À la tête de l’Angola depuis bientôt trente-trois ans, José Eduardo dos Santos vient de remporter les élections générales du 31 août dernier avec, selon les derniers résultats partiels diffusés par la Commission nationale électorale (CNE), un peu moins de 73% sur 85% des bureaux de vote. Gabonreview.com - Jose Eduardo Dos-Santos contrôle l'Angola depuis plus de 30 ans - © Associated Press

Le vote général du Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) vient de passer comme une lettre à la poste avec cette troisième élection depuis l’indépendance du Portugal en 1975. Et si l’opposition dénonce des fraudes et des incohérences dans les résultats, les observateurs étrangers ont jugé le scrutin « libre et transparent ».

L’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), le principal parti d’opposition angolais, a dénoncé ce 3 septembre des incohérences dans les résultats des élections générales du 31 août dernier diffusés par la Commission nationale électorale (CNE), qui ont consacré la victoire du MPLA du président José Eduardo dos Santos.

Selon la Constitution, le chef du parti vainqueur des élections législatives devient automatiquement président. Avec la victoire du MPLA, celui dont la longévité au pouvoir est uniquement dépassée en Afrique par celle du dirigeant de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, le président José Eduardo dos Santos, va donc être reconduit pour un nouveau mandat de cinq ans.

L’ancienne guérilla opposée au MPLA durant la guerre civile (1975-2002) devenue, depuis, le principal parti d’opposition (Unita), arrive en deuxième position avec (18 % des voix), la troisième position quant à elle revient à la Large convergence pour le salut de l’Angola (CASA), créée il y a quelques mois seulement par un dissident de l’Unita, Abel Chivukuvuku. Depuis longtemps déjà, ces deux formations ont mis en doute la régularité du scrutin.

«L’Unita est en train de réaliser un comptage parallèle des voix en s’appuyant sur les copies des actes électoraux signés par l’ensemble des scrutateurs des partis», a indiqué le principal parti d’opposition angolais, ajoutant qu’il «comparerait ensuite les résultats obtenus avec ceux donnés par la Commission nationale électorale (CNE)».

Selon les membres de cette formation politique de l’opposition, l’inquiétude réside dans l’écart entre le nombre d’électeurs inscrits sur les listes électorales et celui des votants qu’il pointe entre les 9,7 millions d’électeurs inscrits et les 5,5 millions de votes recueillis, selon les chiffres publiés par la CNE sur son site internet. «Une différence qui ne peut s’expliquer uniquement que par l’abstention», indiqué–t-il.

«Les protestations de l’opposition, dont il est par ailleurs extrêmement difficile de mesurer la véracité et l’ampleur, sont vouées à l’échec» peut-on lire dans le quotidien gouvernemental « Jornal de Angola ». Pour la presse du régime, «la victoire du MPLA et de sa tête de liste, le président dos Santos, est sans appel. Et si la CNE a reconnu des « imperfections » dans l’organisation de ce deuxième scrutin libre organisé depuis la fin de la guerre, elles ne seraient pas de nature à influencer le résultat final».

Un avis partagé par les observateurs internationaux déployés pour la circonstance dans ce vaste pays de plus de 21 millions d’habitants. Les envoyés de l’Union africaine ont également conclu avoir assisté à un scrutin « libre, juste, transparent et crédible ».

Malgré les critiques de l’opposition, le vote du 31 août dernier est le deuxième depuis la fin de la guerre civile en 2002 dans ce pays quadrilatère reliant l’Afrique centrale francophone à l’Afrique australe anglophone, à s’être déroulé dans le calme. Deuxième producteur de pétrole d’Afrique derrière le Nigeria, l’Angola, deuxième pays lusophone par son étendue et le troisième par sa population a enregistré une croissance moyenne de 10% sur la dernière décennie, mais la grande majorité de la population vit dans la pauvreté et la corruption est souvent dénoncée.

 
GR
 

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