Alors que l’opinion se demande ce qui a bien pu se passer à Becuna, la plateforme offshore de Perenco, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) croit savoir que l’incendie a été causé par une perte de contrôle sur un puits éruptif avec défaillance des barrières principales. L’organisation, qui évoque tout aussi l’hésitation des travailleurs en emplois précaires qui auraient eu peur de quitter les lieux à temps par crainte de se retrouver au chômage, prévoit des actions en hommage aux victimes, le 29 mars prochain.

La plateforme offshore de Perenco. © Perenco

 

Le 20 mars aux environs de 15h25, un incendie se déclenchait sur la plateforme Becuna du site offshore Tchatamba de Perenco oil & gas Gabon. A la clé six morts de l’équipe de l’unité de workover P115. Alors qu’une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de ce dramatique accident et que l’opinion se demande toujours ce qui a bien pu se passer, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) qui précise que le drame a eu lieu lors d’une opération workover sur le puits Simba-3, a le 24 mars à travers une déclaration évoqué les causes probables.

Présence à proximité de la tête du puits d’équipements ayant servi de source d’ignition

L’Onep évoque notamment, la «perte de contrôle sur un puits éruptif avec défaillance des barrières principales». L’organisation énumère dans cette optique, une mauvaise gestion de l’équilibre hydrostatique avec injection d’eau de mer plus des additifs, une utilisation questionnable des blocs d’obturation (Bop-Blowout preventer), ainsi que la lenteur de sécurisation du puits «car l’unité P115 tournait avec un seul treuil au moment au moment de l’accident». Or, affirme l’Onep, «de telles unités doivent fonctionner avec deux treuils pour installer la Kelly valve (vanne) en situation d’urgence».

Évoquant tout aussi la «mauvaise maîtrise de la procédure d’urgence», l’Onep indique que la décision de fermer les blocs d’obturation n’a pas été prise tant l’unité attendait l’autorisation du superintendant workover basé à Port-Gentil. Au nombre des causes, l’Onep mentionne tout aussi la présence à proximité de la tête de puits, des équipements thermiques (Power pack), ayant servi de source d’ignition et créer une explosion au contact d’un nuage de gaz ; et l’hésitation des travailleurs en emplois précaires d’exercer leur droit de retrait face à l’imminence du danger mortel.

Quid des décédés ?

Ayant des contrats d’un mois renouvelable au gré du superviseur workover Perenco, il craignaient selon l’Onep, «de ne pas voir leur contrat renouvelé le mois d’après». L’Onep qui regrette et déplore ce drame, prévoit des actions en hommage aux victimes le 29 mars. Notamment, un arrêt de travail de deux heures (7h30-9h30) sur toutes les installations pétrolières du Gabon, et une grande marche à partir de 7h30 de l’ensemble des travailleurs des sociétés pétrolières et activités connexes en poste à Port-Gentil.

Parmi les décédés, un superviseur workover expatrié de la société Perenco, un driller camerounais employé par SPIE OGS avec un agrément et mis à disposition chez Perenco, un assistant driller à Contrat à durée déterminée conclu à terme incertain avec SPIE OGS mis à disposition chez Perenco, trois sondeurs en contrat d’un mois mis à disposition par les prestations CII et SNPS auprès de SPIE OGS puis par SPIE OGS chez Perenco. Selon l’Onep, un blessé est actuellement interné dans un centre médical à Port-Gentil.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Beka Honoré dit :

    Que signifie  » les actions en hommage des victimes » notamment un simple arrêt de travail de 2 heures? Ce qui s’est passé à Perenco n’est pas un banal accident lié aux facteurs aléatoires. C’est un homicide involontaire qui caractérise le modus operandi de Perenco.

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