Jean Kevin Ngadi, résident à Libreville, affirme, certificat médical à l’appui, avoir récemment été violenté et humilié en compagnie de plusieurs autres personnes par des agents de la Sécurité pénitentiaire dans la cour de la prison centrale après avoir été extrait de force d’un snack-bar non loin de là. Il leur réclame 10 millions de francs CFA en guise de réparation du préjudice.

Vue du dos de Jean Kevin Ngadi après son passage à la prison centrale de Libreville, le 14 mai 2023. © D.R.

 

L’affaire pourrait être confiée au tribunal administratif de Libreville si le silence opposé depuis plus de deux mois par le commandant en chef et l’inspecteur général de la Sécurité pénitentiaire perdure. Mais Jean Kevin Ngadi ne veut pas en arriver là. Il souhaite plutôt «une réparation à l’amiable» pour le préjudice matériel, financier, moral et physique qu’il a subi dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 mai dernier. 

Cette nuit-là, aux environs de 5 heures du matin, à la suite d’une agression au poignard subi par un des clients, il dit avoir été extrait de force d’un snack-bar situé non loin de la prison centrale de Libreville avant d’être conduit par quatre agents de la Sécurité pénitentiaire dans la cour de l’établissement carcéral où lui et plusieurs autres personnes auraient subi des humiliations et des sévices corporels. «Nous avons été tabassés et torturés par des agents de la Sécurité pénitentiaire», écrivait-il, le 29 juin dernier, à l’inspecteur général, non sans lui préciser qu’au cours de l’intervention de ces agents, l’un d’eux lui aurait arraché son sac qui contenait un téléphone portable, un disque dur externe, deux clés USB et la somme de 290 000 francs CFA. Des effets qui ne lui auraient pas été rendus jusqu’à lors.

Sorti traumatisé de cette mauvaise nuit, Jean Kevin Ngadi s’est fait établir, lundi 15 mai 2023, un certificat médical au CHUL qui lui imposait 5 jours d’incapacité de travail temporaire. «Lors de mon examen, le médecin m’a révélé que ce diagnostic n’est pas complet, et qu’il faudra que je fasse des examens plus approfondis, car je peux présenter des lésions internes qui peuvent me causer des dégâts à la longue. À ce jour, je ressens plusieurs douleurs au niveau de la colonne vertébrale (…) et j’ai des problèmes d’érection», raconte-t-il.

Du côté de la hiérarchie de la Sécurité pénitentiaire, les choses ne semblent pas bouger. Une enquête interne a-t-elle été ouverte ? Difficile de le dire. C’est le silence total.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Si Ali Bongo ne fait pas ouvrir une enquête pour rendre justice a un gabonais face à des agent de sécurité allaité au biberon de son système corrompu, cela prouvera une fois de plus que Ali Bongo aime dominer sur les gabonais sans les aimer.

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