Encore à Paris en France où il a rendu l’âme à 79 ans, Casimir Oyé Mba devrait regagner Libreville le 23 septembre. Du moins, sa dépouille est attendue pour des funérailles les 24 et 25 septembre, selon un programme dévoilé par sa famille. La publication dudit programme suscite un tollé tant on reproche à la famille de vouloir réduire l’éminence de l’homme à une dimension villageoise, et au gouvernement son indifférence face aux funérailles de cet  »homme d’Etat ».

Pour l’opinion qui s’exprime sur la toile mondiale, Casimir Oyé Mba ne mérite d’être inhumé comme une personne ordinaire. © D.R.

 

«On veut des obsèques dignes de l’homme. On veut des obsèques dignes de sa grandeur politique». C’est avec ces mots notamment, et beaucoup d’émotion d’ailleurs, que la toile s’enflamme depuis la publication dans le journal L’Union, du programme des obsèques de Casimir Oyé Mba par sa famille. Hommages officiels au domicile du disparu, messe et départ de la dépouille pour Nzamaligué, son village, sont les articulations de ce programme que l’opinion conçoit mal.

Le communiqué qui fait jaser, et un exemple de post sur Facebook. © Capture d’écran/Gabonreview

A en croire le kongossa (commérage) rapporté de Batterie 4, le quartier de Libreville pour le moment QG des obsèques, «les enfants et la première épouse de Cam la classe ont confisqué les obsèques pour mettre à mal sa rivale la plus connue». Mariée à la coutume au disparu, cette rivale, illustre dame bien connue de l’opinion, à en croire ces bruits de couloir, recevait, ces dernières décennies, toutes les attentions de l’homme. Elle était sa femme publique, celle que Cam la classe (surnom populaire de Casimir Oyé Mba ) amenait partout en public, et sans doute cette préséance ne plaisait pas…

Quand la famille réduit l’éminence de l’homme à une dimension villageoise

Au-delà de cette rivalité, les mêmes bruits provenant de Batterie 4 signalent que le programme tel qu’il a été établi par la veuve légale, d’une part, et les enfants Oyé Mba d’autre part, ne plaît pas aux dignitaires fangs de l’Estuaire, à l’instar de Jean Eyeghe Ndong, qui auraient fait savoir leur mécontentement. Autour de la maison d’Oyé Mba on critique vertement la dimension villageoise qu’on voudrait donner aux obsèques de ce ‘’grand homme’’ et pour l’opinion qui s’exprime sur la toile, Casimir Oyé Mba ne mérite d’être inhumé comme une personne ordinaire. «Il a reçu des hommages des personnalités comme Alassane Ouatara et Paul Biya. Si ceux-ci envoient des représentants ce ne sera pas à Nzamaligué, et même si le pouvoir, dont Ali Bongo, notamment, qui a rendu hommage au défunt, envoyaient des représentants ce ne sera pas à Nzamaligué», a commenté un internaute.

«Il avait une dimension internationale, ne l’oublions pas !», a lâché un autre qui regrette que la famille veuille minimiser ou réduire la dimension internationale de l’homme. «Donc vous, les enfants de CAM qui vous a menti que CAM vous appartient encore ? CAM appartient aux gabonais. Vous n’avez pas vu ce que les gabonais ont fait aux enfants du défunt AMO lors de son arrivée», peut-on lire dans un post ayant fait le tour des réseaux sociaux. Lequel appelle même les Gabonais à se retrouver à l’aéroport international Léon Mba pour un dernier au-revoir. «On va improviser comme on l’a fait avec Pierre Claver Zeng, Pierre Mamboundou et André Mba Obame. On ne va pas vous laisser salir le nom de CAM ainsi…. Jamais !», promet l’auteur du post bien décidé à voir ce dernier hommage à l’homme être rendu au-delà du contexte sanitaire actuel.

