Célébrée sous le thème « L’avenir des musées : se rétablir et se réinventer », l’édition 2021 de la Journée internationale des musées au Gabon a permis de réunir, au sein d’un atelier organisé avec l’agence des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), les acteurs du secteur culturel et les différentes parties prenantes. L’objectif est de renforcer la politique muséale au Gabon afin de favoriser la conservation, la protection et la promotion du patrimoine culturel.

Photo de famille à l’issue de l’atelier. © Gabonreview

 

Le Gabon a célébré cette année la Journée internationale des musées sous le thème « L’avenir des musées : se rétablir et se réinventer ».  Dans ce cadre, un atelier a été organisé les 10 et 11 juin à l’endroit des professionnels du patrimoine culturel et autres parties prenantes. Objectif, renforcer la politique muséale au Gabon pour favoriser la conservation, la protection et la promotion du patrimoine culturel ; à travers la mise en œuvre de la convention de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels et celle de 1954 portant protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé.

Si les participants ont estimé que ces conventions présentent un intérêt capital puisque permettant la sauvegarde des biens devant l’ampleur des dangers pouvant les menacer, l’atelier a permis de mettre en exergue le fait que la politique muséale au Gabon «participe d’une dynamique qui n’oppose pas ethnographie et art, enracinement et ouverture». Le musée national, a indiqué le secrétaire principal chargé de l’Education et la formation à la Commission nationale gabonaise de l’Unesco, se propose de mettre progressivement à la disposition du public une nouvelle offre de service, pour devenir une destination culturelle privilégiée. Une perspective qui devrait permettre la valorisation et la diffusion du patrimoine national et culturel du pays ainsi qu’une ouverture aux cultures du monde.

Perspectives de la politique muséale au Gabon

Moment de l’atelier. © Gabonreview

A en croire Michée Thierry Asse Minko, par ailleurs rapporteur des travaux, cette politique muséale intègre celle de l’Afrique qui veut rendre au continent «sa parole sur le patrimoine qui est le sien». Pour y arriver, a-t-il fait savoir, des actions comme la formation du personnel et le renforcement du cadre réglementaire et juridique devraient être soutenues. Ceci, dans un contexte où le trafic illicite des biens culturels reste une réalité au Gabon. Un état des lieux dressé à ce titre révèle l’inexistence d’un marché de l’art, l’absence d’un organe de certification et de contrôle technique des pièces et produits culturels exportés ou importés, l’indifférence face à la destruction de ce patrimoine.

«La perspective de la prise en charge d’un cadre formel et institutionnel du marché de l’art est nécessaire, pour combattre le trafic illicite des bien culturels» a déclaré le représentant de l’Unesco, rappelant qu’à travers le monde, les musées ont particulièrement été touchés par la pandémie de Covid-19. «90% ont fermé leurs portes pendant la crise» a-t-il dit, signifiant que c’est dans ce contexte de crise mondiale que l’Unesco accompagne ses Etats-membres en matière d’élaboration de politique muséale.

Une douzaine de recommandations

A l’issue de l’atelier, les participants ont formulé une douzaine de recommandations pour renforcer la politique muséale et combattre le trafic illicite des biens culturels. Parmi elles, l’introduction de l’éducation au patrimoine dans les curricula par un acte réglementaire ; la finalisation de la loi 2/94 portant sur la protection du patrimoine culturel en République gabonaise en tenant compte de la lutte contre le trafic illicite des biens culturels ; l’accélération du processus d’adoption des textes réglementaires du musée nationale ; la mise en place d’un comité de pilotage de contrôle technique contre le trafic illicite des biens culturels conformément à l’article 57 de la loi 2/94 ; le renforcement de l’inventaire et collections du musée national ; l’élaboration d’un cadre national approprié au marché de l’art au Gabon ; le renforcement de la coopération entre la direction générale du Patrimoine culturel, l’administration du musée nationale et l’Agence gabonaise de développement et de promotion du tourisme et de l’hôtellerie (Agatour), pour la promotion du patrimoine.

 
GR
 

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