Après avoir pris connaissance du projet de révision constitutionnelle, plusieurs partis politiques de l’opposition, les personnalités politiques et de la société civile se sont réunis le 22 décembre au siège du Rassemblement pour la modernité (RPM) pour mettre en place les bases d’un front uni contre ce projet «inique et rétrograde».

Le porte-parole de ce mouvement contre la révision constitutionnelle, Laurent Angue Mezui, par ailleurs président du RPG. © Gabonreview

 

Socle de la société et de la structure institutionnelle, la Constitution de la République gabonaise ne peut être «banalisée» par les tenants du pouvoir ont fustigé plusieurs partis politiques de l’opposition, les personnalités politiques et de la société civile, réunis le 22 décembre au siège du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM). Pour ces derniers «la Constitution doit être stable et la plus durable que possible à l’instar des plus grandes et anciennes démocraties du monde».

Qualifié de «maligne», ce projet qui touche une vingtaine d’articles dont certains concernent la structure centrale du système politique gabonais et l’édifice institutionnel est une perfidie. Les opposants au projet estiment que le choix de d’initier ce projet en interne dans un délai  très court, à la fin de la session parlementaire, vise à «limiter et appauvrir le débat au sein des assemblées et surtout éviter l’ouverture d’un débat national aboutissant à un texte consensuel», tel que préconisé par la Déclaration de Bamako du 3 novembre 2000 et la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance du 30 janvier 2007, ainsi que la jurisprudence de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.

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«L’objectif véritable de cette révision constitutionnelle est de reconnaître et préparer la vacance du pouvoir au sommet de l’État en dévoilant enfin la réalité de l’état de santé d’Ali Bongo Ondimba qui n’est plus en mesure d’exercer les fonctions de Chef de l’État qu’il a confisquées au mépris des suffrages du peuple», a déclaré le porte-parole de la Coalition, Laurent Angue Mezui, par ailleurs président du RPG.

Pour ces acteurs, l’ampleur de cette réforme exige une large consultation populaire comme le référendum pour amener au niveau du peuple l’arbitrage qu’elle exige. En effet, quatre points fondamentaux de ce projet de révision constitutionnelle révèlent «l’instinct de conservation du pouvoir qui s’exprime ainsi et pourrait entrainer le pays dans une conflagration générale.» Il s’agit de la vacance du pouvoir ; la nomination des sénateurs par le président de la République ; le renforcement de l’immunité des parlementaires et du président de la République et L’extension de la haute trahison.

«Face à ces constats, les signataires (de cette campagne) rappellent à chaque Gabonais et à chaque Gabonaise qu’il est du devoir de tout un chacun de protéger notre pays et donc notre Constitution. C’est pourquoi dans la période qui s’ouvre, ils appellent à une mobilisation nationale pour barrer la route au plan machiavélique qui transparaît de ce tripatouillage de la Constitution» a lancé Laurent Angue Mezui, invitant les parlementaires de tous bords à un sursaut national pour qu’ils fassent barrage à cette «réforme inique et rétrograde».

De même, ces acteurs du front uni contre cette révision  ont interpellé la communauté internationale, notamment, les partenaires du Gabon, les institutions sous régionales et l’Union Africaine (UA), l’Union européenne (UE) et l’Organisation des Nations unies (ONU) sur les risques d’instabilité et de troubles sociopolitiques que peut engendrer à court, moyen et long termes l’application de cette révision constitutionnelle.

Les promoteurs de cette campagne contre ce projet sont pour l’instant au nombre de 9 : Guy Nzouba Ndama, Alexandre Barro Chambrier, Jacques Adiahenot, Jean Valentin Leyama, Théophile Makita Niembo,  Raphaél Bandega-Lendoye, Louis Gaston Mayila, Georges Mpaga, Laurent Angue Mezui. Nul doute que beaucoup d’autres rejoindront ce front en gestation dans les prochains jours.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. SERGE MAKAYA dit :

    N’ACCEPTONS PLUS JAMAIS UN BONGO OU VALENTIN (même sauce) A LA TÊTE DE NOTRE PAYS. PLUS JAMAIS ! ET QUAND IL SERA VENU LE TEMPS DE FAIRE LE TOILETTAGE DE NOTRE RÉPUBLIQUE, C’EST MIEUX DE RAMENER LE MANDAT PRÉSIDENTIEL A 5 ANS. ET SURTOUT, PAS PLUS DE 2 MANDATS POUR CHAQUE ÉLU.

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