Après deux jours d’échanges entre le ministre de l’Éducation nationale, ses équipes et les autres acteurs du secteur, élèves et parents d’élèves ont demandé de suspendre la mesure querellée pour permettre une reprise des cours.

Moment de la rencontre du 14 avril avec Michel Menga (micro). © D.R.

 

Face à la protestation des élèves contre les nouveaux critères d’attribution des bourses qu’ils nomment la mesure 19/12. Soit, 19 ans au maximum et 12 de moyenne au baccalauréat pour avoir la bourse, le gouvernement a décidé le 10 avril, de suspendre les cours sur l’ensemble du territoire national. Depuis le 11 avril, les élèves du primaire et du secondaire sont donc chez eux. Pour trouver une solution à ce problème, le gouvernement a engagé des échanges avec les différents acteurs du secteur éducation.

Les 14 et 15 avril, le ministre de l’Éducation nationale Michel Menga M’Essone qu’accompagnaient des cadres du ministère de l’Éducation nationale, s’est donc réuni avec les syndicalistes, les élèves ainsi que les parents d’élèves. Les deux rencontres n’ont pas tenu toutes leurs promesses, d’autant plus que les syndicalistes ont quitté les travaux dès dimanche, jugeant le cadre informel. Ils ont estimé qu’au cours de ces rencontres, il était plutôt question d’écouter une communication du ministre au lieu de discuter «des vrais problèmes de l’éducation» tels que consignés dans le rapport des états généraux de l’Éducation de 2010. Toutefois, malgré leur départ, Michel Menga a poursuivi les travaux avec les parties restantes. À l’issue de la journée de dimanche, un bureau a été mis en place pour la poursuite des travaux lundi 15 avril.

Les travaux de lundi se sont déroulés dans un climat un peu plus détendu que dimanche. Au cours de la rencontre, élèves et parents ont fait des propositions recueillies par Michel Menga et son équipe. «Nous les enregistrons», a déclaré le membre du gouvernement à l’issue des travaux. «Nous allons faire notre travail. Celui de rendre compte des résultats des échanges que nous avons eu pour les soumettre à qui de droit, de façon à ce que le Premier ministre et le président de la République prennent la décision qu’ils estiment nécessaire pour la circonstance de façon à faire avancer les choses», a-t-il indiqué. «Notre rôle consistait à écouter les différents partenaires», a-t-il ajouté.

Les élèves représentés par les coopératives ont demandé «la suspension de cette mesure pour une reprise immédiate des cours», a fait savoir Jean René Kouma, porte-parole pour la circonstance, estimant que «les élèves ne peuvent pas rester longtemps à la maison sachant qu’il y a un examen à passer». Les parents d’élèves pour leur part ont fait deux propositions : «La première proposition est la suspension de la mesure pour une reprise des cours. Concernant l’âge, nous avons proposé 22 ans comme plafond et la moyenne de 10 au Bac et 10 comme moyenne de classe», a déclaré Martial Ndong représentant des associations des parents d’élèves. «Voilà à quel niveau nous sommes. Nous allons continuer les discussions parce qu’il y a beaucoup de choses à faire», a-t-il poursuivi.

Pour l’heure, il n’est pas précisé la date d’exécution du décret fixant les nouvelles modalités d’attribution des bourses et les parents d’élèves espèrent que le gouvernement considère les conditions d’apprentissage avant de le mettre en exécution. «Nous ne sommes pas contre l’excellence, mais il faut que les conditions suivent pour mettre en vigueur cette rigueur de l’excellence», a déclaré l’un d’eux. Une idée laquelle a pourtant semblé adhéré le 14 avril, Michel Menga. «Notre système éducatif est malade. Tout le monde le sait», a-t-il rappelé. «Mais il faut qu’ensemble nous puissions trouver le remède parce que les responsabilités sont partagées», a-t-il dit pointant du doigt l’État, les enseignants et les parents d’élèves. Pour lui, «ceux qui sont innocents ce sont les élèves». «L’échec est la conséquence d’un certain nombre de dysfonctionnements en amont», a-t-il commenté. «Nous voyons bien ce qui se passe au niveau du Prytanée militaire. Là-bas, si vous n’avez pas 13/20 vous ne passez pas en classe supérieure. Et les Gabonais qui sont là-bas ce ne sont pas les martiens. Donc lorsque les Gabonais sont mis dans les conditions optimales, ils explosent», a-t-il reconnu. «Nous avons vu les maths sup ici au lycée Léon Mba. Ce sont des Gabonais qui sont dedans, ils sont dans des conditions particulières et ils brillent», a-t-il dit.

 
GR
 

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