Après avoir annoncé le transfert de la gestion des prochaines élections au ministère de l’Intérieur, les militaires au pouvoir ont l’intention d’exclure les partis politiques des commissions électorales, confirmant ainsi le projet de suspension de toutes les formations politiques du pays.

Des leaders de partis politiques de l’opposition à Ali Bongo, en 2023 (illustration). © GabonReview

 

C’est la suite du communiqué N°61 du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) décidant du transfert de la gestion des élections au ministère de l’Intérieur. Au Gabon, plus aucun représentant de partis politiques ou de groupement de partis politiques reconnus de la majorité ou de l’opposition ne sera désigné pour siéger au sein des commissions électorales. La mesure, si elle est adoptée au Parlement, devrait être effective lors des prochains scrutins prévus courant 2025.

Pour remplacer les politiques qu’ils accusent d’être les principaux auteurs des maux décriés par les Gabonais ces dernières années, les militaires au pouvoir annoncent que «ces commissions seront désormais composées uniquement des acteurs institutionnels et des ministères techniques». Aussi, adopté mardi 14 mai en Conseil des ministres, un projet de loi propose de modifier et de supprimer certaines dispositions de la loi n°07/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques au Gabon. Ce texte, précisent les autorités, «prévoit l’intégration de l’ensemble des acteurs institutionnels et des ministères techniques dans l’organisation du processus électoral, ainsi que l’établissement des délais fixés par le législateur pour la mise en place des commissions électorales locales et la convocation du collège électoral, ou toute autre opération relative à un référendum».

Entre semblant d’innovation et retour à l’ordre ancien, le projet du CTRI rejoint une des principales résolutions issues du Dialogue national inclusif d’avril dernier : celui de suspendre tous les partis politiques du pays. Et si le Conseil des ministres y a vu une priorité, c’est qu’elle fait écho à une des missions de la Transition contenues dans l’article 2 de sa Charte : «l’organisation des élections locales et nationales libres, démocratiques et transparentes».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Si je ne me trompe c’est la proposition imposée par la chef des soldats têtue Carine Arissani qui avait été mandaté dans cette commission pour faire en sorte qu’on revienne en arrière. Le probleme avec l’administration gabonaise, ce qu’elle est inféodé au pouvoir politique. Il faut une commission indépendante dans le cas d’une administration corrompue et politisée comme la notre. Ce retour ne servira qu’à priver l’opposition qui n’a pas de pouvoir sur l’administration de moyens de contrôle. Avant cette reforme, il faut commencer par reformer notre administration, revoir le processus de nomination des directeurs généraux et que tous les directeurs soient nommés non plus directement en conseil des ministres parmi les militants du parti au pouvoir où ils deviennent redevable au pouvoir en place mais comme l’a fait Mayss Mouissi à l’économie que tous les directeurs soient élus apres appel à candidature par des commissions techniques dépolitisées. Si les hauts cadres du ministère de l’intérieur sont directement par Oligui ou sont ministre et non sur la base des appels à candidature et d’élection par des commissions techniques, la fraude sera encore plus grave.

    Remettre l’organisation des élections au ministère de l’intérieure sans reformer et dépolitiser cette administration c’est nous enfoncer davantage dans la fraude.

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