Le Gabon a certes construit ou rénové des hôpitaux, acheté du matériel ces dernières années, mais cela ne suffit pas pour une riposte efficace contre la pandémie de la Covid-19, estiment les médecins qui notent plusieurs carences, notamment en respirateurs et centrales d’oxygène. Cet avis contredit le président de la République qui affirme que son pays est suffisamment équipé pour faire face à la pandémie du coronavirus.

Le personnel de santé au Gabon se débrouille avec les moyens du bord face au Covid-19, selon le docteur Adrien Mougougou, président du Syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga). © facebook/adrien.mougougou

 

L’optimisme et la certitude d’Ali Bongo quant à la qualité du système sanitaire gabonais, jugé suffisamment outillé contre la Covid-19, sont loin d’être partagés par les premiers acteurs de la lutte contre cette crise sanitaire, dont le docteur Adrien Mougougou. Le président du Syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga) affirme en effet le contraire. Dans une interview accordée à nos confrères d’Info241, il indique continuer, ses collègues et lui, à «se débrouiller avec les moyens du bord».

Si la confiance d’Ali Bongo en la qualité du système sanitaire gabonais repose notamment sur le nouveau laboratoire de dépistage massif récemment érigé au sein du palais des sports de Libreville, et sur les lots de matériel médical acquis ou offerts par des partenaires internationaux durant les deux derniers mois, pour le président du Symefoga, il est nécessaire que l’on fasse un tout petit peu attention, car ces éléments ne suffisent pas pour faire face à toute éventualité.

«Nos structures sanitaires seront elles capables de pouvoir faire face à un afflux de positifs asymptomatiques soient-ils ? Sachez que depuis longtemps, nous nous plaignons de la baisse drastique du personnel de santé. Donc dépister, c’est bien, mais il va falloir que l’on s’organise pour pouvoir prendre en charge tous ceux qui seront positifs», a fait remarquer le docteur Mougougou.

Même son de cloche au Copil, où selon le porte-parole, les hôpitaux retenus pour le traitement de la Covid-19 sont quasiment saturés. Ce qui explique aujourd’hui les plaintes des patients en attente de prise en charge. «Au niveau du CHU de Libreville, nous avons sensiblement une capacité litière de 500 lits, dont 200 lits attribués à la prise en charge du Covid-19, et 150 à l’hôpital des instructions des armées d’Akanda», a indiqué le Dr Guy-Patrick Obiang au cours de l’une de ses précédentes conférences de presse, assurant que la «meilleure prise en charge c’est la prévention (port obligatoire des masques, respect de la distanciation sociale, le respect des mesures barrières)».

Entre le manque de matériel, le non-renouvellement du personnel soignant, la faiblesse de la capacité d’accueil des malades, l’écart demeure encore très important pour clamer être suffisamment équipé contre le Covid-19, estime le Dr Adrien Mougougou. Pour lui, il n’existe que 30 respirateurs «fonctionnels» au Gabon. Pourtant, le gouvernement parle, lui, de 700 lits et 100 respirateurs «pour les cas les plus critiques», réquisitionnés pour la lutte contre le Covid-19.

«L’équipement ce n’est pas seulement ce qu’on appelle équipements de protection individuels (EPI), l’équipement, c’est le barboteur que nous utilisons pour donner l’oxygène aux gens. Beaucoup de malades ont besoin d’oxygène. C’est ce même oxygène qui pose problème aujourd’hui au CHUL qui est en première ligne de la prise en charge des malades», a-t-il souligné, non sans marteler que «les centrales d’oxygène sont tombés en panne bien avant que le Covid-19 n’arrive

Avec 14 décès et 2135 cas recensés au 25 mai, le Gabon est le 14e pays africain le plus touché par la pandémie du Covid-19, derrière la République démocratique du Congo.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. Julien N'goua dit :

    Ce pays est une honte en matière d’équipements sanitaires. Rappelez-vous des paroles du sénégalais Pape Diouf. La famille Bongo (aujourd’hui Valentin) est une famille tristement célèbre.

    Essayons d’imaginer tout ce que nous pouvons réaliser sur le plan sanitaire avec les milliards de dollars détournés par les Bongo et les Valentin…

  2. Giap EFFAYONG dit :

    Ali Bongo n’est pas seulement étranger en terre gabonaise,c’est un hideux,un incompétent.

