La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) emploie les grands moyens pour juguler l’envolée de l’inflation au sein de la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Elle a relevé de cinquante points, deux de ses quatre taux directeurs. Le taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) passe de 4% à 4,5% et le taux de la facilité de prêt marginal passe de 5,75% à 6,25%.

L’immeuble de la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC) dans la ville de Libreville. © David Ignaszeweski/Jeune Afrique/REA

 

Le Comité de politique monétaire (CPM) au cours de sa 3e session de l’année 22, a annoncé le 26 septembre à Yaoundé, une nouvelle hausse de deux des quatre taux directeurs de la Banque des États de l’Afrique centrale, de 50 points de base pour freiner l’inflation annoncée à 5,2% en décembre 2022. Le taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) passe de 4% à 4,5%. Cette rémunération perçue par la banque centrale pour fournir de la liquidité aux banques commerciales augmente ainsi de 0,5 point.

De même, le taux de la facilité de prêt marginal, qui est la rémunération de la banque centrale lorsqu’elle fournit de la liquidité aux banques commerciales pour une durée n’excédant pas 24 heures, passe de 5,75% à 6,25%. Ce qui révèle une augmentation de 0,5 point également. C’est la 2e augmentation de ces instruments par la BEAC depuis le début de l’année 2022, après celle survenue le 28 mars dernier.

Selon la BEAC, l’accélération plus forte que prévu des tensions inflationnistes est en lien avec la flambée des prix alimentaires mondiaux, la dépréciation de l’euro par rapport au dollar américain et les perturbations des circuits d’approvisionnements internationaux. «Dans la Cemac, l’augmentation des prix a été tempérée à court terme par des mesures de soutien budgétaire, notamment le subventionnement des produits pétroliers à la pompe et le gel des prix des biens de première nécessité, ainsi que par le resserrement de la politique monétaire», assure le CPM de la BEAC.

La banque centrale table désormais sur une inflation de 4,2% en moyenne annuelle en septembre 2022, avant de se hisser à 5,2% en décembre et d’atteindre un pic de 5,7% en mars 2023. Il ne se replierait qu’à partir du deuxième trimestre 2023 pour redescendre à 3,5% en décembre 2023.

 

 
GR
 

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