Arrêté le 7 janvier 2024, Yannick Noah Belingui a été reconnu coupable de l’assassinat de quatre membres d’une même famille dans le chef-lieu de la province du Haut-Ogooué. Le 23 juillet, lors de la session criminelle de la Cour de Franceville, il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec déchéance de ses droits civiques, civils et familiaux.

Yannick Noah Belingui à la barre, le 23 juillet 2025. © D.R.

 

L’affaire avait profondément choqué la population de la capitale altogovéenne avant de faire écho dans tout le Gabon et au-delà. Âgé de 37 ans au moment des faits, Yannick Noah Belingui, aujourd’hui âgé de 38 ans, avait exterminé une famille entière dans la nuit du 5 au 6 janvier 2024, au quartier Montagne-Sainte, dans le 2e arrondissement de Franceville. «Oui, c’est moi qui ai assassiné», avait-il reconnu dans la foulée de son arrestation. À la barre, Yannick Noah Belingui est resté incohérent. Tentant de jouer la carte de l’amnésie, il sera rappelé à l’ordre à plusieurs reprises.

Lors du procès, d’une durée d’environ sept heures, il a froidement déclaré «je les ai effacés». Le rapport d’enquête fait état d’un carnage perpétré à la machette. La tête et les parties génitales du père de famille avaient été dissimulées sous le lit de l’accusé, les corps des deux enfants (âgés de 7 et 2 ans) jetés dans un cours d’eau, et celui de la mère déplacé. Le tout, en seulement quelques heures. Alors que la possibilité d’un complice ou d’un commanditaire n’était pas exclue au début de l’enquête, l’accusé a nié toute implication extérieure. «J’étais seul (…) personne ne m’a envoyé», a-t-il affirmé. 

Pour sa part, l’avocat commis d’office, Me Hugues Boguikouma, a soulevé des incohérences. «Mon client ne dit pas tout. Aucun cri n’a été entendu pendant les faits. À titre d’exemple, pourquoi la femme ou encore les fillettes n’ont-elles pas tenté de fuir ? Qui était devant la porte ?», a-t-il déclaré.  Dans son réquisitoire, le procureur général Bertin Methomat a été catégorique : aucune clémence ne devait être accordée à l’accusé, compte tenu de l’atrocité des crimes commis. Reconnu pleinement coupable de l’assassinat de quatre personnes, sans aucune circonstance atténuante, Yannick Noah Belingui a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de la privation définitive de ses droits civiques, civils et familiaux.

Sur le plan civil, la sentence est tout aussi lourde : l’accusé devra verser 116 millions de francs CFA à la famille de Jeff Wenceslas Balagha, et 50 millions de francs CFA à celle de Francisca Komba et de ses deux enfants, en réparation du préjudice subi.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Bassé !Amen.

  2. NGOMO Thierry dit :

    Condamné à perpétuité, il sera nourri et logé aux frais de la société (auprès de laquelle il a contracté des dettes). En plus de celà, il est condamné à payer des sommes dont il ne pourra jamais s’acquitter… Nous devons réfléchir à des peines plus pertinentes. Les prisonniers devraient constituer une main d’oeuvre productive économique, dont les revenus devraient contribuer à payer les victimes. Ce serait nettement plus juste.

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