Alors que le Gabon a signé avec l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (Cafi) un protocole d’accord ouvrant des possibilités aux initiatives de foresterie urbaine, les élus locaux souhaitent que les villes gabonaises aient accès à ce mécanisme qui s’étalera sur 10 ans. S’ils ont formulé ce vœu lors de la 2e assemblée générale de l’Association des villes et collectivités d’Afrique centrale (Avcac), ils comptent engager une démarche de plaidoyer auprès du ministère des Eaux et Forêts pour que soient accordées des compétences aux collectivités locales sur la gestion décentralisée des ressources naturelles.

Quelques élus lors de l’AG de l’Avcac. © D.R.

 

Avec un couvert forestier représentant près de 12% de celui du bassin du Congo, le Gabon suit une stratégie de développement sobre en carbone qui lui permet de préserver les écosystèmes et la biodiversité. Avec ses forêts qui absorbent 140 millions de tonnes de CO2 par an et en émettent une trentaine, le pays s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre provenant des forêts de 50 % d’ici 2025 par rapport à un niveau de référence de 2005. Grâce à la préservation de ses forêts, le pays a conclu un protocole d’accord avec l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (Cafi). Grâce à cet accord, il bénéficie des financements.

Ces fonds sont destinés à la mise en œuvre du processus de certification des forêts communautaires, la protection des aires protégées contre l’empiètement, la mise en œuvre d’une campagne de verdissement et de sensibilisation en milieu urbain ainsi que la recherche et la surveillance écologique des écosystèmes forestiers et le renforcement des capacités institutionnelles couplé à la gouvernance climatique. Réunis lors de la 2e assemblée générale de l’Association des villes et collectivités d’Afrique centrale (Avcac), les élus locaux de Libreville ont indiqué que le «protocole ouvre des possibilités aux initiatives de foresterie urbaine».

Un environnement institutionnel propice

Alors que le ministre des Eaux et forêts participait à cette rencontre sur la foresterie urbaine, les élus locaux ont souhaité qu’il porte une attention particulière à leur plaidoyer pour que «les villes gabonaises aient accès à ce mécanisme qui s’étalera sur 10 ans et mis en œuvre depuis juin 2021». Dressant par ailleurs des tableaux comparatifs sur les environnements institutionnels et juridiques des différents pays d’Afrique centrale au regard des textes de décentralisation et codes forestiers existants, ces élus ont ressorti qu’à l’exception du Gabon, tous les pays d’Afrique centrale avaient accordé des compétences aux collectivités locales sur la gestion décentralisée des ressources naturelles.

Ils ont souhaité que le ministère des Eaux et Forêts et le gouvernement en général, intègre cette préoccupation dans le processus de révision du Code forestier non seulement pour être en conformité avec les directives du plan de convergence de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) et de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) sur l’harmonisation des politiques forestières. Mais aussi, «pour formaliser les engagements du chef de l’État gabonais qui a prescrit aux territoires de consacrer 15% de leur superficie à la protection de l’écosystème forestier». Une démarche de plaidoyer sera engagée dans les prochaines semaines par les élus gabonais auprès des Eaux et forêts et du gouvernement.

Pour les participants à la rencontre de Libreville, le développement de la foresterie urbaine ne peut être pertinent qu’à condition de disposer d’un environnement institutionnel et de gouvernance propice qui prenne en compte des questions relatives aux changements climatiques, diversité biologique et paysagère, atténuation de la dégradation des terres, protection des bassins versants, sécurité alimentaire et nutritionnelle et bien plus.

 

 
GR
 

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