Au cours d’une conférence de presse ce 13 octobre, l’avocat du Collectif des habitants de Marseille 2 menacés d’expulsion par la société Kabi BTP, a laissé entendre que Kabi BTP nage en pleine confusion puisque se battant pour une parcelle dont elle n’est pas propriétaire.

Béranger Nze (au micro) entouré des membres du Collectif des habitants de Marseille 2. © Gabonreview

 

Kabi BTP aurait-elle oublié la localisation exacte de sa parcelle ? D’aucuns attendent d’elle une réponse claire, mais au sortir de la conférence de presse, ce 13 octobre, du Collectif des habitants de Marseille 2 via son avocat, l’on serait tenté de répondre par l’affirmative. Au cours de cette conférence de presse, Béranger Nze, a fait part de «la confusion de la part de Kabi, sur des choses évidentes et difficilement contestables qui ne sont pas du fait des populations de Marseille 2 mais qui sont peut-être du fait de l’administration».

Béranger Nze préseantant les documents de Kabi BTP et du Collectif. © Gabonreview

Propriétaire d’un titre foncier sur la section YE8 au lieudit Premier campement, l’entreprise Kabi BTP envisage pourtant de chasser les habitants sur la section YE7 au lieudit Marseille 2 sous prétexte que la section YE7 correspond aux données de son titre foncier sur la section YE8. «Nous ne comprenons pas la confusion que peut faire Kabi face à ces évidences», a déclaré l’avocat qui invite Kabi BTP à aller voir les personnes qui sont certainement sur sa parcelle et qui ne sont manifestement pas celles qu’elle attaque aujourd’hui. Notamment, les habitants de Marseille 2.

En 2013, sur la section YE8 au lieudit Premier campement, Kabi BTP avait remporté un contentieux contre la SCI Eros lors de la réquisition d’immatriculation du titre foncier de Kabi BTP. «On était bien au Premier campement pas à Marseille 2», a commenté l’avocat s’interrogeant sur l’insistance de Kabi BTP à vouloir à tout prix, la section YE7 de Marseille 2. Laquelle section a pourtant été sujette à des enquêtes foncières qui n’ont révélé aucune attribution à des tiers et attribué des avis favorables aux requérants qui ne sont pas Kabi BTP.

Des irrégularités dans l’expertise de Kabi BTP

Déterminé à avoir les terres de la section YE7, Kabi BTP a saisi les juridictions et le Collectif qui dit avoir foi en la la justice gabonaise, espère avoir gain de cause. «Lorsque l’eau est trouble nous pouvons tous nous rendre compte qu’elle est trouble. Lorsque quelque chose est mal faite, nous pouvons tous nous rendre compte que c’est mal fait. Lorsqu’il y a des confusions nous pouvons tous convenir que manifestement il y a confusion. Je ne doute pas un seul instant que la justice se rendra bien à l’évidence que Kabi fait dans de la confusion», a déclaré Béranger Nze.

Selon lui, Kabi BTP a dans sa démarche, fait faire une expertise qui manque de pertinence. «Nous n’avons jamais signé sur l’expertise. L’expertise n’est pas contradictoire. Mes clients n’ont jamais été appelés à faire des observations. On a fait signer à mes clients des documents de convocation. L’expertise ne produit pas d’éléments produits par mes clients à l’ANUTTC pour confronter leurs allégations», a-t-il expliqué. «Et on a été surpris que Kabi vienne en homologation d’une telle expertise qui manifestement n’était pas contradictoire», a-t-il ajouté.

Quelques familles menacées d’expulsion. © Gabonreview

L’avocat assure que d’autres irrégularités ont été relevées et le juge n’a pas homologué cette expertise. Il a plutôt ordonné une nouvelle expertise au regard de la confusion qui règne. «Je ne vais pas revenir sur toutes les expertises qui ont été faites qui parce qu’elles ne sont pas pertinentes», a insisté Béranger Nze qui invite l’ANUTTC à indiquer à Kabi BTP sa parcelle, conformément au titre foncier de la parcelle n°1 de la section YE8 sise au Premier campement.

Kabi BTP a proposé à une quarantaine de familles d’intégrer son titre foncier en menaçant les autres qu’elle taxe de squatters et pour l’avocat, cet ultimatum n’a pas lieu d’être. Selon lui, Kabi a saisi le tribunal et tant que cette procédure n’est pas vidée par le tribunal, cet ultimatum n’a pas lieu d’être. «C’est un fourchement de langue. Parce que je ne pense pas un seul instant que Kabi voudrait se substituer aux juridictions qui ont, seules, l’autorité de départager les parties dans ce contentieux», a soutenu Béranger Nze levant l’équivoque sur la non contestation par les habitants de Marseille 2, du titre foncier de Kabi BTP d’autant plus qu’il concerne la section YE8 au Premier campement et non la section YE7 à Marseille 2.

 
GR
 

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