Que s’est-il passé à la résidence du président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), Gilberto da Piedade Verissimo, dans la matinée du mercredi 17 janvier 2024 ? Un communiqué du gouvernement gabonais indique en effet que le domicile officiel de ce diplomate angolais, situé dans le 1er arrondissement de Libreville, a été visité par cinq personnes armées. Plus de peur que de mal à l’issue de cette effraction. Mais des choses et d’autres se disent autour de cette invasion et les autorités gabonaise tentent de calmer le jeu.

Selon Luanda, les envahisseurs ont agressé psychologiquement le président de la CEEAC, Gilberto da Piedade Verissimo. © D.R.

 

La résidence officielle du président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), Gilberto da Piedade Verissimo, située dans le Haut de Gué-Gué, un quartier huppé du premier arrondissement de Libreville, a été visitée par des individus armées et inconnus. Le diplomate angolais l’a fait savoir, le 18 janvier, au gouvernement gabonais qui, 24 heures plus tard, a indiqué l’ouverture d’une enquête a été ouverte pour pouvoir dénouer le nœud de l’écheveau. Entre temps, le ministère angolais des Affaires étrangères a convoqué, vendredi, le Chargé d’affaires de l’ambassade du Gabon en Angola, Wilfrid Ndundji Mundungue, en vue d’explications sur cet événement inhabituel.

Au Gabon, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité a indiqué qu’en tant que «garant de la sécurité publique», il  réaffirme que «conscient de sa réputation d’hospitalité et de son rang diplomatique en Afrique, le Gabon n’entend pas se départir de ses engagements internationaux et communautaires en matière de protection des diplomates».

Le président de la Commission de la CEEAC avait, le jeudi 18 janvier 2024, saisi le gouvernement gabonais par Note verbale pour l’informer de ladite intrusion dans sa résidence. Que venaient-ils y faire ? Qu’ont-ils fait après être entrés dans l’enceinte de la résidence ? Où étaient les agents de sécurité au moment de l’infraction ?

S’il n’y a pas encore de réponses à ces questions, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité fait observer qu’«aussitôt informés, les services de police se sont promptement rendus sur les lieux avec le consentement de l’Ambassadeur, aux fins de procéder aux constatations usuelles, en présence constante de son assistante». Dans l’attente des conclusions de l’enquête ouverte en vue de déterminer les auteurs de cet acte regrettable et les conditions dans lesquelles il a été commis, le gouvernement rassure et assure qu’il reste saisi et suit avec grande attention, le déroulement de la procédure.

Brouille diplomatique ?

L’affaire est diversement commentée dans les chaumières à Libreville. Certains observateurs estiment qu’elle pourrait être en lien avec la bisbille diplomatique entre le Gabon et l’Angola, née du souhait des autorités de Luanda de délocaliser provisoirement le siège de la CEEAC en Guinée Équatoriale. La demande avait d’ailleurs été faite de manière officielle, le 15 décembre dernier, lors du sommet de cette organisation régionale à Malabo. Mais, les autres chefs d’États et de gouvernement s’y étaient opposés et avaient rejeté la proposition, malgré les sanctions maintenues contre le Gabon.

A ce jour, l’Angola d’ailleurs le seul pays de la région à n’avoir pas accueilli les nouvelles autorités gabonaises sur leurs terres en dépit des signaux positifs affichés, à l’exemple notamment du chronogramme de la transition, la régularisation des arriérés auprès des bailleurs de fonds, la mise en place d’un gouvernement de large ouverture.

