L’Union africaine n’oublie pas la famille Bongo

Si elle a annoncé la levée des sanctions contre le Gabon ce mercredi, l’Union africaine a également formulé quelques recommandations à l’endroit des autorités de Libreville, dont certaines portent sur la situation d’Ali Bongo en tant qu’ancien chef d’État et celle de son épouse Sylvia et de son fils aîné Noureddin Bongo Valentin, tous deux détenus depuis 20 mois sans procès.

Le CPS de l’Union africaine préoccupé par la situation des Bongo au Gabon. © GabonReview (montage)
Ce mercredi 30 avril, le Gabon a officiellement réintégré l’Union africaine (UA) qui l’avait sanctionné 20 mois plus tôt à la suite du coup d’État du 30 août 2023 ayant mis fin au pouvoir d’Ali Bongo. Depuis, l’ex-président gabonais est cloîtré à sa résidence de la Sablière, étroitement surveillé par la Garde républicaine, même si les militaires assurent, sourire en coin, qu’il est «totalement libre de ses mouvements, y compris de quitter le pays». Son épouse et son fils aîné quant à eux sont détenus, dit-on, à la prison centrale de Libreville.
Quoi qu’en dise le pouvoir actuel, la situation de ces trois membres de l’ancienne famille régnante constitue un sujet de préoccupation pour l’UA. Aussi, l’institution, par l’entremise de son Conseil de paix et de sécurité (CPS), a-t-elle accompagné sa levée de sanctions par un certain nombre de recommandations. Celles-ci portent, entre autres, sur le traitement réservé à Ali Bongo, en tant qu’ancien chef d’État, sur le sort réservé à Sylvia et Noureddin Bongo Valentin pour lesquels un procès serait le bienvenu pour rassurer la communauté internationale sur la volonté du Gabon de renouer véritablement avec l’État de droit. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il est attendu de Libreville l’organisation, dans les meilleurs délais, des procès contre toutes les personnes interpellées après l’arrivée des militaires au pouvoir.
En adressant, le 26 avril dernier, ses «chaleureuses félicitations» à Brice Clotaire Oligui Nguema pour sa victoire à présidentielle organisée deux semaines plus tôt, Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine, n’avait pas manqué d’encourager les autorités nationales «à poursuivre leurs efforts en faveur du renforcement de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’État de droit». Les premiers mois du mandat du nouveau chef de l’État gabonais, qui prêtera serment ce samedi 3 mai, seront scrutés par l’institution panafricaine.

1 Commentaire
En réalité, l’Union africaine s’apparente bien davantage à un syndicat de chefs d’État, souvent liés par des réseaux d’intérêts, voire maçonniques, comme ce fut le cas d’Ali Bongo, qu’à une véritable organisation engagée pour la dignité et la défense des peuples africains. Elle se montre fréquemment plus prompte à défendre les intérêts individuels des hommes de pouvoir et de leurs réseaux qu’à protéger les droits fondamentaux des citoyens. Loin de servir d’instrument de souveraineté populaire, elle apparaît trop souvent comme un rempart au service des régimes en place.