Le pays qui s’est extasié en dansant sur «La botte», tube du groupe Omengo de l’UFPDG ; le pays qui a disputé avec le Congo la paternité de l’impudique danse dénommée Oriengo, s’abat sur les enfants qu’il a materné et sevré de danses obscènes. Si l’opinion publique demande l’indulgence pour les élèves-acteurs des vidéos lascives en circulation, les responsables du Collège et Lycée Sainte-Marie ont exclu quatre d’entre eux, ce 29 janvier, en attendant la tenue d’un Conseil de discipline. Entretemps, ceux du Lycée Djoue-Dabany (LDD) ont été devant le Service de protection des mineurs de la Police judiciaire (PJ), avant un passage devant le procureur de la République.

Image de l’année dernière prouvant que le phénomène n’est pas nouveau en milieu scolaire. Gabonreview/Capture d’écran

 

Le buzz des lycéens vidéastes aux danses lascives est loin de trouver son épilogue. Ce 29 janvier, les responsables du Collège et Lycée Sainte-Marie ont provisoirement exclu 4 élèves en attendant le Conseil de discipline. Au-delà, quatre autres élèves, cette fois du Lycée Djoue-Dabany (LDD), ont plusieurs fois été entendus par le Service de protection des mineurs de la Police judiciaire (PJ). Ils devront également être auditionnés par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville qui devrait statuer judiciairement sur leur sort.

Vulgarité d’Etat : les groupes d’animation, dits groupes socioculturels, excellaient dans le déhanchement, les mouvements suggestifs des reins et du postérieur. © Gabonreview/ Steve Jordan

Victimes expiatoires du pays de l’Oriengo et des «Bougeuses de fesses» 

Si l’opinion condamne globalement la débauche lubrique de cette jeunesse, elle demande tout autant l’indulgence en plaidant également coupable. «Ce qui s’est passé doit être vu comme un signe démontrant l’abandon des devoirs des adultes sur la jeunesse. C’est la preuve que l’éducation dans notre pays est négligée par nos gouvernants, mais aussi par les parents. Nous sommes aussi responsables de la légèreté de nos représentants au sommet de l’Etat», commente un internaute sur Gabonreview.

Un avis d’ailleurs partagé par le plus grand nombre, dans un pays où le parti au pouvoir a longtemps entretenu les «Bougeuses de fesses» des «groupes d’animation socio-culturels». Lors des cérémonies officielles, meetings et autres évènements politiques, l’Union des femmes du Parti démocratique gabonais (UFPDG) ne déployait-elle pas, en effet, des régiments de danseuses produisant, à souhait, déhanchements et mouvements suggestifs des reins et du postérieur ? Personne n’a oublié le paroxysme de cette vulgarité d’Etat avec la chanson du groupe Omengo, «La Botte», dont les paroles indiquaient clairement que c’est l’héritage «que nous laisserons à nos enfants».

Dans ce pays-là, les héritiers de «La Botte», élèves ayant imité leurs parents en dansant comme eux et en poussant plus loin le  bouchon dans l’obscénité, sont trop facilement transformés en victimes expiatoire d’une morale à rebours.

En plus des sanctions de leurs établissements, les élèves faisant du Twerk dance et exhibant leurs seins pourraient écoper des sanctions pénales. © Gabonreview/Capture d’écran

Les héritiers de «La Botte» devant le Procureur pour «Trouble à l’ordre public»

Ainsi, ce 29 janvier, les élèves Shékina S.A., Luz G.B., Kadidja D. et Gueye A. ont été exclus provisoirement de leur établissement scolaire, le Collège et Lycée Sainte-Marie. Motif : «réalisation d’une vidéo érotique en classe le 22 janvier 2021 entre 11 h 20 et 13 h 10». Une sanction qui pourrait se corser avec le Conseil de discipline annoncé qui devrait décider de la suite.

