Trois ans après le Colloque international «Léon M’ba : Cinquante ans après» consacré, à Paris, au père de l’indépendance du Gabon, les actes de ce rendez-vous intellectuel, historique et culturel organisé par l’ambassade du Gabon en France, sous la supervision de Flavien Enongoué, arrivent en librairie. Un volume 365 pages, publié aux éditions Descartes & Cie (Paris), sous le titre «Léon Mba, une autre histoire franco-africaine» résume les grands thèmes de la rencontre dédiée à l’historique homme politique gabonais.

Le livre, «Léon Mba, une autre histoire franco-africaine», éditions Descartes & Cie, Paris, septembre 2020. © Gabonreview

 

Au terme du Colloque international de Paris, en 2017, organisé par la chancellerie gabonaise et consacré à Léon Mba, premier président Gabonais, l’ancien ambassadeur du Gabon en France, Flavien Enongoué et les panélistes avaient pris l’engagement de publier les actes dudit rendez-vous. Moins de trois ans après, la promesse s’est matérialisée. «Léon Mba, une autre histoire franco-africaine» en est l’ouvrage collectif disponible en librairie. Paru aux éditions Descartes & Cie, à Paris, le livre de 365 pages rassemble les communications du colloque.

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Que reste-t-il, cinquante ans après sa mort ?

En 2017, fin novembre-début décembre, à l’initiative de l’ambassade du Gabon en France, dirigée alors par Flavien Enongoué, une exposition suivie d’un colloque avait mis Léon Mba en exergue. Il s’agissait d’honorer la mémoire du père de la Nation gabonaise à travers des photos, des archives sonores et audiovisuelles, des écrits de l’homme et sur lui, ainsi que ceux sur le Gabon et l’Afrique de son époque. L’initiative donnait à voir et à découvrir une vie riche d’expériences diverses.

 «Léon Mba, une autre histoire franco-africaine», est préfacé par Steeve Robert Renombo. Flavien Enongoué qui signe l’avant-propos  titré «La figure de Léon Mba saisie par l’université», loue une «initiative pionnière» non sans clamer sa «gratitude» pour les contributions des uns et des autres «à l’éclat de cet hommage de vérité rendu à un grand «Ancien»». Pour l’essentiel, les travaux consistaient à répondre à une question fondamentale : «que reste-t-il, cinquante ans après sa mort, dans les faits comme dans les imaginaires, de cette vie, à bien des égards, exemplaires ?».

«Léon Mba, homme politique, chef de l’Etat, ou homme tout simplement : aucune des facettes de l’intéressé n’a échappé au crible de l’analyse menée sans complaisance. Preuve, s’il en est de ce que l’œuvre et la vie du premier président de la République gabonaise, pouvaient être abordées sans passion, c’est-à-dire en dehors des clichés et des stéréotypes qui en ont souvent tronqué la saisie et la compréhension», souligne la Famille Léon Mba dans le postface.

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«L’homme et son parcours»

L’opus se subdivise en quatre parties. A travers la première, les auteurs brossent le portait de Léon Mba. Développées respectivement par Moïse Nsolé Biteghé, Patrick Ceillier, Bonaventure Mvé Ondo, Guy Rossatanga-Rignault et Albert Ngou Ovono, les thématiques de cette partie ont pour intitulés «L’homme et son parcours», «Une biographie de Léon Mba», «Léon Mba ou l’amitié comme politique», «Comment la France coloniale gérait ses dissidents : les affaires Léon Mba et Ogoula Iquaqua au Gabon» et «Vague à l’âme».

Dans la seconde partie, les panélistes auteurs s’appesantissent sur «Gouverner un jeune Etat». Ici, le Pr Louis-Marc Ropivia notamment traite de la «Doctrine de gouvernance du président Léon Mba», tandis que Louis Perrois aborde «La volonté politique au service de la Science et de la culture», lorsque que Arthur Sabi Djaboudi parle des «Médias au Gabon au temps de Léon Mba», et le duo Patrick Mouguiama-Daouda / Jean Martel Eko Mba expose sur «Le Français et les langues nationales : cohabitation ambiguë».

Dans la troisième partie, ce sont Amadou Ould-Abdallah, Michel Madoungou, Mireille Flore Mengue Moto, et Jean-Pierre Coulard qui abordent les visages de Léon Mba sur «La Scène internationale». Respectivement, leurs thématiques s’articulent autour de «L’Afrique sur scène : la volonté de puissance», «La diplomatie gabonaise sous le président Léon Mba (1960-1967)», «L’établissement de la coopération militaire entre le Gabon et la France» et «La Fondation internationale Léon Mba».

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Solder les silences de l’histoire

«Une pensée politique en héritage» est le thème de la dernière partie. On y retrouve, entre autres, «L’évolution de la pensée politique de Léon Mba» de Jean Henri Revignet-Ingueza, «Léon Mba et nous. Archéologie sémantique d’un héritage sans testament» de Flavien Enongoué, et l’épilogue avec «La leçon conclusive : relire les héritages du père de la Nation comme moment protreptique et de revitalisation du vivre ensemble» du Professeur Grégoire Biyogho.

Au total, comme le souligne Steeve Robert Renombo, «les travaux de ce colloque auront ainsi patiemment procédé à l’inventaire, la caractérisation mais surtout l’évaluation d’un legs, à bien des égards dense,  qu’il nous appartient maintenant d’hériter…». Et le Pr Grégoire Biyogho de renchérir, relevant que «l’histoire dont l’Afrique et le monde rêvent hic et nunc est celle que l’on relit ensemble, sans tabou, sans impasse, mais avec le souci de toujours inventer du sens». «C’est cela, l’acte protreptique de cette entreprise collective, au sens où elle invite à une conversion radicale du regard, de la pensée, et entend solder les silences de l’histoire, au profit de sa réécriture/relecture plurielle», conclu-t-il.

 
GR
 

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