Le coup d’État au Gabon ayant entraîné le renversement du président Ali Bongo Ondimba ce 30 août, suscite de vives réactions à l’échelle mondiale. Entre l’annonce du général Oligui Nguema, la critique de la position française par Jean-Luc Mélenchon ou la suspension des opérations d’Eramet, la situation gabonaise est scrutée avec inquiétude. Cette compilation, notamment tirée du Figaro en ligne, offre un panorama des événements et des réactions qu’ils ont engendrées.

Manifestation de la population en soutien aux putschistes dans une rue de Port-Gentil, au le 30 août 2023. © Reuters

 

Mélenchon critique l’appui de la France à Ali Bongo

«Nos avertissements sont restés sans réponse», a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur X (ex-Twitter) suite à l’événement survenu au Gabon. «Désormais, le Gabon n’a trouvé d’autre moyen que de recourir à ses forces armées pour s’éloigner de son dirigeant controversé. Macron semble avoir une fois de plus engagé la France dans un appui inconditionnel à une situation intenable. Les peuples africains changent de chapitre

«Le Gabon n’a pu se débarrasser de sa marionnette présidentielle que par une intervention de ses militaires», a estimé le chef de La France Insoumise après le coup d’État de ce mercredi.

La France condamne le coup d’Etat au Gabon

«La France condamne le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon». Le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, a clairement exprimé lors d’une conférence post-Conseil des ministres la position de la France face aux événements tout récents au Gabon. Soulignant la condamnation ferme du coup d’État militaire en cours, il a également mis l’accent sur le respect du verdict des urnes une fois les résultats définitifs de l’élection annoncés.

Le chef de la GR annonce une réunion des généraux pour décider de la transition

D’après des informations rapportées par plusieurs médias internationaux, le général Brice Oligui Nguema, commandant de la garde républicaine gabonaise, aurait indiqué qu’une réunion rassemblant l’ensemble des généraux de l’armée gabonaise était prévue à 15h ce lundi.

Lors d’un entretien avec le journal Le Monde, l’officier supérieur aurait déclaré que l’objectif de cette rencontre serait «de dégager un consensus» sur la transition politique en cours dans le pays. Chaque général devrait selon lui «émettre des idées et les meilleures seront choisies, ainsi que le nom de celui qui va conduire la transition».

D’après les propos rapportés, le général Oligui Nguema aurait également affirmé qu’Ali Bongo avait été «mis à la retraite» et qu’«il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat». L’armée aurait donc décidé de «tourner la page» et de «prendre ses responsabilités» face à une constitution selon lui «bafouée» et à un mode d’élection contesté.

Ces déclarations témoignent des tractations en cours au sein de la hiérarchie militaire gabonaise pour définir la direction de la transition après la tentative de coup d’État de lundi dernier.

Hollande, l’ancien président français, s’alarme de la multiplication des putschs en Afrique

Invité sur une radio française ce mercredi, l’ex-chef de l’État François Hollande s’est alarmé de la multiplication des coups d’État militaires sur le continent africain depuis 2020. Selon lui, pas moins de 7 putschs ont eu lieu dans 5 pays différents durant cette période.

L’ancien président socialiste a critiqué l’absence de «réactions suffisamment nettes» face à cette vague de déstabilisations, pointant du doigt en particulier la position de la France lors du premier renversement au Mali en 2020. D’après lui, cette complaisance couplée à «une forme d’acceptation» a enhardi les militaires putschistes ces dernières années. Pourtant, M. Hollande avait lui-même ordonné une intervention de l’armée française au Mali pour contrer une offensive djihadiste après un putsch en 2013.

L’ex-locataire de l’Elysée a constaté avec amertume que malgré la tenue de processus électoraux réguliers en Afrique, on observe un recul des «institutions solides» sur le continent. La multiplication des coups d’Etat militaires viendrait illustrer ces fragilités démocratiques persistantes.

La Chine demande la «protection» d’Ali Bongo

Suite à l’action des militaires au Gabon, la Chine a exprimé son souhait de ce que Ali Bongo, le leader nouvellement réélu, qui dirige le pays depuis 2009, soit «protégé».

«La Chine reste attentivement informée des développements au Gabon et exhorte les acteurs impliqués à prioriser le bien-être du peuple gabonais […], à restaurer rapidement la stabilité, et à assurer la protection d’Ali Bongo», a déclaré à la presse Wang Wenbin, représentant de la politique extérieure chinoise.

Eramet met en pause ses opérations au Gabon

En raison des turbulences au Gabon, la société minière française Eramet a déclaré qu’elle avait «temporairement suspendu» ses opérations dans le pays. Eramet a souligné son engagement à «assurer la sécurité de ses employés et la préservation de ses infrastructures», en réaction à l’instabilité actuelle. Dans le pays, Eramet compte environ 8 000 travailleurs, dont une majorité est d’origine gabonaise.

La présence d’Eramet au Gabon s’articule autour de deux principales entités : Comilog, dédiée à l’extraction du manganèse, un minerai dans lequel Eramet se positionne comme le deuxième producteur mondial de haute qualité, et Setrag, qui gère le réseau ferroviaire connectant l’Atlantique aux zones minières dans le Haut-Ogooué. L’entité est responsable du transport des minéraux et des voyageurs sur une distance d’environ 650 km.

Un bref historique des coups d’État au Gabon

Le Gabon a connu par le passé quelques tentatives de renversement du pouvoir en place par l’armée, mais celles-ci sont restées extrêmement rares dans l’histoire récente du pays.

On recense deux principaux précédents qui se sont soldés par des échecs. Dans les années 1960, à la suite d’un différend avec le parlement, le président Léon Mba avait été déposé par une junte militaire. Mais l’intervention rapide de la France avait permis de rétablir le chef de l’État dans ses fonctions.

Plus près de nous en 2019, alors que le président Ali Bongo était en convalescence à l’étranger après un AVC, une poignée de militaires avait brièvement tenté de renverser le régime en son absence. Leur coup d’État avait tourné court, les putschistes ayant été promptement arrêtés.

Ces deux précédents montrent que le Gabon n’a pas connu dans son histoire de changements de régime violents récurrents, à l’inverse de certains pays voisins. Les rares tentatives de déstabilisation menées par l’armée ont été jusqu’à présent contenues. Reste à voir si les événements actuels marquent un tournant dans la stabilité politique du pays ou s’ils resteront, comme par le passé, un fait isolé sans lendemain.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Même Hollande soutien Ali Bongo. La révolution française était remplie de crimes. La révolution gabonaise de 1962 comme celle de 2023 est faite par des personnes plus civilisées que la révolution française et ses nombreux crimes impunies que la France célèbre avec faste. Pour condamner la révolution gabonaise de 2023, la France doit commencer par renoncer à célébrer la révoltions française de 1789 et rendre justice aux victimes. Vous célébrez un coup d’état qui a rendu sa dignité aux Français et dans vos esprits racistes et fascistes vous déniez le même droits aux africains de déposer des despotes pour restaurer leur dignité.

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