Porté à la tête du gouvernement de transition le 7 septembre, Raymond Ndong Sima a souhaité, dans une déclaration faite, le 10 septembre, à l’Agence France presse (AFP) une transition raisonnable au Gabon. Tout en admettant que la durée de celle-ci puisse être légèrement «supérieure ou inférieure», le Premier ministre projette une transition de 24 mois avant la tenue des élections à laquelle il souhaite que les militaires ne se présentent pas. 

Raymond Ndong Sima, Premier ministre de la Transition. © D.R.

 

Trois jours après la prestation de serment du président de transition Brice Clotaire Oligui Nguema, Raymond Ndong Sima avait été nommé Premier ministre, chef du gouvernement de la Transition. 

Dévoilée le 9 septembre avant un léger réaménagement intervenu un jour après qui vu l’entrée de Laurence Ndong en qualité de ministre de la Communication, le nouveau gouvernement compte vingt-six membres dont ministres et trois ministres délégués. 

Si les chantiers et les attentes des Gabonais sont énormes sur tous les plans, il y a que Raymond Ndong Sima et son équipe devront mener à bien la transition jusqu’à la tenue des élections présidentielles devant aboutir à passation de pouvoir à un civil élu par le peuple.

Interrogé sur la question le 10 septembre par l’Agence France presse, le nouveau premier ministre trouve qu’une durée de deux ans serait un «objectif raisonnable». «Il est bon de partir sur un objectif raisonnable en disant : nous avons le souhait de voir le processus aboutir en 24 mois pour qu’on puisse revenir à des élections», a déclaré Raymond Ndong Sima admettant tout de même que cette période pourrait être «légèrement supérieure ou inférieure».

Quid de la candidature des militaires ?

Non autorisé, selon les dispositions de la charte de transition à se présenter à l’élection présidentielle prochaine, Raymond Ndong Sima souhaite également que les militaires ne se présentent pas pour leur crédibilité. «Les gens qui vont (…) préparer différents textes, discuteront de cet aspect des choses, c’est-à-dire de la durée (de la transition), et de qui est véritablement habilité à se présenter et à ne pas se présenter», a expliqué Raymond Ndong Sima.

Et de poursuivre : «Il ne serait pas bon que les militaires se présentent, pour qu’ils soient des arbitres impartiaux et objectifs de l’élection».

Quelle marge de manœuvre pour son équipe ?

S’il est reconnu pour sa franchise et sa probité, et son expérience dans la gestion de la chose publique, Raymond Ndong Sima fera face à une équation liée à sa marge de manœuvre dans la prise de décision d’autant que la charte de transition semble accorder trop de pouvoir au président de Transition. 

Interrogé sur la question, le nouveau premier ministre dit attendre voir la direction que prendront les militaires. «Est-ce que j’aurai les mains libres ? Ça, je ne peux pas le savoir à l’heure actuelle, on le verra» et «ça dépendra de ce que les militaires voudront obtenir», a-t-il estimé, ajoutant : «S’ils veulent obtenir un résultat satisfaisant, ce sera leur intérêt de laisser les mains libres à ceux qu’ils ont appelés ».

D’autant que «c’est eux (…) qui vont porter le bilan de ce que nous allons faire», donc «c’est l’intérêt des militaires de donner à ceux qu’ils appellent la possibilité de travailler et d’atteindre des résultats», a-t-il affirmé.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. SERGE MAKAYA dit :

    «S’ils veulent obtenir un résultat satisfaisant, ce sera leur intérêt de laisser les mains libres à ceux qu’ils ont appelés ».

    Tu as TOUT DIT en peu de mots, mon petit frère. AKIBA pour ton franc parler. On dit tellement de choses sur ce VRAI-FAUX Coup d’Etat. Mais peu importe qu’il soit vrai ou faux, Ali caca Bongo n’est plus aux commandes. Et encore moins son fils adoptif, Nourredine, qui ne le sera JAMAIS.

