a précisé Virginie Mounanga. Au nombre de ces effets pervers, on compte la myopie, la sédentarité, l’excès de poids ou l’hypertension. Mais aussi, des troubles du comportement et de l’humeur. Si pour d’aucuns il est clair qu’y faire face ne sera aisée ni pour les professionnels du numérique ni pour les parents d’autant que tout le monde est exposé, il est question avec cette campagne, de parvenir à la réduction de l’usage abusif du numérique, d’établir des routines quotidiennes et de les imposer aux enfants. «Réduire le temps passé sur Internet par exemple. J’ai vu, ça marche dans d’autres pays. Couper le wifi par intermittence, développer des activités sociales, des activités en famille, des activités récréatives que l’on ne voit plus de nos jours», a-t-elle exprimé.

La faute au Covid ?

Pour beaucoup, cette addiction au numérique est imputable à la longue période de confinement vécue durant la crise sanitaire liée au Covid-19. Laquelle aurait coupé le monde des activités sociales. Mais pour sa part, Yvonne Assengone Zeh, professeur en neurologie, estime qu’il ne s’agit pas de parler d’addiction aux écrans, mais plutôt d’utilisation abusive des écrans, une pratique qui expose les enfants à de nombreux risques. Des risques liés aux effets que les écrans peuvent avoir sur le développement du cerveau. Au cours de son exposé, le professeur a expliqué qu’avant un certain âge, «le cerveau de l’enfant est en développement». Et si les enfants sont limités, a-t-elle laissé entendre, «leur champ de vue est limité par les écrans».

Ce qui pourrait avoir d’énormes conséquences au niveau cérébral ainsi qu’au niveau visuel, tant les lumières des écrans affectent gravement les yeux. Mais il y a surtout une coupure des activités sociales normales, les enfants étant limités dans le développement psychomoteur qui commence par les troubles du langage comme ceux de certains enfants de l’institution ‘’Mot-à-Mot’’. Un enfant qui n’arrive pas à communiquer comment peut-il faire pour apprendre autre chose, ont interrogé les spécialistes avant de proposer quelques solutions.

Les solutions

La spécialiste en neurologie a proposé la méthode canadienne qui préconise de limiter le temps des écrans aux enfants. Pas d’écrans avant l’âge de 2 ans et, au-delà de 2 ans, une catégorisation des écrans tout en veillant au temps d’utilisation. Soit, un peu moins de 2 heures par jour pour ne pas se fondre dans l’utilisation abusive des écrans. «Aujourd’hui nous abordons un thème qui est celui des écrans avec l’addition que tout cela peut entraîner. Essayer de sensibiliser les familles sur ce qu’ils peuvent faire de manière à ce que nous puissions exploiter tous ces changements et ces progrès technologiques», a rappelé Raphaël Mezui.

Le directeur général de la Promotion de l’économie numérique, représentant le ministre de l’Économie numérique empêché, qui a indiqué qu’avec un programme engagé dans le domaine depuis 2009 et porté sur les infrastructures et les services a permis aux nouvelles technologies de l’information et de la communication de se développer dans le pays, a souligné qu’il y a des dangers liés à ce développement. «Le gouvernement aujourd’hui tient à sensibiliser l’ensemble des acteurs publics, privés mais surtout la société civile et les populations sur les dangers que peuvent constituer le développement sur internet», a déclaré Raphaël Mezui Mintsa.

 
GR
 

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