Le secrétariat général du ministère de la Forêt a décidé le 31 mai, d’encadrer la grève du Syndicat national des professionnels des Eaux et Forêts (Synapef). Il s’agira de réglementer l’accès dans l’enceinte du ministère et proscrire l’utilisation d’objets susceptibles de causer des troubles à l’ordre public.

La tutelle a décidé d’encadrer la grève du Synapef pour éviter le ‘’trouble à l’ordre public’’. © Gabonreview

 

Le piquet de grève au ministère jouxtant la Maison Georges Rawiri, à Libreville, dérange. Dans une note datée du 31 mai, le secrétaire général du ministère des Eaux et Forêts a annoncé qu’à compter du 1 juin, «l’accès au ministère sera réglementé et aucun objet susceptible d’être utilisé pour causer des troubles à l’ordre public ne sera admis dans l’enceinte du ministère».

En effet, Michel Ngueba Koumba a constaté pour le déplorer, que «des agents en grève introduisent dans l’enceinte de l’immeuble des tonneaux et objets divers occasionnant un trouble à l’ordre public et des nuisances sonores totalement inadmissibles. En dépit des interpellations qui ont été faites aussi bien aux responsables des syndicats qu’aux agents grévistes, certains persistent dans ces pratiques totalement incompatibles avec l’exercice du droit de grève prévu dans notre législation».

Par décision prise lors de son assemblée générale du 11 février 2021, le Syndicat national des professionnels des Eaux et Forêts (Synapef) a relancé la grève générale illimitée le 17 février dans tous les services centraux et déconcentrés. Cette protestation fait suite à la violation par la tutelle, du protocole d’accord de sortie de crise signé le 2 septembre 2020. Selon cette entente, la tutelle s’engageait à satisfaire les revendications légitimes des agents des Eaux et Forêts, tandis que les partenaires sociaux décidaient de la suspension de la grève générale Illimitée.

Une «énième dérive autoritaire intentée»

Prenant connaissance de la note de la tutelle, le secrétaire général du Synapef a dénoncé une «énième dérive autoritaire intentée». Selon Didier Atome Bibang, «les agents expriment leur mécontentement par l’animation d’un piquet de grève dans la cour de l’immeuble-siège au moyen de sifflets, vuvuzelas, tonneaux et musique. Ces moyens d’expression non violents sont choisis pour attirer l’attention sur les revendications légitimes non solutionnées jusqu’à ce jour et qui justifient le mouvement en cours».

Visiblement le syndicat n’entend pas s’exécuter après la note de la tutelle. Ce qui pourrait conduire au scénario de septembre 2020, lorsque les manifestants avaient été chargés à coups de bombes lacrymogènes sur ordre le directeur de cabinet du ministre de la Forêt. «Nous prenons à témoin les plus hautes autorités de l’Etat sur toute suite désastreuse qui découlerait du choix définitivement fait par la tutelle d’opposer la violence, intimidation et matraque, au dialogue social prôné par le président de la République», a conclu le Synapef.

 
GR
 

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