Ayant ouvert les négociations avec le Syndicat national des travailleurs du secteur de l’eau et électricité (Syntee+), le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques a pu désamorcer la grève entamée le 11 janvier par ce syndicat dans le cadre d’un mouvement collectif. Après deux jours d’échange, le Syntee+ a décidé de reconsidérer sa position. Le syndicat se désolidarise désormais de la coalition mise en place depuis l’annonce des dernières mesures anti-covid.

En présence de ses collaborateurs, Alain-Claude Bilie-By-Nzé a reçu le bureau du Syntee+ le 14 janvier 2022. © Gabonreview

 

La 2e rencontre avec le Syndicat national des travailleurs du secteur de l’eau et électricité (Syntee+) aura suffi au ministre d’Etat en charge de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, pour désamorcer la grève entamée le 11 janvier par ce syndicat. La grève est menée dans le cadre d’un mouvement général avec l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) et le Syndicat des employés et ex-employés du pétrole et activités connexes (Seerpac).

Sandrine Ogoula et son bureau ont soumis à Alain-Claude Bile-By-Nze trois principales préoccupations liées à l’interprétation et à la compréhension des dernières décisions gouvernementales anti-covid ainsi que leurs effets sur le fonctionnement de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG).

Quid des concessions ?

Si la première avait trait au statut des agences commerciales SEEG, Alain-Claude Bilie-By-Nze a assuré «sur ce point, après concertation avec le ministre d’Etat ministre de l’Intérieur, nous nous sommes accordés et ayant rendu compte au chef du gouvernement que les agences SEEG vont être considérées au même titre que les agences de banques et d’autres commerces essentiels parce que la SEEG fait partie des services essentiels». Les nouvelles mesures imposent pour ainsi dire, des restrictions d’accès à ces agences et le syndicat a dit se préoccuper de la santé financière de l’entreprise, «si d’aventure, les clients ne pouvaient plus y accéder pour payer leurs factures».

Concernant les agents d’astreinte, la deuxième préoccupation a elle aussi donné lieu à une issue favorable. Selon le ministre d’Etat, la direction générale de la SEEG devra dresser des listes d’agents à faire parvenir au ministre de l’Intérieur qui accordera des autorisations. «Cela vaut également pour ceux qui doivent se déplacer à l’intérieur du pays et qui parfois peuvent être confrontés à quelques soucis avec les agents de forces de l’ordre commis à l’exécution du couvre-feu», a précisé Alain-Claude Billie-By-Nzé. Quant au troisième point relatif aux coûts des tests PCR, le ministre a affirmé qu’«après concertation avec le ministre de la Santé, le coût du PCR il est à 20 000 francs CFA pour ce qui est du VIP, mais le test PCR est gratuit pour l’ensemble des personnes qui le sollicitent». Des éléments de réponses qui ont rassuré le bureau du Syntee+.

Le Syntee+ « lâche » l’Onep et le Seerpac

Vue globale des participants à la rencontre et le porte-parole du Syntee+ (au centre photo du bas), s’exprimant. © Gabonreview

«Cette rencontre nous a permis justement avec M. le ministre d’Etat et son cabinet de pouvoir aplanir un certain nombre d’incompréhensions», a déclaré le porte-parole du Syntee+ à l’issue de la rencontre. «Nous avons discuté dans un climat apaisé et convivial qui nous a permis ensemble de garder à l’esprit que nous sommes d’abord des Gabonais», a ajouté René Mbenguet Mala. «Ce n’est pas dans l’intérêt du Synthee+ de bloquer l’économie du Gabon, encore moins dans l’intérêt du ministre d’Etat de pouvoir bloquer les discussions. Nous avons échangé, nous sommes tombés d’accord sur un certain nombre de choses» a-t-il poursuivi, indiquant qu’il est désormais question de faire un compte-rendu à la base. «Nous allons ensemble, voir dans quelle mesure nous allons lever ce mouvement de grève», a-t-il promis.

«Nous sommes conscients que nous étions dans une coalition, mais nous défendons les intérêts du personnel SEEG» a-t-il commenté, relevant que l’eau et l’énergie sont un secteur d’une extrême sensibilité et que les agents de la SEEG doivent assurer la continuité du service public. «Pour ce qui concerne le personnel de la SEEG, nous avons plus ou moins eu satisfaction auprès de la tutelle». «Nous allons communiquer auprès de notre base parce que c’est elle que nous représentons», a dit René Mbenguet Mala avant d’indiquer que leurs «collègues des différents secteurs devront normalement entamer les mêmes démarches auprès de leur tutelle tout simplement». Le ministre du Pétrole Vincent de Paul Massassa ouvrira-t-l les négociations avec l’Onep et le Seerpac ? Alain-Claude Billie-By-Nzé rassure : «dès que le Syntee+ aura réuni ses adhérents et pourra lever le mouvement, on mettra en branle tous ces éléments».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. ada dit :

    Ce comportement du syndicat de la SEEG est l’image même du gabonais. Vous partez tous en guerre pour une même cause mais une fois qu’on donne une petite miette à quelqu’un du groupe ce dernier abandonne les autres. Ils se sont tous accordés pour le bien de tous les travailleurs pas seulement ceux de la SEEG, alors pourquoi accepter des négociations avec leur ministre ? si la SEEG voulait mener un combat seul pourquoi avoir rejoint l’ONEP ? certains diront que c’est l’ONEP qui leur a proposé une union, mais ils étaient libres d’accepter ou de refuser. Je ne sais pas si les gens réfléchissent la SEEG sans les autres travailleurs existerait ce ne sont pas les travailleurs qui paient les factures. Je ne sais pas pourquoi nous les gabonais ne voyons jamais plus loin que le bout de notre nez. Nous descendons plus bas chaque jour.

  2. Wenceslas Edgard LOUMBI dit :

    Je crois que le commentaire plus haut résume parfaitement la situation qui hélas ne date pas d’aujourd’hui. L’ONEP devrait se méfier et savoir avec qui collaborer pour les questions transversales qui concernent l’ensemble des Gabonais et donc tous les syndicats tous les secteurs confondus. Trop souvent il est demande à l’ONEP de lancer la music et au moment de danser nombreux sont les syndicats qui lâchent l’affaire laissant à l’ONEP la charge de seul mener les batailles les plus complexes et surtout de supporter le fardeau de la grève et à la fin tout le monde bénéficie sans gêne aucune des avancées obtenues par les sacrifices des seuls adhérents de l’ONEP. Comme on aime à dire souvent chez nous « parfois il vaut mieux être seul que mal accompagné… ».

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