  3. MINDOOUMBI NKOUNDI Jeffrey dit :

    franchement arrêtons de prendre les gabonais pour des ignorants, les structures sanitaires du Gabon ne sont pas capable de faire face à un afflux de la pandémie encore dans le « Grand Libreville » sa peut aller mais allons-y voir a l’intérieur du pays ou les structures sanitaires sont lamentables pas du tout équipées vraiment prions le Bon Dieu que cette pandémie ne fasse pas de ravage dans l’hinterland au risque de voir la totalité de ces populations décimées

  4. lavue dit :

    Rien ne résiste au temps. Les cancres finiront un jour par disparaître. Qu’est-ce qui explique qu’un ALI BONGO ait pu devenir Président de la République en 2009. 59 ans après les indépendances octroyées par la France? Pour LEON MBA et ALBERT BONGO, on comprend bien que c’est la France qui faisait le choix de personnes de niveau moyen, mais surtout acquis à la cause de ses intérêts. Mais pour ALI, comment comprendre. Quelqu’un qui n’a excellé nulle part, même pas dans la musique qui était son seul domaine d’expression connu. Voilà un type ordinaire, que les profito-situationnistes du PDG ont catapulté à la tête du pays simplement pour espérer perpétuer le système Omarien. L’attitude des Gabonais PDGistes est la principale cause des malheurs du pays. ALI Malgré son absence de toute qualité d’homme d’Etat a voulu mettre fin au système prédateur Omarien, mais en créant le sien avec la légion étrangère et autres rigolos qui lui sont semblables. Après son triste AVC, qui peut sérieusement croire qu’il est aux commandes du pays, visiblement diminué physiquement et intellectuellement. Mais vous voyez les PDGistes sont toujours présents et approuvent tout ce qui se fait et se dit par le PR ou le Gouvernement. C’est un très vilain jeu. Après tout, qui est fou? Tirez sur ALI c’est bien, mais n’oubliez les véritables raisons de sa présence au sommet de notre pays.

  5. Gabon Emergent dit :

    Cela montre qu’un petit groupe de personnes s’est retrouvé dans un bureau pour décider à la place des vrais acteurs du domaine. Résultat, on se rend compte que les vrais problèmes n’ont pas été pris en compte. Apprenons un peu à exercer la gouvernance participative, ça ne coûte rien.

    • FINE BOUCHE dit :

      Osons nous l’avouer, en temps ordinaire l’hopital n’a pas bonne presse. L’attitude du personnel, le manque de moyen, l’hygiène… Aujourd’hui on voudrait faire d’une 2CV une ferrari. Quant à la gouvernance participative, impossible dans une société qui n’arrive pas à laisser la coutume là ou elle doit rester à s’exercer. « Un grand n’est pas un petit » qui souhaite avoir l’avis d’un lambda.
      Dans la société bantoue, seuls ceux qui ont été investis peuvent prendre la parole les autres (la Cour) écoutent et opinent du chef. Et c’est ainsi que le je ressents. Nous cotoyons encore le Moyen-Age. Dans m’importe qu’elle minable rassemblement il y a toujours le V.I.P. Par ou va commencer le participatif lors que nous savons que nous faisons parti du décor.

      • KIEM dit :

        Mon cher frère ou sœur fine bouche, si on essayait d’adopter ce qui se fait ailleurs, par exemple dans mon département d’adoption ; on tire au sort sur les listes électorales quelques citoyens, quelles que soient leurs compétences : ingénieur, médecin, femme de ménage, agriculteur, on leur confie un projet, tout le monde aura son mot à dire durant les réunions de concertations, et croyez-moi, nous avons eu de belles surprises,ce ne sont pas toujours ceux qui ont des diplômes qui ont eu de meilleures idées, le projet est bien sûr financé par le département

  6. Lucas dit :

    Ali n’est que la face visible du problème, aujourdh’ui le PDG ainsi que tous les acteurs tapis dans l’ombre sont les maux du Gabon, même si Ali avait la volonté de faire quelque chose comment en deux mandats son gouvernement n’est pas capable de mettre en musique ses projets?Quant au secteur de la santé c’est un mensonge et une moquerie que de venir dire aux gabonais que nous avons les structures pour faire face au covid-19, déjà expliquer nous comment les cas asymptomatiques sont traités et quelles sont les structures qui les accueilles? l’OMS interdit aujourd’hui le traitement a base de chloroquine donc de ce fait quel traitement est utilisé pour pour toutes les personnes positives?

Poster un commentaire