Au sortir d la première journée de «Destination Gabon Bleu», le forum sur l’industrialisation de la filière thonière ouvert le 11 mai à Port-Gentil, le ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan climat et du plan d’affectation des terres, Lee White, a été intercepté dans un couloir par Gabonreview. Il venait de livrer une communication sur le thème «Aires protégées aquatiques comme outil de gestion durable des ressources halieutiques».

Lee White livrant sa communication sur les «Aires protégées aquatiques comme outil de gestion durable des ressources halieutiques», le 11 mai 2023 à Port-Gentil au forum sur l’industrialisation de la filière thonière. © D.R.

 

Gabonreview : Monsieur le ministre qu’est-ce qu’on devrait retenir, en deux mots, de votre intervention sur les Aires aquatiques protégées (APA) ?

Lee White : J’ai présenté le processus de création des aires protégées marines au Gabon. À savoir, les neuf parcs marins et onze réserves aquatiques qui ont été créées il y a cinq ans par le président de la République. Le but simple étant de préserver la nature mais surtout, d’optimiser la pêche. Ce qui est génial dans les écosystèmes marins, c’est que si vous créez des aires protégées bien localisées afin de protéger les zones de reproduction des poissons, tout en protégeant une partie de notre territoire, on augmente le prélèvement durable possible. En créant donc des aires protégées, on peut pêcher plus. Donc les zones protégées servent, à la fois, à protéger la biodiversité mais aussi à garantir la sécurité alimentaire.

Gabonreview : Dans un contexte où les ressources halieutiques mondiales s’amenuisent, leur protection est une priorité. Surtout que le Gabon s’apprête à s’arrimer à l’initiative 30×30 visant à protéger 30% de toutes les terres et de l’eau. Comment concilier la nécessité de protection qui va amener une réduction des zones de pêche pour la pêche commerciale mais aussi coutumière, avec le maintien d’une production devant permette de profiter pleinement de la chaine de valeur au moment où le Gabon abrite le forum national sur l’industrialisation de la filière thonière ?

Lee White : Nous avions déjà certaines connaissances et fait beaucoup des études au travers de l’ANPN et le CenaresT. Mais on doit encore former beaucoup de scientifiques dans le milieu marin ainsi que des professionnels de la pêche. Nous devrions devenir une nation pas seulement forestière, mais aussi maritime parce que 45% de notre territoire c’est l’océan. Le fait que les poissons de mer rentrent dans nos lagunes et estuaires, fait en sorte qu’au Gabon on n’a que très peu la cuture d’aller au large pour capturer du poisson. C’est tout simplement parce qu’on veut rester à terre et pêcher ces mêmes poissons. Donc, nos écosystèmes marins sont peu connus et cela devrait être, un lieu d’investissement pour le gouvernement.

Gabonreview : Les pêcheurs se plaignent de l’existence de plusieurs parcs marins protégés sur toute l’étendue du territoire national. Comment espérez-vous les associer ou les amener à s’imprégner de ces mesures et dispositifs, les traditions étant souvent difficiles à changer ?

Lee White : Si nos eaux sont riches et s’il y a beaucoup de poisson, les aires protégées qui couvrent seulement 25% de notre territoire, ne vont pas nous empêcher de pêcher. En plus, les aires protégées ont été définis après les inventaires scientifiques et les consultations. De ce fait, on a cartographié les déplacements des pêcheurs, pour essayer de minimiser les conflits entre les aires protégées et les pêcheurs. Et celles-ci ont tout simplement été créées pour protéger les zones de reproduction des poissons comme les embouchures afin de veiller à ce que nos enfants vont pouvoir pêcher  à l’avenir. Quand vous entendez le bruit que font les pêcheurs dont vous parlez, ce sont des pêcheurs illégaux. Ce sont des gens sans papiers qui n’investissent pas dans l’avenir du Gabon. Ils veulent voler du poisson aujourd’hui, pour aller ailleurs demain. Nous voulions promouvoir une pêche durable pour nos enfants et petits-enfants.

Interview réalisée par Jean Jacques Rovaria Djodji

 

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GR
 

6 Commentaires

  1. Loozap dit :

    De toutes les façons le pays doit avancer

  2. ACTU dit :

    Interview Express? Pour quoi dire?

     Le but de cet article c’est tout simplement pour enfumer et endormir les gabonais.

    Lee White est le pion de la communauté impérialiste pour recoloniser notre pays.
    Qu’y a t il de nouveau ici qu’il veut nous appendre?

    Oui, avant que les ancêtres de Lee White ne naissent nous savions très bien les superficies de notre pays tant continentales que maritimes.