L’emmurement du gouvernement

Une idée sans doute motivée par l’emmurement du gouvernement depuis l’annonce du décès. Si le président Ali Bongo a vite fait de dire qu’il se souviendra toujours «d’un homme d’État qui aura consacré sa vie à la chose publique, au Gabon où il a été premier Ministre comme en Afrique centrale en tant que gouverneur de la BEAC», ici et là, on regrette que le gouvernement n’aie, jusqu’à présent, pas communiqué sur un éventuel hommage national à cet ‘’homme d’Etat’’. «Même Eloi Rahandi Chambrier a reçu un hommage de l’Assemblée nationale rendu au palais Léon Mba», fait remarquer un déçu qui regrette le mutisme de la Primature et pense que le peuple veut se mêler des obsèques refusant que Cam la classe ait les funérailles d’un anonyme.

«Ce qui est sûr, c’est que si le gouvernement avait fait un communiqué annonçant un hommage national, on n’en serait pas là», a commenté un Internaute pour qui, il est évident que l’administration s’est emmurée dans le manichéisme opposition-majorité. «S’il n’avait pas viré dans l’opposition, Casimir  aurait reçu un hommage national», croient savoir ceux qui notent que, de son vivant, Cam la classe s’est attelé à faire de la séparation entre sa vie publique et sa vie privée, un principe. Pour ceux qui l’ont côtoyé quotidiennement, à défaut d’une implication du gouvernement, par respect de la mémoire de cet illustre disparu, sa famille devrait s’atteler à respecter ce principe de séparation en laissant le peuple lui rendre un dernier hommage avant de le conduire à sa dernière demeure dans la stricte intimité familiale à Nzamaligué.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. Patrick ONDO NGUÉMA dit :

    Ce programme des obsèques est expéditif, irréfléchi, infantile, pitoyable. Lorsque l’épouse de Batterie 4 et les enfants ne reconnaissent pas la dimension nationale et internationale du disparu, voilà ce que ça donne. Pitoyable !

  2. Hugo dit :

    Ou est ce président du Gabon (Ali Bongo) pour s’imposer, raisonner la famille du disparu sur la nécessite d’observer des obsèques nationales ? A part des tweets qu’il envoie (soi disant que c’est de lui, lol), c’était à lui de rencontrer la famille, allez chez elle pour faire ses condoléances. Non, mais arretz avec votre Ali Bongo vivant SVP.

  3. ondobonjean22@gmail.com dit :

    Cam ne mérite pas ce que sa famille biologique veut faire la,cam n’est celui qu’on réduire a petite dimension,a son rang,il appartient à la communauté nationale et/ou internationale

  4. diaspora dit :

    Pitié pour le petit Gabon.
    Aucune oraison funèbre de Oyé MBA à Paris.
    La diaspora est cantonnée au placard avant 2023.

  5. Nicolas AMVAME dit :

    Il est normal que Gabonreview partage le tiraillement des gabonais sur les obsèques de Casimir OYEM MBA.Des émissaires de la politique auraient du contacter sa famille pour en discuter. Cependant, colporter les rumeurs sur une éventuelle préférence d’OYEM MBA pour sa 2eme femme et/ou 2eme bureau, alors que sa/ses femme(s) et ses enfants sont attristé par le décès le père et époux me parait moralement discutable, si non à tout le moins cruel en période de deuil. Quoi qu’il en soit, c’est la femme légale/officielle et tous les enfants reconnus qui décident des funérailles. POINT A LA LIGNE.

  6. ENDUNDU dit :

    Feu Omar Bongo Ondimba rendait hommage à ses plus irréductibles opposants. Le pays est tiré vers le bas. Dommage.🤔🤔🤔

  7. MBENG dit :

    La dimension internationale du regreté patriarche peut bien s’exprimer dans son village, là où tout de lui a commencé. Les gabonaises et gabonais ne se delivreront décidément jamais de la tare du gigantisme.

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