Depuis plusieurs semaines, la capitale gabonaise ressemble à un dépotoir à ciel ouvert. D’un quartier à l’autre, des tas d’immondices jonchent les rues. Si le ministre de l’Intérieur a appelé le maire de Libreville et le directeur général de Clean Africa, il y a une semaine, à la mutualisation des efforts pour rendre Libreville propre, Libreville est toujours amoureuse d’immondices.

Un exemple d’un point de ramassage débordé par les ordures ce 30 novembre à Libreville. © Gabonreview

 

Le pas pressé, la main sur son nez malgré une bavette en pagne correctement portée, Delphine cherche à respirer de l’air pur. La mine froissée à cause du spectacle qui s’impose à elle, elle se dit irritée. «J’ai l’impression que Libreville devient vraiment de plus en plus sale. C’est dégoûtant partout !», lâche-t-elle en crachant. Simple impression ? Sur les réseaux sociaux, des images de détritus sont publiées à l’envi mais un tour dans les artères très fréquentées de la ville et dans les quartiers populaires, en dit long. Malgré les sorties du ministre de l’Intérieur, rien ne change. Les bacs à ordures, débordant d’un coin à l’autre de déchets ménagers font le bonheur des chiens errants gros rats, nullement effrayés par les mouvements d’humains et de véhicules.

Des rats ? Dans la ville, il y en a presqu’autant que de maisons. Celles qui ont la «malchance» d’être proches des coins de dépôts d’ordures doivent en plus conjuguer avec les immondices qui s’amènent jusqu’aux seuils de leurs maisons. Face à tant de saleté, les Librevillois souhaitent que le gouvernement intervienne réellement pour mettre un terme à ce calvaire.

«On est fatigué des sorties du ministre de l’Intérieur qui n’ont aucun effet sur le terrain. La situation est grave», estime Gabin, un habitant de Libreville qui fait d’ailleurs observer que «les gens balancent les ordures partout et n’importe où». Sans doute, l’incivisme des populations à laquelle faisait allusion Lambert Matha, le ministre de l’Intérieur, lorsqu’il disait dans une interview accordée au journal L’Union qu’il«il est évident que tous les efforts entrepris par le gouvernement et les maires ne produiront aucun effet significatif si les comportements inciviques de nos compatriotes persistent». Un appel à une prise de conscience collective qui pourrait cependant être biaisée par les capacités opérationnelles de Clean Africa, la société chargée de la collecte des ordures, fortement réduites à cause de l’obsolescence du matériel et des engins.

Lambert Matha qui l’a souligné lors de cette interview, expliquait que sur un besoin exprimé de 30 camions, l’entreprise n’en possède que 12 dont 10 fonctionnels. Pour les bacs à ordures, sur un besoin exprimé de 3 000, seulement 250 sont disséminés dans la ville. Le 24 novembre dernier il a tenu une réunion avec le maire de la commune de Libreville et le directeur général de Clean Africa pour «débarrasser sans délai la ville de Libreville des tas d’immondices observés depuis ces derniers jours». Mais une semaine plus tard, rien n’y fait. Les ingrédients semblent réunis pour aider la capitale gabonaise à demeurer amoureuse d’immondices.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. SERGE MAKAYA dit :

    On porte bien ce qualificatif de Donald Trump : PAYS DE MERDES. Pitié !! Pays pourtant pétrolier et à d’autres immenses ressources naturelles. Qu’il y ait de tels dépôts d’ordures dans un pays d’Afrique VRAIMENT pauvre, on peut essayer de comprendre. Mais pas au Gabon SVP. A l’image des USURPATEURS qui gèrent comme de la merde notre pays depuis plus de 50 ans. Bongo = Famille de MERDES.

  2. Bobo la Fleur dit :

    Et pourtant « il » avait dit la prochaine fois qu’il verra Libreville dans cet état, certains rendrons des comptes……ou bien?

  3. Julien dit :

    Pourtant, même cette merde pourrait être « une richesse » à exploiter. Une fois envoyée en déchetterie, il suffira de faire le trie : plastiques à part, déchets organiques à part, etc. Le plastique pourra être transformé en pétrole et les déchets organiques en engrais pour les cultures ou plantations. Les idées sont là. Mais le Gabonais ne réfléchit plus depuis l’arrivé des Bongo. Ils se contentent de lécher le Q des Bongo qui, en retour, leur jette les miettes qui tombent de la table du Maître usurpateur. CQFD.

  4. UDFR dit :

    Rien de nouveau…..et dans 10 ans ce sera pareil…..

  5. Prince dit :

    Moi je me demande si on donne à ses minables qui nous gouvernent de gérer les villes comme Lagos ? Abidjan douala des pays vastes comme le Nigeria que ferons t’ils ? On ne peut rien attendre de bon dans un pays où un médiocre est au sommet

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