Makokou : Des infirmiers «tricheurs» bientôt affectés dans les hôpitaux du Gabon ?

Lors de son récent passage à l’École provinciale de formation d’action sanitaire et sociale (EPFASS) de Makokou, le ministre de la Santé, Pr Adrien Mougougou, s’est inquiété de l’existence, dans cet établissement, d’un certain nombre d’étudiants qui trichent lors des évaluations. Le membre du gouvernement les a mis en garde et a annoncé d’éventuelles exclusions, y compris pour les enseignants qui encouragent la fraude.

Des étudiants de l’EPFASS de Makokou accusés de tricher aux examens. © D.R.
Des infirmiers et aides-soignants incompétents seront-ils bientôt recrutés dans les hôpitaux et dispensaires à travers le Gabon ? Si au sein du gouvernement on assure que tout est fait pour que ce ne soit jamais le cas, certains ne cachent toutefois pas leur inquiétude. Et le patron du département, Pr Adrien Mougougou, en fait lui-même partie, au point de mettre en garde les élèves de l’École provinciale de formation d’action sanitaire et sociale de Makokou à l’occasion d’une récente visite dans l’établissement, en compagnie de la gouverneure de la province de l’Ogooué-Ivindo, Christiane Lecka.
«Il m’est revenu, ici à l’école de Makokou, notamment lors des derniers examens, qu’il y a eu plein de fraudes. Il n’y a pas de place pour les fraudeurs. On ne fraude pas pour savoir que, quand vous piquez là, vous allez être dans la veine lorsqu’il s’agit de mettre une perfusion, ou de savoir laquelle des échantillons qu’il faut pour faire un examen. On ne triche pas avec ça !» s’est offusqué le ministre de la Santé.
Tolérance zéro !

Le ministre de la Santé, Pr Adrien Mougougou, s’adressant aux étudiants. © Capture d’écran/YouTube
Face aux étudiants à qui il s’est adressé après que des cas de fraude lui ont été signalés récemment dans cette école, le membre du gouvernement, lui-même du domaine de la santé, a rappelé que «c’est tolérance zéro avec la triche». «Ceux qui s’engagent sur la voie de la fraude, que ce soit les encadreurs ou les étudiants, vous allez sortir d’ici», a-t-il menacé.
Le Pr Adrien Mougougou a également porté quelques conseils aux étudiants, en guise de rappel des valeurs qu’ils ont décidé de défendre en intégrant le milieu sanitaire : «Vous devez être les infirmiers et les travailleurs sociaux que nous tous nous attendons dans les quartiers. Ce n’est pas l’infirmière qui passe le temps à dormir ou à être sur WhatsApp pendant que le malade est en train de souffrir. Ce n’est pas l’infirmière qui n’assiste pas un vieillard ou une maman qui n’arrive pas à marcher. C’est l’infirmier qui est bourré d’empathie qui, même au quartier, a toujours le réflexe d’aider, de tendre la main à la personne qui ne va pas bien.»
Lors de cette visite, saisi des mois plus tôt sur certains manquements entravant la bonne marche de l’école, le ministre a réaffirmé la détermination du chef de l’État et du gouvernement à renforcer les équipements pédagogiques, à augmenter le nombre d’enseignants formateurs et à régler la question de l’eau au sein de l’EPFASS.

1 Commentaire
M. le ministre,il est temps de sortir des sentiers battus, le rôle du ministre de la santé n’est pas d’aller visiter sans cesse les structures et ou les écoles. Il faut penser la politique sanitaire du pays, pour ne pas dire créer les conditions d’une « autosuffisance sanitaire ». Beaucoup de nos compatriotes décèdent dans des hôpitaux en attente d’être évacués vers les pays où les conditions de soin sont meilleurs. D’autres, une fois là-bas finissent par y trouver la mort, loin de leurs proches. La CNAMGS, faut-il le rappeler dépense beaucoup d’argent pour ces soins hors du territoire national. Il temps de tout faire pour voir quels sont les spécialités, ou les domaines dans lesquels les évacuations sanitaires sont nombreuses pour qu’à terme ces problèmes soient traités sur place.On pourrait donc implanter ces entités chez nous, quitte à ce que l’expertise soit d’abord assurée par des gens venus d’ailleurs, le temps pour le pays de former ses propres fils.Un ministre de la santé de 2025 n’est pas celui des années 90, à cette époque M Boukoubi, mme Missambo et autres passaient leur temps à visiter les structures, sans véritablement mettre en place une politique de santé qui nous aurait permis aujourd’hui de disposer des établissements et des hommes correctement formés.Vous vous rendez à Makokou pour dire que les étudiants sont des tricheurs, alors que le directeur de cette école en a la prérogative. Il faut arrêter ce folklore.