Le système de passation des marchés publics présente plusieurs dysfonctionnements, notamment au profit du gré à gré. Le ministre du Budget et celui de l’Économie ont indiqué qu’il est temps de revenir aux fondamentaux, via les appels d’offres.

Le rapport 2019 sur l’évaluation de l’investissement a démontré une forte propension de l’attribution des marchés au gré à gré au détriment des appels d’offres. © Gabonreview/Shutterstock

 

Au Gabon, le système de passation des marchés publics est biaisé par des pratiques peu orthodoxes. S’exprimant à ce propos sur les antennes de radio Gabon, Sosthène Ossoungou Ndibangoye, ministre du Budget et des comptes publics a indiqué que le rapport 2019 sur l’évaluation de l’investissement a montré qu’il y a une forte propension de l’attribution des marchés au gré à gré, au mépris des appels d’offres. «Le Code des marchés est clair. Le principe de la commande publique c’est l’appel d’offres», a-t-il rappelé.

«Le gré à gré est prévu mais il est tout à fait exceptionnel et encadré pour des questions d’urgence, des questions de catastrophes comme cela a été pendant la période de Covid-19» a-t-il précisé, appelant au respect des principes en matière de commande publique. «Pour améliorer la commande publique, il faut privilégier les appels d’offres» a-t-il réaffirmé, indiquant que cela reviendrait à respecter trois principes : l’accès de tous à la commande publique, l’égalité de traitement des candidats et la transparence dans la procédure.

Cet appel à la transparence et à la compétition dans la passation des marchés via l’appel d’offres est une nécessité, au regard des plaintes des entrepreneurs. Pour le ministre de l’Économie et la Relance, «on ne peut pas balayer du revers de la main ce qu’ils disent». Invitant tout de même à analyser les causes de la forte prédominance du gré à gré, Jean-Marie Ogandaga a tenté une explication. «Le gré à gré vient lorsqu’il faut préfinancer les travaux. Lorsque l’État n’a pas suffisamment des moyens pour payer. Le cas de la Covid nous l’a démontré. Lors de cette crise, on n’a pas pu faire des appels d’offres», a-t-il expliqué. «Le deuxième cas, c’est lorsqu’on requiert un préfinancement. Lorsque les entreprises qui peuvent préfinancer n’ont pas été appelées», a-t-il soutenu.

Toutefois et d’une manière générale, a reconnu Jean-Marie Ogandaga, la règle dans les marchés publics c’est l’appel d’offres. «On doit restaurer la règle si toutefois on s’en était écarté». Le rapport 2019 de l’évaluation du système national de passation des marchés publics fait justement état des écarts dans ce sens, et pour le ministre de l’Économie et de la Relance, il faut  revenir à l’orthodoxie de gestion. «L’orthodoxie nous demande que face à la commande publique, il faut faire participer tout le monde en respectant la règle qui voudrait que même s’il y a un grand qui a obtenu le marché, une part soit réservée à la sous-traitance, c’est-à-dire aux petits», a-t-il déclaré.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Paul Bismuth dit :

    Mais voyons. Ces marchés de gré à gré permettent de faire de petits arrangements entre copains coquins. Je te donne un marché (alors que tu ne remplis pas forcément les critères d’attribution) que je sur facture. De ton côté tu t’engages à me rétrocéder le surplus. Quant à la mauvaise qualité du travail que tu accompliras, on mettra ça sur le dos de la récurrence des pluies (même si notre climat a toujours été celui-là depuis sans doute des millions d’années) . De toute façon les gabonais sont tellement bêtes (enfin je l’espère) qu’ils n’y verront que du feu. Ça marche mon pote ?

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