Un collectif des parents des Ecoles publiques conventionnées (EPC) du Gabon s’est réuni, le 7 janvier à Libreville, pour dénoncer la volonté du ministère de l’Education nationale de s’adjuger globalement et unilatéralement la gouvernance de ces établissements scolaires dont la constitution relève d’un partenariat entre l’État gabonais, l’Etat français et les parents des élèves.

Les parents d’élèves des EPC ne veulent pas de réformes au rabais pour éviter la mort de ces écoles. © Gabonreview

 

Arrivée à son terme le 31 décembre 2020, la convention de gestion des Ecoles publiques conventionnées (EPC) du Gabon ne devrait pas être reconduite. C’est du moins ce que croit savoir le Collectif des parents d’élèves de ces établissements qui, réuni le 7 janvier à Libreville, a dénoncé une volonté du ministère de l’Education nationale de vouloir avoir une «mainmise unilatérale» sur la gouvernance et donc sur la gestion des finances de ces établissements.

La mort programmée des EPC ?

Depuis la création de ce modèle original d’éducation en 1976, «la gestion administrative et financières des EPC est déléguée par le ministère de l’Education nationale gabonaise à des parents d’élèves regroupés en Association». Un mode de gestion comparable à celui du secteur privé, permettant à l’Association pour la promotion des école publiques conventionnées (APEPC), créée en 2008, «de maintenir et d’entretenir les bâtiments mis à disposition par l’Etat gabonais, d’assurer le paiement régulier des fournisseurs, des salaires et des cotisations sociales du personnel enseignant et de service».

Mais que se passe-t-il dans ces écoles pour que les parents d’élèves montent au créneau pour rejeter la nouvelle gouvernance proposée par la tutelle gabonaise ? Les représentants des Conseils des EPC, regroupés au sein d’un collectif, font savoir que de janvier à mai 2020, le bureau provisoire de l’APEPC a participé, en étroite collaboration avec les différentes parties prenantes à ce dossier, aux travaux de réécriture du nouvel Accord bilatéral encadrant la gestion de ces établissements scolaires pour les cinq années à venir (2021-2025).

«Dans ce projet, un accent particulier a été mis sur la rigueur, la transparence, la probité et le contrôle dans la gestion des finances avec l’obligation d’une présentation régulière/trimestrielle des comptes auprès du ministère et de toute la communauté éducative», assurent les parents d’élèves. Ils ne comprennent pas pourquoi ce projet d’accord, dans sa version  de mai 2020, et qui avait reçu l’adhésion de l’ensemble des parties, a été unilatéralement changé par le ministère de l’Education nationale «sans consultation des parents d’élèves et du corps enseignants». «Avec cette décision, c’est difficile de croire en l’avenir», a décrié un parent d’élève.

© Gabonreview

La bataille pour la gestion de 2,4 milliards

«Non à la confiscation de la signature par le ministère de l’Education nationale. On ne veut pas de réformes au rabais pour éviter la mort de ces écoles. Ce qui est déjà arrivé ailleurs», a laissé entendre un autre parent. Au regard de ce retournement de situation, ils rappellent que le ministère de tutelle a déjà manqué à ses missions de contrôle ayant abouti, auparavant, au détournement de plus d’un milliard de francs CFA. «Le réseau des EPC était en cessation de paiement avec une dette sociale, fiscale et d’exploitation estimée (face à l’inexistence des comptes) à plus d’un milliards de francs CFA au minimum», ont fait savoir les représentants du Collectif qui soulignent que «le ministère devrait d’abord s’atteler à résoudre les problèmes dans le système éducatif national confronté à d’énormes problèmes au lieu de détricoter un système qui fonctionne très bien et depuis des années».

Ils aimeraient savoir ce qui motive le ministère de l’Education qui souhaite «récupérer la gestion des frais de scolarité versés par les parents d’élèves et qui représentent environ 2,4 milliards de francs CFA, par année,» pour les six EPC disséminées dans le pays, d’autant plus qu’ils sont les principaux contributeurs à ce système. Mieux, ils souhaitent savoir pourquoi ils sont écartés des décisions de gestion et pour quelle raison le ministère considérerait les frais de scolarité payés par les parents d’élèves comme fonds publics.

En attendant une éventuelle rencontre avec la tutelle, les parents d’élèves des EPC ont lancé une pétition sur Internet pour «le maintien de la gestion des frais de scolarité des EPC par les parents».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Maroga Guy dit :

    voilà les réalités du pays!!!
    Un dicton populaire dit « On ne change pas l’équipe qui gagne  »
    es EPC fonctionnent mieux que les établissements gérés directement par l’Etat gabonais. Beaucoup de parents rêvent d’y inscrire leurs enfants (seuls les moyens nous les en empêche)

    Que vient chercher le « tocard  » dans l’équipe qui « gagne « ?

    Si le ministre a des idées innovatrices,qu’il transforme d’abord l’école publique dont il a la gestion régalienne!!!

    Pourquoi vouloir s’occuper mieux (en écartant les acteurs…alors que la gestion du pire dont le ministre a la charge demeure…c’est fatigant…vraiment fatigant. Y a quoi??? Tste niMbi?? YA QUOI????????????

  2. Témoin dit :

    Professeur,c’est vraiment dommage que vous vous comportiez de la sorte à l’égard d’un pays qui vous a tout donné. Comment comprendre cet acharnement???? Hier c’était l’école de Lalala, aujourd’hui ce sont les EPC. Demain ce sera quoi??? A cause de 2,5 milliards de francs? Quel honte!vous allez finir comme l’ancien Ministre de l’économie.

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