Des hommes de Dieu gabonais réunis au sein de la Fédération libre des assemblées et ministères évangéliques (Flame) vont organiser, les 9 et 10 juillet, un colloque chrétien pour la paix qui donnera lieu à des recommandations à soumettre aux dirigeants  pour maintenir la paix dans le pays.

Le prophète Max Alexandre Ngoua entouré de ses pairs lors de la conférence de presse du 6 juillet. © Gabonreview

 

Au Gabon, deux phénomènes mettent en péril la paix. Le constat est des hommes de Dieu réunis au sein de la Fédération libre des assemblées et ministères évangéliques (Flame) qui regrettent que le pays fasse d’une part la triste expérience de la fracture sociale. Entre dépénalisation de l’homosexualité et modifications du Code civil qui semblent retirer à l’homme son autorité de chef de famille, ils déplorent une déstabilisation de la cellule familiale. D’autre part, ils dénoncent une discrimination accrue dans le contexte actuel, avec le vaccin anti-Covid. «Au lieu que nous ayons un seul peuple gabonais nous nous trouvons avec deux peuples gabonais : un peuple non vacciné qui vit de 6h à 21h, un peuple vacciné qui vit de 6h à l’autre 6h», a déclaré le prophète Max Alexandre Ngoua, vice-président de la Flame, dont l’église sera par ailleurs hôte d’un colloque sur la paix les 9 et 10 juillet.

A travers ce colloque, les hommes de Dieu veulent apporter leur contribution au maintien de la paix en ciblant 4 objectifs. Remettre la paix au centre des préoccupations nationales, apporter un apaisement par rapport au climat délétère occasionnant une tension sociale, faire entendre la conscience chrétienne pour émettre des orientations à l’endroit des dirigeants et apporter des propositions concrètes pour la consolidation de la paix.

Pour Max Alexandre Ngoua et ses pairs, cette paix devrait se lire sous le prisme de la justice, du logement, de l’éducation et la formation, de la santé, de l’alimentation, de la richesse, prospérité et emploi en termes d’accès à tous, et non pas sous le seul prisme de l’absence de guerre même si c’est un aspect non négligeable.

Un comité pour le suivi des recommandations

La conférence de presse du 6 juillet. © Gabonreview

«Le politique conçoit la paix comme l’absence de la guerre, mais c’est une erreur parce que le discours de la paix est de l’apanage de l’Eglise», a commenté le prophète-voyant et sociologue des religions se référant au livre biblique Esaïe 9:5 qui stipule «Jésus serait appeler le Prince de paix». «Donc le discours sur la paix n’est pas l’affaire du politique, mais donc de l’Eglise qui a cette responsabilité de la maintenir», a-t-il ajouté. Pour l’homme de Dieu qui assure qu’il existe au Gabon une conscience chrétienne, l’Eglise qu’il juge mature devrait désormais penser à la Nation en s’impliquant dans la restauration des dysfonctionnements observés dans différents secteurs d’activités du pays.

Max Alexandre Ngoua parle d’un colloque «inter dénominationel, inter confession religieuse, inter disciplinaire» qui donnera lieu à un rapport contenant des suggestions à présenter aux instances dirigeantes du pays, les instances religieuses et même diplomatiques pour leur mise en œuvre. «Si nous nous rassemblons c’est pour être une force de propositions» assure le prophète selon qui, l’enjeu pour l’Eglise du Gabon est de reconquérir la liberté de parole.

En clair, il s’agit de faire entendre la voix de l’Eglise et surtout la restaurer dans un contexte où elle semble de plus en plus muselée. Les hommes de Dieu veulent se constituer en pèlerins de paix auprès des institutions du pays. Un comité sera mis en place pour le suivi des recommandations issues de ce colloque. Les organisateurs espèrent, en comptant sur la grâce de divine, que les autorités gabonaises les accepteront pour le maintien de la paix dans le pays.

 
GR
 

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