Le secrétariat général de la Chancellerie du ministère de l’Intérieur, de la Justice, Garde des Sceaux, reproche officiellement au premier président de la Cour d’appel judiciaire de Libreville un certain nombre de fautes liées à l’exercice de ses fonctions, notamment dans la conduite de l’affaire liée à la requête du collectif ‘‘Appel à Agir’’. Mme Akolly ne percevra donc pas son salaire de septembre.

Paulette Ayo Akolly, premier président de la Cour d’appel judiciaire de Libreville, n’exercera pas jusqu’au 30 septembre 2019. © Gabonreview

 

On en sait un peu plus sur la décision n°00390/MIJGS/SG du 19 août 2019 portant interdiction temporaire d’exercer les fonctions de premier président de la Cour d’appel judiciaire de Libreville. Dans le document «officiel» du secrétaire général de la Chancellerie du ministère de l’Intérieur, de la Justice, Garde des Sceaux dont Gabonreview a obtenu copie, l’on apprend que «l’exclusion temporaire» de Paulette Ayo Mba, épouse Akolly court jusqu’au 30 septembre prochain.

Mais l’on apprend surtout que sa mise à l’écart est bel et bien liée à sa décision du 12 août, par laquelle elle déboutait la requête d’annulation introduite par les conseils d’Ali Bongo, en lien avec la démarche judiciaire du collectif ‘‘Appel à Agir’’, sollicitant la désignation d’un médecin-expert pour évaluer les aptitudes physiques et cognitives du président de la République victime d’un AVC en octobre 2018.

François Mangari rappelle, en effet, qu’en rendant possible un éventuel procès le 26 août prochain, Mme Akolly «s’est illustrée par un refus de respecter une décision de justice rendue le 26 juillet 2019 par monsieur le président de la Cour de cassation». Aussi, le secrétaire général de la Chancellerie du ministère de l’Intérieur et de la Justice perçoit-il cette initiative comme une «attitude qui pourrait être assimilée à un manquement aux convenances de son état de magistrat, à l’honneur, à la délicatesse ou à la dignité».

Salaire suspendu !

Suspendue pour plus d’un mois, Mme Akolly ne percevra pas son salaire du mois de septembre prochain. La tutelle s’appuie pour cela sur loi gabonaise en la matière, notamment des dispositions combinées des articles 58 alinéa 2 de la loi n°12/94 du 16 septembre 1994 et 130 alinéa 1 de la loi n°8/91 du 26 septembre 1991 qui stipulent que «l’exclusion temporaire de fonctions est privative de toute rémunération».

 
GR
 

12 Commentaires

  1. Bernard Nkogue dit :

    Ah ah ah !!! Quel cinéma ! Pauvre femme qui n’a fait que son BOULOT. A Ntare Nzame ! Ou va notre pays Seigneur… Libère nous de tous ces démons Seigneur…

  2. Jean Gaspard Ntoutoume Ayi dit :

    Article 68 de la Constitution :

    (L.47/2010 du 12 janvier 2011)
    Le Président de la République est le garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire , dans le respect des dispositions de la présente Constitution ,

    Les Juges ne sont soumis , dans l’ exercice de leurs fonctions , qu’à l’autorité de la loi.

  3. Joly dit :

    Quel boulot fait elle?
    Il faut savoir qu’une décision de la cour de cassation ne peut être remis en cause. Cette cours avait déjà pris une décision et la cours d’appel qui est subordonné à celle ci doit suivre ses ordres.
    Mme Ayo a suivi sa passion et n’a pas voulu lire le droit.

    • Paul Mikouma dit :

      Commentaire d’un magistrat au sujet de la sanction infligée à Mme Ayo :

      « Une mauvaise décision de justice n’est pas une faute disciplinaire sinon tous les juges dont les jugements sont choqués d’appel ou leurs arrêts frappés de cassation, seront suspendus !

