Fait inédit, le 31 mai dernier, dans la petite bourgade de Kabaga, près de Bongoville, dans la province du Haut-Ogooué : les habitants de ce village, fief de l’ancien cadre du Parti démocratique gabonais (PDG), Alexis Ndouna, récemment décédé, ont humilié, raillé et  renvoyé le préfet du département de la Djouori-Agnili s’y étant rendu pour leur apporter un don d’aliments offert par le Coordinateur général des Affaires présidentielles.

Le préfet du département de la Djouori-Agnili pris en tenaille par la population de Kabaga qui l’a congédié avec le don alimentaire qu’il venait distribuer dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. © D.R.

 

La toile gabonaise a été animée le weekend écoulée par les vidéos somme toute impressionnantes d’un commis de l’Etat, chassé manu militari, comme un malpropre, dans l’un des villages les plus reculés du sud-est du Gabon. Visiblement, la population du village Kabaga, dans le département de la Djouori-Agnili, ne voulait pas de l’aide alimentaire distribuée dans tous les villages du Gabon. Elles ont bruyamment congédié le préfet.

Dans les vidéos en circulation sur les réseaux sociaux, on voit un préfet accueilli avec cris et clameurs l’invitant à rebrousser chemin. Grands comme petits, jeunes et vieux, femmes et hommes dudit village, se sont tous mis ensemble pour scander des chants hostiles et congédier le commis de l’Etat.

Des aliments saccagés et déversés dans le véhicule du préfet. © D.R.

«Libérez les lieux ou on gaspille», scandent les villageois qui exigent aussi la vérité sur la disparition d’Alexis Ndouna, ancien membre du PDG, décédé récemment «dans des conditions troubles» après son incarcération à la prison centrale de Libreville.  Furieux, ils ont détruit toutes les victuailles apportées par le préfet en les reversant partout sur son véhicule de commandement. «Par ce geste, les populations de Kabaga n’ont fait qu’exprimer à haute voix, selon plusieurs observateurs, l’exaspération qui gronde chez eux, mais aussi dans tout le pays».

Ce qui marque davantage dans cette affaire, selon certains observateurs avisés notamment des confrères journalistes, c’est que ce fait divers s’est produit dans le Haut-Ogooué, «une province réputée soutien indéfectible de l’Exécutif et ayant le plus souvent été choyée par les tenants du pouvoir».

Après cet affront, que va-t-il se passer ? La population de Kabaga va-t-elle subir les représailles de l’administration ? Les regards sont désormais tournés vers ce petit village qui a fait sensation et où la fille du président Ali Bongo, Malika Bongo, est élue député.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Ikobey dit :

    Les gentils Altogovéens en ont assez d’être traités de second ordre. Que justice soit faîte à Ndouna, les membres du PDG sont de plus en plus maltraités par les commis de l’état.

  2. le nouveau dit :

    Ndouna c’ était pas le prédateur sexuel dont tous les réseaux sociaux ont fait les choux gras ?

  3. diogene dit :

    Le héros de Kabaga : un violeur et proxénète de mineurs, tenancier d’un réseau pédophile !

    Naitre à Kabaga autorise tout ! Belle leçon de philosophie altogovéenne.

  4. François dibala dit :

    Rien avoir avec le souci ndouna, je loue juste ce geste que beaucoup de gabonais devait avoir a chaque fois qu’ils vienne donné 3 kilos de riz et 1 litre d’huile au peuple comme s’ils pense que nous souffrons du manque de nourriture. Alorsque il y a des vrai besoin qui peuvent aidé le peuple.

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