Le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) estime que la composition actuelle du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ne garantit nullement l’indépendance de la justice.

Descente des magistrats dans la rue. © D.R.

Descente des magistrats dans la rue. © D.R.

 

Alors que son préavis de grève a été mis à terme ce 15 juin, le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) insiste sur certains points, sources de désaccords avec le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Dans une interview publiée sur le forum de discussion Infos Kinguélé, le secrétaire général du Synamag revient sur la présence de personnalités politiques au CMS. «A l’intérieur du Conseil supérieur de la magistrature, il y a le chef de l’Etat qui est le président du conseil. Il y a le ministre de la Justice qui est le premier vice-président. On note aussi la présence du ministre du Budget, celle des députés et autres sénateurs et enfin des magistrats», a relevé Stanislas Koumba. «Nous estimons que cela ressemble à une intrusion. On appelle le Conseil supérieur de la magistrature par dérision. On aurait dû dire conseil national de la magistrature pour décider du sort des magistrats puisque toutes les instances sont représentées», a-t-il ironisé.

Pour le secrétaire général du Synamag, cette présence d’hommes politiques cache une volonté du politique de tout régenter. «L’Etat veut diviser les juges et opposer les magistrats entre eux, alors que nous sommes un corps et un pouvoir. Cette procédure veut monter les uns contre les autres. Nous disons que ce n’est pas normal. Cela fait partie des comportements que l’on déplore et nous ne connaissons pas le but de cette attitude», a-t-il déploré, pointant un doigt accusateur vers Guy Rossantaga-Rignault. «Au regard des termes que le secrétaire général adjoint de la présidence de la République a utilisés en faisant état du sentiment du chef de l’Etat à la suite de notre point de presse, on était surpris de voir le communiqué du ministère de la justice dans la presse», a-t-il lancé.

N’empêche, Stanislas Koumba reconnaît que les magistrats ne sont pas exempts de tout reproche. En octobre dernier, le procureur général près la Cour de cassation avait dénoncé la corruption lors de son discours de rentrée judicaire. «Nous estimons que certaines choses se passent ici. La mission que nous avons est d’emmener les collègues et d’autres personnes à respecter le serment que nous avons prêté. La réalité c’est que la société gabonaise a perdu les valeurs et nous devons nous battre pour retrouver nos valeurs», a conclu Stanislas Koumba.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. moukouambo dit :

    Du courage, nous (Gabonais)attendons beaucoup des magistrats!

  2. Axelle MBALLA dit :

    Allez les gars! on ne mollit pas!!!

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