    Reste à savoir aussi si mon fils, le général Brice Clotaire Oligui Nguéma, à lui aussi les mains VRAIMENT LIBRES. Espérons…

    Une proposition pour le futur : est-ce qu’on est obligé d’avoir un ou une président(e) qui a les pleins pouvoir ? Ne peut-on pas confier ces PLEINS POUVOIRS aux députés de l’Assemblée Nationale ? Ceci évitera tout le désordre que notre pays à connu toutes ces décennies avec le clan Bongo. Le président de la République ne devrait plus avoir les pleins pouvoirs. On pourrait même se passer d’un président pour ne se contenter que d’un Premier Ministre et son gouvernement. Le Premier Ministre est choisi par le Parti politique MAJORITAIRE à l’Assemblée Nationale. A développer encore…

    Bref, pour moi, ce serait l’idéal de ne plus confier les pleins pouvoirs au Président de la République ou même au Premier Ministre. Que ce « POUVOIR » reste aux mains des députés de la majorité.

  2. Diakurenguili dit :

    Bonjour,

    La proposition de réduire les pleins pouvoirs du Président de la République semble peu opérationnelle pour qu’un gouvernement soit effectif dans l’accomplissement de sa feuille de route et peu pertinente à mon sens. En effet, sous la IVème République l’Assemblée en France avait les pleins pouvoirs au détriment du Président et très honnêtement à plusieurs reprises le gouvernement ne pouvant avoir la confiances des députés était dans un imbroglio empêchant son action.
    De plus, le Gabon comme la plupart des autres républiques africaines francophones est né sous la Ve République française instaurée par le Général de Gaulle pour contrer la IVe République afin que le président ait de grandes prérogatives bien définies. Dans ce contexte, la séparation des pouvoirs voulue par le Ve République et adoptée par le constituant originaire au Gabon est appréciable. Il faut tout simplement repenser le système de gouvernance et mettre des garde-fous telle que la société civile pour peser face aux différents pouvoirs (C’est-à-dire revoir notre séparation des pouvoirs pour inclure une quatrième puissance qui émanerait du peuple pour faire pression à l’exécutif ainsi qu’ au pouvoir législatif qui sont souvent des mêmes bord politiques).
    Il faut aussi revoir le sens des partis politiques qui ont baigné dans un esprit de culte aux fondateurs et qui envoient les députés à l’Assemblée nationale. Ce ne sont pas des partis idéologiques mais des structures antidémocratiques, pourquoi le fondateur doit toujours représenter le parti aux élections présidentielles. Même M. LePen en France a été mis de côté pour ses idéologies qui s’éloignaient de la vision des nouveaux gouvernants du partis. Aux USA Biden bien que démocrate, il ne dirige pas les démocrates.
    Il faut donc revoir ces instances et ces institutions et pas nécessairement la forme républicaine du pays à mon humble avis.

    • Serge Makaya dit :

      Merci mon fils « Diakurenguili » pour tes propositions. J’espère que mon fils Brice Clotaire Oligui Nguema prend connaissance de nos propositions. Que d’autres viennent aussi proposer. Que Nzame bénisse le Gabon.

    • Yvette Ndong dit :

      Qui dit qu’après cette TRANSITION (si encore elle aboutit), le futur président sera exemplaire ? C’est mieux de créer quand même un ORGANE de surveillance des dépenses PUBLICS à tous les niveaux de l’Etat. Comme ça, plus de magouilles, plus de corruptions.

  3. Akoma Mba dit :

    Le gouvernement est là pour gouverner et le peuple attendons des résultats et le développement du pays.
    Les militaires devraient être là pour surveiller la bonne marche de notre économie, raison pour laquelle les PDGistes ne doivent pas sentir l’argent du Gabon de près. Ce sont des Budgetivores détourneurs des fonds publics. UN HOMME AVERTI EN VAUT DEUX. FOREWARNED IS FOREARMED.

Poster un commentaire