Un duo de rap et RnB gabonais, sonnant comme les nigérians actuellement en vogue, a réussi l’exploit d’un succès presque continental avec sa première chanson, intitulée «Leslie». Un tube urbain que l’on continue de découvrir et qui pourrait être, auprès de jeunes branchés, celui de l’année 2012 au Gabon.

Capture d’écran du clip de LMT «Elle s’appelle Leslie». © Gabonreview

 

Leslie, que certains nomment «Elle s’appelle Leslie», chanson du groupe LMT, aura sans doute été le plus grand succès RnB de l’année 2012 au Gabon. Dans le sillage du RnB nigérian porté par le groupe P-Square, le duo gabonais a réussi en juillet dernier à reproduire le même cocktail détonnant, inspiré à 50 % du son, des ficelles et du professionnalisme américains et, pour le reste, d’une sensibilité purement africaine avec un langage ghetto, compréhensible par les seuls initiés.

Le duo de rap et RnB gabonais LMT © D.R.

Les lyrics de «Leslie», dont la vidéo compte parmi les rares clips gabonais à passer sur Trace TV à bonne fréquence, semblent en effet destinés à un public bien ciblé. On écoute, par exemple, à la fin de la première strophe : «Une fille des PK / Belle comme Akeba / Petite Adouma / Elle est trop kinda / Frais comme le mamba / Je wanda / Ma go est trop ova». Seuls les ados de Libreville peuvent, en effet, aisément déchiffrer ces paroles. Mais grâce à Trace TV, la chaîne musicale urbaine française devenue panafricaine, Leslie a littéralement envoûté de son charme les iPod et les dancefloors de nombreuses capitales africaines. Notamment, Abidjan d’où proviennent quelques parodies du clip éponyme et même une danse inspirée de la chanson.

L’histoire contée par ce tube, de même que celle du groupe, est un revival musical de «Jules et Jim», le film de François Truffaut adapté du roman du même nom qui narre l’histoire de deux amis inséparables qui tombent amoureux de la même femme. La légende de LMT voudrait, en effet, qu’au studio John Luca, à Libreville, Malik Tsiangzok soit arrivé durant l’enregistrement, par Leonel, d’une première version de «Leslie» et qu’il en ait été interloqué. De ce fait, il a proposé à Malik de participer à la performance qui a reconfiguré le titre pour donner la petite bombe dont la déflagration se poursuit encore à travers le continent. Mais ce succès serait sans doute resté local sans l’intervention de l’entreprise d’entertainment Boss Playa Libreville qui a réalisé ce vidéo-clip aux normes professionnelles et internationales, presque matraqué par Trace TV et vu 135 000 fois sur Youtube.

L’acronyme LMT renvoie donc à la jonction des initiales de Leonel et de Malik Tsiangzok. Leur tube époustouflant conte l’histoire de deux complices amoureux de la même fille. Mais, comme dans Jules et Jim, un seul des deux amis a vraiment les faveurs de la fille.

Fin-novembre dernier, le duo a publié Tchangué Tchangué, un autre titre qui tarde à atteindre le retentissement de Leslie. Si à Libreville cette nouvelle œuvre n’est pas encore connue, les internautes de la zone Europe la regardent régulièrement sur Youtube. Ce qui n’est pas permis aux internautes de la zone Afrique où Leslie continue de ravager les pistes de danse et à sauter de Bluetooth en Bluetooth. Des sources proches du duo indiquent qu’un clip plus professionnel du nouveau titre serait envisagé ainsi qu’une opération de promotion qui n’a pas encore démarré. LMT va-t-il passer dans le club des «One hit men» (les gens d’un seul succès musical) ou va-t-il rééditer son exploit ? Nombreux en doutent. Tchangué Tchangué se situerait bien en dessous du niveau créatif de Leslie.

 

 
GR
 

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