      A moins qu’il s’agisse d’une autre infraction qu’elle aurait commise, rendre une mauvaise décision de justice n’est pas une faute disciplinaire justifiant une suspension, la loi ayant prévu des voies de recours.

      En plus, ces décisions sont rendues de façon collégiale, pourquoi suspendre 1 seul juge sur les 3 ? »

    • niamboro dit :

      ces décisions sont rendues de façon collégiale, pourquoi suspendre 1 seul juge sur les 3 ? »

  4. Rogers Bouss dit :

    Il fallait s’y attendre. la justice au Gabon appartient au pouvoir Putchiste; et quiconque tenterait de lire le droit à leur défaveur, payera de son arogance et mépris envers le propriétaire de la loi au Gabon. E lle aurait au mons tenté.

  5. bill ngana dit :

    Je suis navré pour ce qui se passe au sein de notre système judiciaire. Une fois de plus, les autorités gabonaises donnent l’impression que notre pays est complètement coupé du reste du monde. Pensent-ils aux répercussions internationales de cette mesure et de l’effet que produit l’intervention d’un fonctionnaire dans le fonctionnement de la Justice ? Quel serait l’avis de ces potentiels investisseurs qui souhaiteraient mettre leur pognon dans notre pays si l’indépendance de la Justice n’est pas garantie ?

    • maroga guy dit :

      Dans un « État voyou » il n’y a que les « voyous  » qui se risquent à investir. En tête des « voyous » se trouvent les entreprises « quasi Nationales » des pays dits « développés », En vérité ce sont des « États voyous puissant  » qui n’hésitent pas/n’hesiteront pas à occuper militaire de nos « pseudo État indépendant  » pour la défense de leurs intérêts. Autour de ces « entreprises nation » gravitent les « entreprises des citoyens « voyous  » issus de « ces État voyous « . Voilà qui sont nos investisseurs.

      Un investisseur indépendant ‘fondant la prospérité sur la bonne gouvernance et le respect du droit… ne risque pas son « argent  » dans un « État voyous « .

  6. BBTG dit :

    Il faut voir plus loin dans cette affaire et comprendre pourquoi il y a tant d’agitations.

    Depuis qu’Ali est malade, la seule chose que tout le monde veut voir c’est si le gars est capable de discuter en public sur un sujet précis sans qu’il n’y ait eu une préparation de la part de tous les sorciers qui l’entourent afin que le peuple puisse juger de ses aptitudes intellectuelles actuelles.

    Or, lors d’un procès les appelés à la barre doivent répondre aux questions posées de façon libre et argumenter lorsque c’est nécessaire. C’est cela que redoute les gens du bord de mer, que l’on puisse voir un gars blablater dans une langue qui nous sera incompréhensible ou divaguant en passant du coq-à-l’âne sans qu’on ne sache pourquoi.

    Les audiences étant censées être public dans ce cas, ils ne peuvent interdire à tout gabonais qui souhaite s’y rendre l’accès, ni les transformer en audience privée sans raison valable.

    Donc, ça transpire au bord de mer et on utilise la force et les amis pour y parvenir.

    Movaiz haleine nous a déjà dit « qu’on peut se vanter, nous, d’avoir inventer le vaccin contre la honte »

    Wait and see

  7. Me Kaudjhis-Offoumou Françoise dit :

    L’interventionnisme abusif de l’Exécutif sur le Judiciaire constitue un mépris du principe la séparation des pouvoirs,indicateur essentiel de la Démocratie. L’indépendance de la Justice est le socle de l’Etat de Droit.L’inobservance de ce qui précède doublée de la corruption devenue la gangrène de nos Etats,fait le lit de la mauvaise gouvernance. Il est donc grand temps que les Africaines et Africains prennent conscience de la force des Institutions par rapport aux hommes et optent dans chaque pays pour un changement qui change pour l’ émergence vraie de nos pays.

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