Les opérateurs économiques doivent se soumettre à un protocole sanitaire pour pourvoir exercer et survivre en cette période difficile. En plus de faire face aux coutre-coups de la pandémie, ces opérateurs doivent respecter ce protocole sous peine de se voir sanctionner. Excédés, ils pourraient bien laisser éclater leur colère en cessant notamment leurs activités.

Les opérateurs économiques protestent contre le durcissement du dispositif de riposte contre le Covid-19 © D.R.

 

Depuis le début la pandémie du Covid-19, le gouvernement a brillé par une batterie de mesures, soi-disant pour protéger les populations. Des mesures impactant directement ou indirectement les opérateurs économiques de tous les secteurs qui broient du noir depuis plusieurs mois. L’un des exemples les plus marquants est celui des opérateurs de débits de boisson, dont les activités sont suspendues depuis mars 2020. Certes, certains tenanciers de débits de boisson ont été indemnisés après 11 mois, mais les sommes perçues étaient tellement insignifiantes que les concernés ont laissé éclater leur colère.

La fermeture de ces commerces a fait naitre des réseaux clandestins, quand d’autres acteurs ont décidé de se «muer» en restaurant pour survivre, à l’absence de  l’accompagnement de l’Etat. Plus récemment, c’est le commerce de la friperie qui a été interdit par la municipalité à Libreville. Une décision ayant également occasionné la colère des acteurs de cette activité, d’autant qu’aucune mesure d’accompagnement n’a été annoncée. Pour faire respecter cette mesure, l’administration d’Eugène Mba s’est lancée dans la traque des réfractaires, qui ne cherchent pourtant que leur bout de pain.

Le gouvernement peut-il alléger les mesures ?

Pour les activités n’ayant pas été interdites, il faut se plier à un protocole sanitaire assez rigoureux, dont le non-respect implique des sanctions financières aux montants considérables. Le 15 février à Libreville, les boulangeries ont menacé de fermer boutique pour protester contre la fermeture de certaines boulangeries sanctionnés par le Copil, pour non-respect du protocole sanitaire. Une bombe désamorcée de justesse par le gouvernement. Le 17 février, c’est le Club de tourisme de Libreville (CTL) qui a envisagé la fermeture de tous les restaurants. L’association chargée de faire le lien entre les filières du tourisme, promouvoir le partage, fédérer les métiers et acteurs de ce secteur d’activité, s’insurge contre la dureté du protocole sanitaire dans les restaurants.

Comme pour les boulangeries, le gouvernement parviendra-t-il à désamorcer cette bombe ? L’avenir le dira. Ces quelques exemples traduisent le mal profond qui ronge les opérateurs économiques dans tous les secteurs d’activités ou presque. Que ferait le gouvernement si les opérateurs économiques décidaient unanimement de protester contre les mesures de riposte qui leur ont été imposées ? Au lieu de jouer avec le feu, l’équipe de Rose Christiane Ossouka Raponda gagnerait peut-être à se pencher sérieusement sur l’allègement des mesures querellées. En le faisant, le gouvernement se déjugerait peut-être, mais s’éviterait probablement une crise dans la crise.

 
GR
 

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