La compagnie industrielle et commerciale de Hua Zhou (CICMHZ) prévoit une production de 1,2 million de tonnes de manganèse en 2023, qui pourrait passer entre 1,5 million et 2 millions de tonnes dans les prochaines années, a annoncé Dr Lin Ping, le vice-chairman de cette entreprise chinoise, au cours de sa rencontre mardi à Libreville avec le ministre des Mines.

Dr Lin Ping, vice-chairman de la CICMHZ, présentant le programme de l’entreprise à Hervé Patrick Opiangah, le 26 septembre 2023. © D.R.

 

Le vice-chairman de la Compagnie industrielle et commerciale de Hua Zhou (CICMHZ), Dr Lin Ping a échangé le 26 septembre 2023 avec le ministre des Mines, Hervé Patrick Opiangah. Les échanges ont porté sur les activités et les projets de cette société chinoise. Notamment l’exploitation du manganèse par la CICMHZ, et le projet d’un grand laboratoire d’analyses des minerais à mettre en place au Gabon. 

L’exploitation du manganèse se fait à Ndjolé, dans la province du Moyen-Ogooué. Les activités s’y déroulent de manière satisfaisante. La production sera « élevée cette année », et sera encore plus en hausse au cours des années à venir. «Actuellement le projet avance bien grâce au soutien du ministère des Mines. Cette année nous allons arriver à une production de 1,2 million de tonnes et pour les années suivantes, on sera entre 1,5 million et 2 millions de tonnes», a déclaré Dr Lin Ping. 

Photo de famille à la suite de la rencontre. © D.R.

En juillet dernier, une délégation du ministère des Mines avait séjourné en Chine afin de négocier et acter les termes de l’accord pour la création d’un laboratoire dans le secteur des mines. Cet accord prévoit la construction d’un laboratoire dans les domaines des mines, de la métallurgie, des matériaux avancés, la formation du personnel, le transfert des technologies et des échanges scientifiques. En même temps qu’il intègre le projet de création d’une usine de transformation locale du fer en acier, la fabrication de matériaux avancés, ainsi que la construction d’un port minéralier à Cocobeach.

Sur le plan social, cette compagnie minière emploie actuellement plus de 140 personnes. Elle a déjà construit une école destinée aux enfants des orpailleurs, et ambitionne désormais de bâtir un hôpital à Ndjolé, au bénéfice des populations locales.

Pour sa part, Hervé Patrick Opiangah s’est réjoui de l’ambitieux programme qui est en train d’être déployé par ce partenaire. Le membre du gouvernement a insisté sur la nécessité de matérialiser l’ensemble des projets énumérés très vite. Il a également invité les responsables de la CICMHZ à renforcer la RSE au profit des populations riveraines de leurs sites d’exploitation, et a salué l’idée d’une usine de transformation locale des minerais. Ce projet permettra de créer de l’emploi, notamment pour les nationaux.

Créée en 2005, la CICMHZ est détentrice d’un permis d’exploitation des mines à grande échelle et d’une convention minière. Elle a effectué l’aménagement de son usine et du garage en suivant les instructions de la Direction générale de l’environnement et de la protection de la nature. Conformément aux dispositions de l’article 7 du Code minier, une convention minière fut signée en 2021 entre la CICMHZ et l’État gabonais.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Kobbe dit :

    LA TRANSFORMATION LOCALE & LA NÉCESSITÉ D’UN MARCHÉ MULTIPOLAIRE AU GABON
    La CICMHZ fait son entree mais il en faut encore beaucoup plus de firmes entrants. Mais voilà enfin le géant leader du Grand Sud entrain d’avancer progressivement dans l’industrie manganese du Gabon. Esperons que ce pas ne fâchera guère la France. On se souvient que la Chine voulait aussi implanter une base militaire au meme titre que la France mais cette dernière, regnant en cheffe dans son pré-carré Gabonais, avait bien entendu catégoriquement refusé. La Chine n’avait qu’a tourner le talon pour se chercher ailleurs (…). Mais elle nous revient dans un domaine qu’elle maîtrise bien que quiconque: le business. De meme, la France serais sage de se concentrer à ce qu’elle maîtrise le mieux: la poésie culturelle, la mode ou la gastronomie. De là à se demander, après si tant d’ années, qu’est ce que la compangnie française COMILOG (Eramet)a apporté au Gabon avec le manganese Gabonais ? la réponse est bien connue: RIEN. Ceci dit, l’industrie du manganèse doit être de-monopolisée pour laisser entrer plusieurs compagnies entrantes, car un marché unipolaire (cfr. le Gabon) freine le développement économique d’un pays tandis qu’un marché multipolaire voit la presence de multiples entreprise et ainsi développe davantage le pays en accordant plusieurs opportunités d’emploi (ainsi donc des multiples revenus dans la caisse de l ‘État).

    Last but not least, il faudra transformer localement! Extraire le sol et sous-sol du Gabon pour les acheminer à étranger occasionne des sérieuses pertes financières. Pratique propre faite par COMILOG depuis la nuit du temps. La transformation locale doit être une condition préalable pour toute extraction de minerais. L’Ouganda l’a fait et reste intransigeant sur cette stratégie. Certaines compagnies, Occidentales pour la plupart, avaient refusé toute transformation locale. Avec la mondialisation et émergence des acteurs compétitifs venus du Grand Sud, les compagnies Occidentales reviennent pour courtiser l’Ouganda. Au fait, logiquement c’est le malade/patient qui cherche le médicament, et non le contraire (…) Donc, le Gabon doit impérativement exiger une transformation locale totale si pas mais partielle de ses minerais.

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