    Oui, nous savions que nos eaux , grâce a notre position équatoriale sont très riches en poisson.

    Sauf qu’aujourd’hui l’union Européenne se sert beaucoup plus dans nos eaux que nous mêmes.
    La plupart de tonnes de poisson péchées dans nos eaux se trouvent beaucoup plus sur les marchés Européens, Japonais, Français que dans nos assiettes.

    C’est encore Lee White a cause du système Bongo-Valentin-PDG, que le notre massif forestier est aujourd’hui détruit ne laissant ni abri ni nourritures a nos éléphants qui sont obliges de se rabattre dans des plantations et villages, parce qu’en détruisant les forets, a un rythme aussi avancé on détruit l’abri des éléphants et leur nourriture.

    N’oublions pas que nos espèces d’éléphants n’ont toujours vécu que dans le massif forestier de notre espace.

    Oui , nous savions avant la naissance du père de Lee White que pour avoir l’harmonie entre nos animaux et nous, il y avait un certain ratio a respecter entre l’exploitation du bois les espaces , les distances, les plantations et la communication avec ses animaux qu’on devait respecter?

    Nous, nous connaissons mieux notre écosystème, mais White n’y comprend rien du tout.
    Nous disons seulement au système Bongo-Valentin-PDG que s’il continue de nous narguer ainsi dans notre propre pays, le pire est a venir, la nature reprendra bien ses droits , Le GABON AU GABONAIS..
    .

  3. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour,

    Pour être précis…

    Territoire gabonais total 459611 km2. Domaine terrestre 267667 km2. Domaine maritime 191944 km2. 41.76% de notre pays est dans l’océan (ratio de la superficie maritime=191944/459611).

    Retour au débat…

    ACTU dit que : »l’Union européenne se sert beaucoup plus dans nos eaux territoriales que nous-mêmes. La plupart des tonnes péchées dans nos eaux territoriales se (re)trouvent beaucoup plus sur les marchés Européens, Japonais (…) que dans nos assiettes ». Constant vrai et triste à la fois! Et pourtant, nous avons des experts au Gabon du domaine de la mer. Parmi eux, Edmond Joel NTOUTOUME MBA, produit de l’Ecole navale du Havre. Je me souviens qu’il a écrit une tribune libre dans ce média datant du 23 mars 2023. Il apporte des solutions constructives pour notre pays notamment en passant par le formation et la création d’une industrie de pêche maîtrisée et durable. Pourquoi forme t-on des experts qui ne servent plus à rien et mettant en péril ces chaînes de valeur que nous réclamons (ou dénonçons)? On pourrait au moins les consulter. Plutôt que donner un crédit illimité à ce « tintin » qui donne des leçons d’environnement.

    Concernant l’aménagement du territoire. Un constat. Trop forte densité de la population à Libreville. Croissance exponentielle des domaines constructibles. Le capitalisme immobilier et forestier ayant pris le pas sur le capitalisme agricole. Si on va vers une politique d’artificialisation des sols, alors tôt ou tard la nature reprendra ses droits.

    Il faut des surfaces agricoles (une offre nationale bon marché). Une meilleure répartition de la population sur le territoire. Ce qui suppose une meilleure circulation des hommes (femmes) et des biens par des voies autoroutières adaptées à toutes les saisons. Si nous voulons arriver à cet équilibre territorial, il faudrait changer de paradigme. Une révolution des schémas mentaux partagés et contagieux. Mais « apaisée ».

    Monsieur ACTU, votre analyse est constructive.

    Cordialement.

  4. ACTU dit :

    @Désiré NGUEMA NZONG

    Merci pour votre contribution, qui donne de façon quasi-exactes les ratios de nos domaines territoriaux . Merci pour l’analyse qui s’en suit pour la gouverne des lecteurs.

  5. KIEM dit :

    @gabonreview
    Si j’ai bonne mémoire, j’avais lu sur ce site il y a quelques années (je me trompe peut-être de site) un article du défunt Jean-Marc EKO’O en réponse à Olam pour la gestion de nos forêts, pouvez-vous svp nous remettre cet article pour étoffer ce débat.
    D’avance, merci

  6. Milangmissi dit :

    A quel niveau des 10000 emplois par an ? Et les 500000 à l’horizon 2025 ? Cet homme est une arnaque comme on n’en a jamais eu dans notre pays
    Où est l’argent de la taxe carbone ?
    “Le monde est un menteur : il nous promet des plaisirs et il ne donne que des peines.” Lautréamont

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