Dans la même veine, le 28 janvier, quatre autres élèves, des fillettes du Lycée Djoue-Dabany, après avoir déjà été suspendues des cours, pour s’être mises en scène, poitrines dénudées, dans une vidéo tombée dans les réseaux sociaux, devraient faire face au procureur de la République, si elles ne l’ont pas encore fait. Leur vidéo étant assimilée au «trouble à l’ordre public». En plus de la sanction de leur établissement, elles pourraient donc écoper d’un châtiment judiciaire. Ce qui, au yeux des observateurs, est «un peu trop fort».

Et l’on en vient à se demander comment ces vidéos ont-elles pu être tournées au sein des Lycées et collèges… «A Sainte-Marie, la scène s’est déroulée entre 11 heures et 13 heures et dans une salle de classe. Où étaient les surveillants et autres responsables de ces classes ? Que faisaient à ce moment-là ceux à qui on confie la formation des enfants ?» L’opinion aimerait comprendre.

On notera que les «strip-teaseuses» en herbe du Net s’exposent aux sanctions prévues par l’article 212 du Code pénal qui stipule que : «Sera puni d’un emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de 24 000 à 500 000 francs, ou de l’une de ces deux peines seulement quiconque aura fabriqué, détenu, distribué,… de quelque manière que ce soit, … photographies, films ou clichés, matrices ou reproductions phonographiques, emblèmes, objets ou images contraires aux bonnes mœurs». Parents, enseignants, surveillants, pouvoir politique, tous complices. Ils ne comparaitront cependant pas aux côtés de ces victimes expiatoires.

 
GR
 

10 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Mais qui est à l’origine des groupes d’animation ? Réponse: Omar Bongo des plateaux batekes. Avec Léon Mba, ça n’existait pas. C’est même le même Omar Bongo qui avait initié les veilles ou quelques jours avant le 12 mars (date de la fête du PDG = Parti des Démons du Gabon) les danses des groupes d’animation au stade ou gymnase Omar Bongo. Vous vous rendez compte, A Ntare Nzame, des hommes et des femmes qui passaient au moins 4 heures à regarder des femmes en train de se dechancher. Pauvre Gabon, A Ntare Nzame. Et nous étions là à garder ce rigolo d’Omar Bongo et toute sa bande. A l’époque, c’était déjà quelque chose qui ne passait pas chez moi. 4 heures d’un spectacle ABRUTISSANT. Pitié !!

  2. Serge Makaya dit :

    Ce pays va mal parce que les hommes et les femmes de ce pays ne se servent jamais de leurs neurones. Ils font plus de sport avec leurs hanches qu’avec leurs neurones. Comprenez alors pourquoi notre pays ne progresse qu’en matières de bêtises. A Ntare Nzame !! Pauvre Gabon !!

  3. OSSOKONDJA dit :

    Quand les gens passaient des longueurs de journées pour régarder et convoiter les fesses des femmes d’autrui sans se faire de soucis. Quand les gens ont toléré les danses obscènes dans ce pays, cela n’a pas fait mal. Quand on a invité les brésiliennes marcher nues dans les les rues de Libreville, et les premières autorités étaient les premières personnes à aller y rincer les yeux et à laisser leurs épouses légitimes à la maison. Cela n’a rien fait. On devrait s’attendre à quoi, quel miracle de nos enfants ? Si ces gamines étaient même régroupées quelque part dans une pièce, ces autorités seraient là bas en premier. Quand vous organisez les concours de miss en faisant défiler les jeunes filles nues. Quand vous avez homologué l’homosexualité dans ce pays, les conséquences sont lesquelles? Assumez ce que vous avez commencé.

  4. bekale dit :

    Question: quel crime ont elles commise pour que le procureure statue sur leurs cas??????

  5. Hermann O. dit :

    De toute évidence, et c’est un euphémisme de le dire, la responsabilité s’est envolée par la fenêtre dans notre pays. Comparaison n’est pas raison certes. Mais en termes de lascivité, manque de pudeur, gestes suggestifs je ne vois pas de différences majeures entre le cranaval brésilien autorisé et encadré par les plus hautes autorités et les vidéos de cette jeunesse à qui on ne propose pas,hélas, beaucoup d’alternatives. Et comme d’habitude on fait dans la réaction précipitée, la communication et la distraction, sans s’attaquer au mal profond qui nous ronge tel un cancer. Dont les errements de ces jeunes filles ne sont que les premices.

