Le Gabon a fait mentir les anticipations pessimistes de la Loi de finances rectificative (LFR) 2020 en ne respectant pas les quotas de production imposés par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Cette année-là, la production de pétrole devrait ainsi s’établir à 10,7 millions de tonnes, soit à peine 200 000 tonnes de moins qu’en 2019.

En trompant l’Onep, le Gabon a fait mentir les anticipations pessimistes de la Loi de finances rectificative. © ledevoir.com

 

En mai et juin 2020, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait imposé des quotas de production à ses membres pour limiter les contrecoups de la pandémie de Covid-19. Une consigne qui n’a pas été respectée par le Gabon, lui permettant ainsi de faire mentir les anticipations pessimistes de la Loi de finances rectificative (LFR) 2020.

«La baisse de la production pétrolière gabonaise en 2020 aura été moins drastique que ne l’anticipait la loi de finances rectificative en juin dernier», a révélé Africa Intelligence dans un article publié le 11 janvier. Libreville a vu son quota s’envoler, passant de 187 000 barils b/j en 2018 à 226 000 b/j en mai 2020 alors qu’il était tenu de ne pas excéder 144 000 b/j. Résultat des courses, la mise en place « tardive et timide » des quotas imposés par l’Onep devrait permettre à Libreville de limiter à 2 % la baisse, contre 5 % initialement anticipée, a indiqué la dernière Note de conjoncture la direction générale de l’Economie publiée en janvier 2021.

Selon le site professionnel sur l’actualité politique et économique en Afrique, «le ministre du Pétrole, Vincent de Paul Massassa, a attendu courant juin avant de demander à son directeur des hydrocarbures, Jean-Félix Obamba, de prendre attache avec les opérateurs pétroliers actifs au Gabon -Perenco, Petronas, Assala Gabon, BW Offshore et Panoro Energy, Total, Maurel & Prom- pour faire baisser leur production. L’effet n’a pas été immédiat et la baisse moyenne a été contrebalancée par un bon premier trimestre pré-Covid, au cours duquel la production nationale avait atteint 5,6 millions de tonnes métriques (41,01 millions de barils), soit une augmentation de 3 % par rapport à la même période en 2019».

Grâce à ce mic-mac aussi ingénieux que malhonnête, «la production en 2020 devrait ainsi s’établir à quelque 10,7 millions de tonnes, soit à peine 200 000 tonnes de moins qu’en 2019 (10,9 millions de tonnes, soit 220 000 barils/jour)», a souligné Africa Intelligence. Reste à savoir quelles sanctions l’Opep va infliger au Gabon afin de compenser son surplus de production en mai et juin.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Sanctions financières, car un retrait de l’organisation est quand même inimaginable. Amen.

  2. diogene dit :

    La malhonnêteté , la rouerie sont des valeurs positives pour le Gabongo qui ne voit que le très court terme, à long terme c’est une catastrophe de plus pour l’avenir des gabonais…

    « On ne peut tromper tout le monde tout le temps ! »

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