Rapprocher, vulgariser le droit des affaires auprès des populations, telle est la volonté des membres de l’association Ohada Gabon (Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique). A travers cette structure, des professionnels du droit engagés pour des causes humanitaires ont bâti à Libreville, avec l’appui de partenaires, la Maison du droit où ils reçoivent et conseillent les justiciables.

L'équipe fondatrice de la Maison du droit, une initiative particulièrement utile et appréciable au gabon - © Jordan/gabonreview.com

Samedi dernier, les membres de cette organisation à but non lucratif, portée sur les fonts baptismaux en 2004, se sont retrouvés dans cette Maison du droit où ils ont accueilli de nombreuses personnes en quêtes d’informations et d’arguments pour défendre des dossiers en cours devant les tribunaux ou prêts à s’y engager. Selon la présidente de cette association, Madeleine Berre, «la Maison du droit a été édifiée pour pouvoir répondre aux besoins des justiciables et être le plus proche possible d’eux. (…) Nous avons le soutien du ministère de la Justice qui nous a donné un terrain qui se situe juste derrière le palais de justice. Ceci de sorte que lorsque les justiciables sont au palais et qu’ils ont besoin d’avoir le conseil d’un expert-comptable, d’un conseil fiscal, d’un conseil juridique, qu’ils n’aient pas de soucis», a-t-elle expliqué.

La Maison du droit, derrière le Palais de justice de Libreville - © D.R.Ce lieu, construit en 2010, qui a également bénéficié de l’appui de l’ambassade de France au Gabon, se veut, selon ses membres, le lieu de rencontre et d’échanges entre les professionnels du droit et le justiciable. Les membres de l’Association Ohada Gabon, s’investissent pour la bonne cause avec le sens du bénévolat et du volontariat. Les services rendus sont en effet gratuits et accessibles à tous. Au-delà, les membres de ce groupe parlent de passion et d’envie. «C’est la passion et l’envie de mettre ensemble nos connaissances au service des justiciables qui nous motivent», a précisé Nicolas Chevrinais, le secrétaire général de cette association.

Durant cette journée, de nombreux justiciables ont interrogé les différents membres de cette structure sur les questions pénales, fiscales, sociales, la problématique des terrains ou des procédures contentieuses auprès des tribunaux. Des avocats, des magistrats, des experts comptables, entre autres, ont été mis à contribution dans cet exercice. «Des gens viennent juste pour avoir des informations, il y a des justiciables qui sont déjà en phase contentieuse devant les juridictions, qui sont déjà accompagnés par leur avocat, mais qui viennent ici pour avoir des compléments d’informations. Il y en a qui n’ont pas d’avocats, mais qui viennent pour trouver quelques arguments pour défendre leur situation. Il y a tous types de situations», a ajouté le secrétaire général de cette association.

L’autre objectif de cette journée a été de combler le déficit communicationnel qui devrait favoriser la fréquentation de cette maison par le plus grand nombre et la promotion des activités de l’association. Car, selon ses promoteurs, l’ambition est de rendre la Maison du droit fréquentable par toute la corporation, mais aussi d’étendre cette action vers l’intérieur du pays.  Il faut noter que pour cette sortie de l’association Ohada Gabon, des justiciables sont venus de Port-Gentil pour solliciter les services des membres de cette organisation. Un fait qui démontre la nécessité de ce genre d’actions dans les autres régions du pays et pose la question des partenariats en vue d’aider la structure à supporter et à développer son activité. «Notre challenge c’est d’aller le plus loin possible. C’est d’associer le plus grand nombre de compétence et de s’étendre dans le pays», a déclaré la présidente de l’association.

Dans cette optique, Ohada Gabon a eu à mener des activités (séminaires, caravanes, ateliers etc.) dans trois villes du pays (Libreville, Port-Gentil et Franceville) dans l’esprit de la promotion et de la vulgarisation du droit des affaires Ohada au Gabon. Ces opérations ont été menées grâce à l’appui d’institutions comme la Chambre de commerce ou le Centre du commerce international mais qui restent pour le moment insuffisants pour accompagner durablement cette action qui voudrait devenir pérenne.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Martine dit :

    Jusqu’à quand on devra recourir à la charité des étrangers pour développer des services citoyens dans notre riche Gabon ?

  2. moi makaya dit :

    les gabonais sont victimes de leur ignorance de la loi et ne s’en plaignent pas car ils en font recours que rarement pour la plus part au point d’oublier qu’une simple insulte est passible de plusieurs mois de prison encore qu’il faille le prouver quand c’est parole contre parole. tout est anarchique au gabon, de la distribution des terrains dont certains s’auto proclament propriétaire au nom des ancètres qui ont été les premiers à s’installer ici et qui sont incapables de te sortir un titre foncier ou un document autre qui atteste votre acquisition,aux tracas administratifs.
    cette organisation est une initiative à saluer surtout pour l’envonnement des affaires. plutôt que de louer les services d’un professionnel de santé sur les conditions à remplir pour la création d’une entreprise, on peut le faire de manière gratuite et ça il n’y a pas matière à critiquer « Martine » avons nous perdu le bon sens et remarque de ce qui nous fait avancer à ce qui nous fait reculer?…makaya.

    • moi makaya dit :

      erreur professionnel de droit voulais-je dire. je sors juste de l’éditorial sur la santé et donc j’ai les nerfs à vife.

    • Geneviève Medouang dit :

      Qui parle de charité des étrangers ici? Cette initiative est celle des hommes, si vous voulez, des Gabonais qui avec leurs compagnons et collègues de plusieurs autres nationalités veulent nous sortir de notre ignorance. C’est simple! Il faut qu’on arrive à apprécier correctement ce qui est bon. Et moi, je trouve que ce que font les membres de cette association est salutaire. Car à Libreville par exemple, il y a tellement de licenciements abusifs par des responsables d’entreprises véreux qu’on ne sait quoi faire. Ce n’est qu’un exemple. La majorité des victimes ne réagit souvent pas parce qu’ils n’ont aucune idée de ce qu’il y a à faire. C’est dire que même si c’était des étrangers qui venaient nous ouvrir les yeux, il faut l’accepter. C’est ça la vie et félicitation à GABONREVIEW qui sait nous faire trouver de l’intérêt dans les sujets qu’il traite.

  3. demain un jour nouveau dit :

    Initiative salutaire. Du courage aux membres de l’association.

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