La Cour constitutionnelle vient de trancher dans l’affaire Ella Engonga vs Ndong Obiang. Elle a invalidé la candidature aux élections législatives du ministre des Relations avec les institutions, qui espérait briguer, le 27 septembre prochain, le deuxième siège du deuxième arrondissement de Libreville.

François Ndong Obiang n’est officiellement plus ni président ni militant de REAGIR depuis novembre 2024. © GabonReview

 

C’est la victoire d’un petit Poucet sur un ogre politique que la Cour constitutionnelle de la Transition vient de consacrer. Dans sa décision datée du 6 septembre, la haute juridiction a invalidé la candidature dans le 2e siège du 2e arrondissement de Libreville (Estuaire) de François Ndong Obiang, qui se présentait comme le représentant du parti politique Réappropriation du Gabon, de son indépendance pour sa reconstruction (REAGIR), aux élections législatives prévues le 27 septembre prochain. Cette décision fait suite à une requête introduite par Lionel Ella Engonga, candidat indépendant dans la même circonscription, dont le recours était fondé sur plusieurs griefs.

Le jeune député de la Transition, assisté de son conseil, Me Francis Nkea Ndzigue, contestait en effet la validation de la candidature du ministre des Relations avec les institutions, invoquant notamment les procédures judiciaires en cours contre M. Ndong Obiang pour faux et usage de faux, occupation illégale de domicile, et une exclusion pour manquements graves aux statuts du parti qu’il prétend représenter. Une exclusion prononcée depuis novembre 2024. Le requérant a également évoqué une sommation interpellative interdisant à l’ex-président de REAGIR l’usage de la marque dudit parti, ainsi que l’existence d’un bicéphalisme au sein de cette formation politique, déjà constaté par la Cour dans une décision antérieure (n°021/CCT du 20 mars 2025).

En effet, la décision du 20 mars dernier, citée comme jurisprudence, avait déjà établi que le bicéphalisme au sein de REAGIR empêchait toute tendance du parti de présenter légitimement un candidat à une élection politique. Ce litige interne, toujours pendant devant les juridictions de l’ordre judiciaire, a été jugé incompatible avec les exigences de clarté et de légitimité requises pour investir un candidat. Conséquence : à l’instar de celle de François Ndong Obiang dans le 6e arrondissement de Libreville, la Cour invalide toutes les candidatures présentées au nom de REAGIR par le membre du gouvernement. Et cette décision est sans appel, conformément à l’article 122 de la Constitution gabonaise selon laquelle les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours et s’imposent à toutes les autorités, qu’elles soient administratives, juridictionnelles ou politiques.

 
GR
 

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