  6. MASG2021 dit :

    Salut.Ce n’est pas tant la musique ou les danses lascives ou suggestives qui posent problème dans notre pays car elles existent dans tous les pays de la planète.Ici c’est plutôt un problème d’Hommme ; je voudrais dire d’Education à l’Homme.En gros c’est un problème social ( rapports entre individus) et sociétal ( inhérent à la société ). Pour appuyer mon explication je voudrais rappeler qu’un psychologue Français avait prédit , au sortir de la deuxième guerre mondiale et à l’orée des droits à l’égalité homme – femme , que le jour où les hommes legueront aux femmes le droit à l’émancipation, le droit à l’égalité à tous les niveaux alors les enfants seront délaissés,les valeurs morales et la force du travail chuteront et le vice et la débauche gagneront nos rues et nos maisons.Cette simpliste analyse qui date des années 1950 se remarque aujourd’hui dans toutes les sociétés du monde ( fait sociétal ) le Gabon ,du fait de la Mondialisation.n’est pas en marge. La Nature est intelligente et ordonnée : si l’homme , biologiquement, le doit travailler la terre, la femme doit procréer et élever les enfants. La société humaine actuelle n’est plus Phallocrate dans la mesure où le pouvoir est partagé,les tâches, qui les charges sont réparties au détriment de l’éducation des enfants qui, selon un ordre Naturel,serait l’apanage des femmes ( démission parentale ).C’est l’homme qui, naturellement, construit la Cité par sa force.sa rigueur et par son autorité.C’est lui qui dicte les règles ou les lois. Aussi, Pour résoudre en partie les épiphénomènes sociaux (chômage, dépravation des mœurs…) Restorer l’autorité de l’homme en l’occupant dans les secteurs clés ( l’Education,le travail technique,la Santé et la Défense ).Si les femmes doivent occuper les autres secteurs, elles le feront de manière temporaire ou séquentielle ( 3 fois dans la semaine ) pour leur donner le temps de s’occuper des enfants. Par ailleurs L’Etat doit instaurer un contrôle méticuleux et permanent des informations, messages.musiques.documentaires .séries et films qui sont véhiculés par les médias ,ceux là même qui garantissent en grande partie l’éducation de masse. Voici quelques suggestions de ma part. Merci

  7. Arelegabonais dit :

    Cessons d’être ridicule.Le même phénomène existe au Togo, bénin, côte d’ivoire,Sénégal,congo… Alors dans votre extrême intelligence dites moi que ces pays ont dansés au rythme du PDG du Gabon ou ont organisés des carnavals brésiliens ? C’est incroyable que personne d’entre vous ne voit les dérives des médias les clips musicaux à tendance sexy ,les sextapes qui existent dans les pays du monde, l’accès facile à certains sites pornographiques auxquels ont accès ces enfants… Pourquoi vouloir tout politiser même quand il s’agit d’un problème sociologique. Ça simplement lamentable.

  8. Ponce_pilate dit :

    L’objet de la mise en accusation est-il valable pour les mineurs ?
    Si non, la condamnation devrait donc revenir à ceux qui avaient l’autorité au moment des faits c’est à dire les établissements.

    Cela a même un caractère discriminatoires car la majorité des victimes sont des filles. Les personnes exclues et que vous essayez de condamner sont uniquement des filles.
    Elle ont déjà du mal à se faire une place dans le système scolaire et les quelques rares qui y arrivent vont voir leur scolarité détruite parceque les adultes n’assument pas leur responsabilités ,leur irresponsabilité.

  9. Eniga dit :

    Quels crimes, ont-ils commit pour avoir une sanction pénale.
    Ce sont des gestes déplacées, ne leurs donnant pas une autre importance.
    Le ridicule ne tue pas au Gabon, la preuve avec ces tartuffes.

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