La brouille diplomatique peut-elle expliquer cette situation au domicile du président de la CEEAC ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que l’Angola s’est saisi de cette intrusion à la résidence de son diplomate à Libreville.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Nathan Dzime dit :

    Sauf à vouloir démontrer aux yeux des tiers que le Gabon n’est pas un pays sûr, les autorités de Luanda doivent apprendre à faire confiance aux autorités gabonaises, en ce qui concerne ce type d’affaires. Une note verbale pour informer les autorités gabonaises de la situation, a été envoyée à qui de droit. Une enquête a été ouverte…nous ne voyons pas ce qu’il faut faire de plus. C’est pour cela qu’il est assez incompréhensible d’en informer le président de CEEAC…sauf à vouloir ternir secrètement l’image du Gabon, une fois de plus. Dans cette perspective, il est très intéressant de constater la concomitance de cet évènement malheureux, et la venue de l’équipe d’evaluateurs du FMI à Libreville, afin de déterminer (par l’analyse des risques; les risques pour la sécurité des personnes et des biens entre autre) la faisabilité de décaissement de fonds pour soutenir la relance du pays.

    Il est clair qu’aussi bien à l’intérieur du Gabon, que dans la sous-région et au delà, beaucoup ne voyaient plus le Gabon comme un pays souverain, mais comme la propriété des gueux qui l’ont géré jusqu’au jour du 30-08-2023. Pour eux, avoir des relations diplomatiques avec le Gabon équivalait à manger le mkoumou avec les gens de l’ordre anciens. D’ailleurs, leur champion ne s’était pas trompé en demandant l’aide de leurs « amis » de par le monde. Au zèle néfaste dont il se fait le porte-étendard, Luanda nous démontre qu’il était plutôt l’ami de la famille del’ordre rétrograde, et non l’ami du Gabon.

    Devons-nous alors considérer Luanda comme faisant partie de ceux des amis de l’ordre préhistorique, mobilisés pour « faire du bruit…le maximum de bruit »…en clair, destabiliser les nouvelles autorités gabonaises en place, y compris par des coups bas?

    Patriotiquement Vôtre !

    • Abel dit :

      Cher Nathan, je vous comprends parfaitement , mais vous comprendre ne signifie pas que j’adhère à votre opinion. Le Gabon c’est un pays Vide des os, mais les Gabonais ont été depuis l’indépendance logicialisés dans le communautarisme, dans le noir, en pensant que le Gabon est un puissant, qui a TOUT. ce que les bongo et les voleurs éclairés du gabon font au PEUPLE du Gabon révèle une affligeante myopie gabonaise infligée à tout ce peuple, qui ne sait pas ce qu’est le DROIT et divague le plus souvent  » le gabon au gabonais, le gabon avant tout un slogan sponsorisé par au sommet de l’état constitué des voleurs. Depuis la vente de 1 ère goutte de pétrole jusqu’aujoud’hui le Gabon n’est pas développer à cause d’une ressource humaine nationale nulle 2 million d’habitants avec milliard des milliards des milliards de dolard depuis la vente du pétrole est dépassé par le Qatar, l’Angola Gabon nul dans tout Ainsi le plus nul des pays de CEEAC en matière de sécurité , de défense. Alors commen un pays comme celui si peut apporter la sécurité des diplomates. Oligui est parti à Dakar , MACKY S lui a intimé l’ordre et droit des senegalais de rentrer au Gabon et sortir librement, et de lui dire si ton pays était ce que les habitants pensent pourquoi les étudiants Gabonais n’ont pas des infrastructures pour leurs études ? ils sont partout dans le monde , même Laurence ndong était rmiste ( RMI ou RSA ) en France

  2. Akoma Mba dit :

    Il faut quand même faire attention. Ça ne m’étonnerait pas que cette affaire ait été montée de toutes pièces par le Gouvernement angolais pour trouver des failles et justifier son acharnement sur le Gabon.

    • BEYEM dit :

      @ A M,

      Je partage votre assertion, et de me poser ces questions. Où étaient les agents de sécurité du diplomate? Que faisait l’assistante au domicile de son patron? Les malfrats armés et cagoulés ont-ils importuné l’ambassadeur et sa famille?

  3. NGOMAH dit :

    L’Angola,on dirait cherche noise au Gabon. pourquoi? Le régime chassé  »monnayait » il sa sécurité à d’autres pays drAC? Quelle serait la main invisible derrière l’Angola quand on sain l’entente triangulaire Congo-Angola bbbbb-Guinée équatoriale?

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