Après sa sortie d’avril dernier, l’universitaire Albert Ondo Ossa s’est de nouveau exprimé le 13 août. Il a exposé lors d’une conférence de presse, sur le thème consacré au «redressement du Gabon» dans la mesure où il estime qu’«on nous a comprimé pendant 50 ans» et qu’il faut qu’«on en sorte». Il propose «une concertation inclusive» et une transition pouvant aller de 12 à 24 mois, car, «trop de sang a coulé inutilement dans notre pays».

Le professeur Albert Ondo Ossa, le 13 août 2022 à Libreville. © Gabonreview

Pour cette nouvelle conférence de presse, le 13 août à Libreville, le professeur Albert Ondo Ossa, prenant prétexte de la célébration du 62e anniversaire de l’Indépendance le 17 août prochain, n’a plus souhaité se prononcer sur l’état de la nation dans sa globalité. «Le temps des critiques est fini ; il faut passer à autre chose : la conceptualisation du redressement de notre pays», a-t-il dit. Il s’est appesantit sur «le cheminement à suivre pour parvenir à la victoire finale, celle du peuple gabonais dans son entièreté» et sur «le lancinant problème de nos retraités», proposant le départ sans heurts du président Ali Bongo Ondimba et le redressement du pays, dont le préalable est une transition de 12 à 24 mois.

L’universitaire qui, lors de sa précédente conférence de presse, insistait sur le fait que «le PDG (Parti démocratique gabonais) a non seulement échoué sur tous les plans mais, en plus, il utilise malicieusement les leviers de l’État pour empêcher, par la corruption, la coercition, et la fraude, l’épanouissement des autres partis et même tout simplement une expression politique saine dans notre pays», estime la première étape du cheminement à suivre repose sur la restauration de la dignité et de la fierté du peuple gabonais, la révision (selon les normes consensuelles ) de l’échelle des valeurs de la société  et procéder à une meilleure gestion des élites et des ressources humaines.

Selon Ondo Ossa «depuis 2009, le peuple gabonais a perdu sa dignité, ce qui signifie qu’il a été rabaissé et humilié, car s’étant retrouvé à de nombreuses occasions dans une situation dégradante». Sous ce regard, «il faut prioritairement restaurer son identité, autrement dit lui permettre à nouveau d’avoir un amour-propre». 

Cette restauration de la dignité exige de «tous ceux qui aspirent à devenir dirigeants du Nouveau Gabon de justifier d’un comportement irréprochable sur le plan de la rigueur et de la probité intellectuelle et morale car l’exemple doit venir du haut». «Il est tout aussi important que le Gabonais se réconcilie avec lui-même, ce qui nécessite qu’on se parle entre nous et qu’on se dise des vérités», a-t-il suggéré.

«Un consensus et une concertation nationale s’imposent»

S’agissant de l’échelle des valeurs de la société gabonaise, l’économiste indique que les Gabonais doivent «convenir de passer de la suprématie de l’avoir à la prépondérance de l’être». Ce qui signifie que «la valeur d’un homme ne se mesurerait plus à l’épaisseur et la profondeur de son portefeuille, mais à ses qualités humaines et morales». Il estime que «cela devra être le principal fondement de nos choix de personnes et surtout de nos choix des responsables. Il devra ainsi en être du choix du futur président de la République, celui de nos futurs députés, de nos ministres et des hauts responsables des administrations publiques, parapubliques, ou privées». 

Albert Ondo Ossa insiste également sur le fait que le peuple doit se donner les moyens de «se libérer» «ce qui lui évitera de courir comme un mendiant derrière les candidats fortunés, mais parfois peu vertueux». 

La deuxième étape de ce cheminement consiste à trouver des solutions concrètes et idoines aux problèmes courants, tels que «comment traiter les compatriotes qui ont détourné et pillé l’argent public ? Comment corriger tant d’injustices ? Comment gérer ceux qui ont tué des Gabonais ? Comment gérer la famille Bongo dont certains membres ont fait tant de mal au pays ?».

En réponse à toutes ces interrogations, le Pr. Ondo Ossa estime qu’«un consensus et une concertation nationale s’imposent car, sinon, le pays sombre». «La concertation ne signifie pas roublardise, manipulation, intimidation et encore moins corruption des leaders et des acteurs», a-t-il expliqué La concertation qui s’impose aujourd’hui doit porter sur deux points : le départ sans heurts du président Ali Bongo Ondimba et le redressement du pays, dont le préalable est une transition de 12 à 24 mois. 

Pour lui, la transition apparait comme le cadre pertinent d’élaboration des textes impersonnels pour des élections transparentes et crédibles. 

 

 
GR
 

5 Commentaires

  1. OBAME NTOUGOU Jean Blaise dit :

    Bonjour a toutes et à tous. Je voudrais dire ce que je pense après avoir lu l’intervention du Pr.ONDO OSSA qui s’est exprimé en toute âme et conscience. Ce pays nous appartient à nous tous. Nous devons le reconstruire pour le bien de nous tous et des générations futures. Ce que je constate,le Professeur l’a si bien exprimé d’une façon claire avec un français soutenu.Nous sommes tombes plus bas. Les personnes conscientes savent que les causes sont à l’origine du problème et le problème engendre les conséquences. Il faut être aveugle pour ne pas voir ce qui se passe dans notre pays et sourd-muet pour ne rien entendre et ne rien parler. Nous devons défendre des causes nobles c’est a dire certaines valeurs comme l’ethique. Si nous ne faisons rien qui d’autre le fera à notre place Merci.

  2. Davin Paulette dit :

    Vous attendez quoi pour organiser un rėférendum ?

  3. Loozap dit :

    C’est du foutage de gueule , du gros n’importe quoi!

  4. Moubeda dit :

    Le Gabon est un pays potentiellement haut combien riches, les propositions du Pr AOO sont à soutenir et à encadrer. Les transitions en Afrique se soldées par des échecs pourquoi ? : le nouvel oqpant du palais présidentiel doit juger et même mettre en prison ou arrêter et mettre à mort son prédécesseur tout en ignorant tous les leviers de puissance et pouvoirs zqu’avait son devancié. Oui, une transition apaisée au Gabon est possible, il suffira de mettre en un cadre juridique et des conditions qu’il faut pour…

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