Intelligence artificielle : Le Gabon compte organiser le premier forum en Afrique centrale 

Représentant le Gabon au deuxième forum mondial sur l’éthique de l’Intelligence artificielle (IA) en Slovénie, la ministre de la Communication et des Médias a annoncé l’organisation cette année 2024 dans son pays, du premier forum sous-régional sur l’IA. Laurence Ndong, qui a présenté l’état des lieux du Gabon en la matière, a indiqué que le but est de créer un socle commun en Afrique centrale, pour permettre aux populations de jouir des opportunités offertes par l’IA.

Laurence Ndong pendant son intervention. © Min. Communication

L’aventure de l’Intelligence artificielle (IA), a indiqué le ministre de la Communication et des Médias, a commencé officiellement au Gabon en 2019 avec un atelier de sensibilisation sur l’IA avec entre autres, l’appui de l’Unesco. Représentant le Gabon au deuxième forum mondial sur l’éthique de l’IA placé sous le thème «Transformer la gouvernance de l’IA» et organisé par le gouvernement slovène et l’Unesco du 5 au 6 février 2024, Laurence Ndong a expliqué que cet atelier avait permis de favoriser les premières réflexions sur l’IA dans le pays. En novembre 2021, le Gabon adoptait la recommandation de l’Unesco sur l’éthique de l’IA.

Photo de famille. © Min. Communication

Stade embryonnaire au Gabon

Puis, recevait le soutien de l’Unesco dans le processus d’évaluation de l’état de préparation de l’IA et mettait en place le Comité national technique pour l’IA. Le 20 décembre 2023, un atelier était organisé sur l’évaluation de l’état de préparation de l’IA. «Cette évaluation est pour nous la première étape vers l’élaboration d’une stratégie nationale qui va nous permettre de mettre en œuvre des systèmes d’IA au Gabon», a déclaré Laurence Ndong. Soulignant que «cela reste encore embryonnaire», elle a indiqué que l’atelier a permis d’adopter trois recommandations. Soit, mettre en place un comité ad hoc pour la définition de la stratégie de l’IA, un conseil national dédié au contrôle de la mise en œuvre de l’IA.

Mais aussi, l’implication de tous les ministères comme partenaires de mise en œuvre de ladite stratégie «à des fins d’inclusivité». «De manière inclusive, nous comptons organiser une évaluation encore plus globale en associant cette fois tous les acteurs y compris les entreprises et les bailleurs de fonds», a fait savoir le ministre notant au titre des défis, la mise à disposition des experts et des infrastructures pour permettre au pays de tirer toutes les opportunités offertes par l’IA. «Étant convaincus que la gouvernance de l’IA à l’échelle mondiale nécessite une approche collaborative et coordonnée (…) nous prévoyons d’organiser cette année le premier forum sous régional sur l’IA en Afrique centrale», a annoncé Laurence Ndong.

Bâtir un socle commun

Le Gabon, a-t-elle signalé, ne dispose pas encore des mécanismes formels dédiés à la mise en œuvre de l’IA, mais a pris des dispositions juridiques et réglementaires qui permettent de s’adapter. Selon elle, le dispositif technique d’appui existant devrait être renforcé afin de minimiser les risques liés aux défis que la mission d’évaluation a identifiés. Entre autres défis, la gestion par le pays de ses données pour des solutions d’IA adaptées aux populations. «Pour ça, créer un cadre collaboratif d’abord en Afrique centrale pour pouvoir mieux s’intégrer à ce qui se fait à l’échelle mondiale», a déclaré Laurence Ndong. L’idée du forum serait donc de mettre en place un socle commun pour défendre les intérêts des Africains.

«Nous n’avons pas accusé de retard sur cette question», a déclaré Laurence Ndong, parlant de l’IA et invitant les pays africains à profiter des opportunités offertes par l’IA. Notamment en matière de création d’emplois, d’éducation, recherche, innovation et diversification de l’économie. «Avec l’IA nous sommes dans les starting-blocks et nous pouvons nous aussi, développer nos propres solutions», a insisté la ministre invitant les pays africains à partager les bonnes pratiques.