En pleine Cop28, le président de la transition du Gabon, qui s’est récemment plaint à Dubaï des faibles bénéfices tirés par son pays pour ses efforts dans la préservation de l’environnement, vient de modifier la mesure interdisant l’importation des véhicules de plus de 5 ans, repoussant cet âge à 8 ans. Une mesure qui était censée lutter contre la pollution de l’air et le réchauffement climatique.

De 5 ans, l’âge limite des véhicules autorisés à entrée au Gabon est désormais de 8 ans. © D.R.

 

Entre déconstruction et restauration, la junte au pouvoir au Gabon a décidé de revenir sur une mesure vieille de sept ans liée à l’importation des véhicules d’occasion. Mardi 5 décembre, le porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a en effet annoncé que «l’âge limite d’importation des véhicules d’occasion par les personnes morales ou physiques de nationalité gabonaise sera désormais de 8 ans». Il s’agit d’une modification du décret N°00551/PR/MTL du 16 décembre 2016 qui fixait à cinq ans l’âge limite des véhicules d’occasion pour leur entrée sur le territoire national.

Si beaucoup se réjouissent de la décision des militaires, celle-ci peut pourtant écorner l’image de premier de la classe acquise par le Gabon ces dernières décennies en termes de préservation de l’environnement. Le décret initial visait en effet à lutter contre la pollution de l’air dans le pays et contre les changements climatiques à l’échelle mondiale. Alors que se tient actuellement la Cop28 à Dubaï, les nouvelles autorités gabonaises envoient un message contradictoire. Une façon de mieux se faire entendre de la communauté internationale ? Mystère.

Lutte contre la vie chère ou pression des concessionnaires ?

Pour certains, la démarche de Libreville, semble-t-il, n’est plus de s’adonner au tout écolo, alors que les bénéfices sont toujours aussi moindres après des années d’efforts. Brice Clotaire Oligui Nguema n’a d’ailleurs pas manqué d’exprimer son exaspération lors de son passage devant la tribune, le 1er décembre dernier à Dubaï. Le Gabon, a-t-il fait savoir, attend une juste rétribution des sacrifices consentis dans la lutte contre les dérèglements climatiques.

Officiellement, la mesure rendue publique par le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du CTRI, est un des moyens de lutte contre la vie chère au Gabon. Le décret initial était vivement décrié en dépit de la justification apportée à l’époque par le régime déchu en août dernier. Y avait-il seulement urgence à agir ? On peut en douter. Le Général-président n’a-t-il pas simplement cédé à quelque pression de la part d’opérateurs économiques du secteur ? L’on se souvient, en tout cas, que la Fédération gabonaise des transports et affiliés (Fegasta) a fortement milité, fin octobre dernier, en faveur de la modification de l’arrêté controversé, voire de son annulation pure et simple. «Il y a beaucoup de compatriotes qui se retrouvent avec 2 ou 3 millions de francs CFA, et ne peuvent pas acheter un véhicule de deuxième main», avait justifié Albert Bernard Bongo Essono, président de l’organisation qui militait pour des véhicules âgés 10 ans maximum. Le CTRI a dû couper la poire en deux.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    « Si beaucoup se réjouissent de la décision des militaires, celle-ci peut pourtant écorner l’image de premier de la classe acquise par le Gabon ces dernières décennies en termes de préservation de l’environnement ». Vous racontez de n’importe quoi. Prenez le temps de bien vous formez et vous informez sur des sujets que vous ne maitrisez pas. Aucun pays en occident n’a une mesure consistant à inciter les population à aller vers les véhicules neufs, parce que ce dogme de véhicule neuf = véhicule plus pollueurs n’a aucune base objective ou scientifique. C’est une arnaque africaine. Un véhicule de 20 ans peu être moins pollueur qu’un véhicule sortie cette année d’usine.

    Une voiture écolo n’est nécessairement une voiture récente. En occident une Toyota Corolla ou une Honda Civic de de 15, 20 ans peut être considérer plus écolo qu’un gros bolide qui consomme beaucoup de carburant et bénéficier de réductions incitatives au niveau des assurances auto.

    L’un des malheurs de l’Afrique c’est que chacun devient expert dans un domaine où il n’a aucune compétence. On prend des décisions sans vraiment rechercher des faits objectifs sur les avantages et les inconvénients d’une mesure. On est dans l’imagination et l’incantatoire quand les autres se basent sur la science et les etudes statistiques.

    En occident on ne considère pas un véhicule plus pollueur par son âge uniquement. Donc dire que cela va renvoyer une mauvaise image du Gabon, c’est de n’importe quoi, car l’âge des véhicules est une données peu considérer en occident dans la lutte contre le réchauffement climatiques. Et les collectionneur peuvent librement se donner à leur passion.

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