Interpellé par le gouvernement sur la hausse récente du tarif de certains itinéraires décidée unilatéralement par des taximen de Libreville, Jean Robert Menie, président du Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (Syltteg), a tenté mercredi 11 novembre de ramener à la raison les professionnels du secteur, leur rappelant que seul l’État décide de la hausse ou non des tarifs liés au transport urbain et suburbain.

Jean Robert Menié, président du Syltteg (veste). © L’Union/photo d’archives

 

Depuis la réduction du nombre de places à bord des taxis décidée par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus, pour tenter de rééquilibrer, les transporteurs urbains et suburbains («clandos») ont opté pour l’augmentation de leurs tarifs. Si certains ont ajouté 100 francs CFA sur le tarif initial, d’autres l’ont carrément doublé, voire quintuplé en allant jusqu’à taxer à 100 francs par tête le trajet Gare-routière PK12. Pour les passagers de l’axe Saint-Michel-Rio à Libreville, cette hausse passe mal. Ils ont récemment posé des barricades sur la route en guise de protestation.

Interpellé par le gouvernement sur cette situation qui pourrait exploser si aucune solution n’est trouvée, Jean Robert Menie a organisé mercredi une assemblée générale d’urgence pour tenter de raisonner les taximen et, dit-il, «pour rappeler la norme à l’ensemble des transporteurs», qu’il affirme s’être mis en porte-à-faux avec la loi. «Ce n’est pas nous qui augmentons les prix, c’est l’État qui fixe les prix. C’est ça la règle, parce que nous sommes dans un état de droit», a déclaré le président du Syltteg interrogé par la télévision Gabon 1ère au terme de cette rencontre.

Pour justifier leur hausse des tarifs sur certains trajets, les taximen évoquent la réduction du nombre de passagers visant à lutter contre la propagation du Covid-19 notamment à Libreville où l’on compte 6 436 cas confirmés à ce jour. Les transporteurs se plaignent également des contrôles intempestifs sur la route, qui se soldent presque toujours par la remise d’un billet à l’agent contrôleur, ainsi que certaines obligations fiscales qu’ils trouvent désormais peu supportables à cause de la crise actuelle.

Certains assurent que cette situation n’est pas propre à Libreville. La même situation est vécue en province et la hausse des tarifs est là aussi la solution trouvée par les transporteurs pour tenter de s’en sortir.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. diogene dit :

    Appuyer son discours sur l’état de droit est insensé puisque la dictature actuelle bafoue le droit à chaque seconde !
    Seul la mise en place de transport en commun fiable et efficace peut infléchir la hausse constante des prix des taxis.
    Nous le savons tous, le trajet à 100 fcfa ne concerne plus que des distances ridicules à LBV…
    Hausse du carburant, extorsion policière,militaire et municipale ont de réelles incidences économiques. C’est en bout de chaîne les usagers qui trinquent !
    Ainsi la baisse du pouvoir d’achat de chacun s’accentue !

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